La bonne activité commerciale enregistrée en 2017, avec un total de 157.827 logements vendus, résulte du "maintien des réservations" auprès des particuliers "à un niveau élevé" (+1,1% à 118.021) mais aussi d'une forte hausse des ventes de logements en bloc auprès des bailleurs sociaux (+30,5% à 34.306 unités).
Les réservations de résidences services, un marché de niche très fluctuant, ont en revanche diminué de 9,1%.
D'octobre à décembre, l'ensemble des réservations de logements neufs - vendus au détail, en bloc ou en résidences gérées - ont même progressé de 7,2% comparé à la même période de 2016, à 49.150.
L'an dernier a permis au marché de "renouer, dix ans après, avec les niveaux d'avant-crise", se félicitent les promoteurs. La croissance du marché n'est "pas suffisamment équilibrée", s'inquiètent-ils toutefois, au vu d'une demande des ménages bien moins dynamique que les ventes auprès des organismes HLM.
La FPI espère que le projet de loi Logement - attendu en Conseil des ministres le 4 avril, a précisé le ministère de la Cohésion des territoires à l'AFP - va permettre de "produire du logement privé plus accessible grâce à la simplification, la libération du foncier, la lutte contre les recours abusifs ou la maîtrise des coûts de construction".
"Mais je suis déçue par le manque d'éléments structurants" parmi les dispositions du texte récemment transmis au Conseil d'Etat, a déclaré jeudi Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI, lors d'une conférence de presse.
Fortes disparités sur les prix
En particulier, "l'aménagement des villes moyennes" frappées par la désertification de leur centre-bourg doit faire l'objet d'un "projet de développement concerté, avec tous les acteurs", dit-elle.
Pour 2018 "les fondamentaux de la demande sont plutôt bien orientés, notamment grâce aux décisions du gouvernement sur le (dispositif fiscal) Pinel et le PTZ" (prêt à taux zéro, qui aide les ménages à accéder à la propriété), prolongés en zones tendues, estime la FPI.
Toutefois, "plusieurs facteurs pourraient aussi jouer en sens inverse", comme une remontée des taux d'intérêt ou le "recentrage géographique des aides".
"Dans ces conditions, maintenir en 2018 le niveau élevé d'activité de 2017 serait un résultat positif", estiment les promoteurs.
Traditionnellement calme pour la promotion, le mois de janvier n'a "pas été euphorique", a nuancé Mme François-Cuxac, invoquant "les éléments climatiques" tels que la vague de froid, "qui jouent sur la mobilité des Français et leur moral".
Les réservations nettes de logements au détail ont dépassé l'an dernier leur niveau de 2016 avec 118.021 logements (+1,1%). En particulier, la progression des réservations auprès des investisseurs (+3,7%) "témoigne, depuis fin 2014, de l'attrait (de ces derniers) pour la pierre", dit la FPI.
Mais les réservations auprès des propriétaires occupants diminuent quant à elles de 1,1%, et ce "malgré le bénéfice de conditions de financement toujours très favorable", observent-elle.
Sur 2017, la progression des mises en vente a été de 4,6% par rapport à 2016 et de 8,5% sur le seul dernier trimestre, sur un an.
Quant au prix de vente moyen, il ressort à 4.110 euros/m2 au dernier trimestre, en hausse de 1,8% sur un an, "témoignant de la tension sur l'offre de logements", observent les promoteurs.
Toutefois cette évolution "masque de fortes disparités locales". Dans certaines métropoles, les prix des logements neufs ont fortement grimpé l'an dernier: +6,7% à Caen, +6,4% à Bordeaux et Clermont-Ferrand, +5,2% à Nantes.
A l'opposé, des villes comme Le Havre (-6,8%) ou Angers (-1,4%) ont vu leurs prix baisser.