Au premier rang de la transformation du secteur, les nouvelles "convergences" entre commerces physiques et numériques.
Pendant trois jours, le Marché international de l'implantation commerciale et de la distribution réunit promoteurs immobiliers, investisseurs internationaux, enseignes commerciales et marques.
Plus de 2.100 enseignes internationales feront le voyage sur la Côte d'Azur, où elles auront accès à une sélection d'un millier de partenaires internationaux pour pénétrer des marchés stratégiques tout en flairant les tendances du secteur.
"Cette 24e édition répond aux challenges de l'industrie (du commerce)", en cours de transformation, affirme à l'AFP Nathalie Depetro, la directrice du Mapic.
Le défi est de taille: le nombre de surfaces commerciales en construction a baissé de 25% en Europe de l'Ouest (de 11% en Europe, ndlr) au cours du premier semestre, selon une étude récente de la société de conseil en immobilier Cushman & Wakefield, en raison "de la maturité de certains marchés et de l'intérêt croissant des consommateurs pour le commerce en ligne".
Et le parc de magasins est vieillissant, un tiers des centres commerciaux européens ayant été construit il y a plus de 20 ans.
Terminée l'opposition
Face à la montée en puissance de la part du commerce en ligne dans la totalité des ventes - entre 6 et 12% en France, mais déjà 18% en moyenne dans l'Union européenne -, les centres commerciaux sont contraints de se réinventer.
Mais ce n'est pas en opposition avec le commerce en ligne que l'avenir des magasins physiques se jouera, mais bien "en convergence" avec lui, assure Mme Depetro.
Si le commerce physique a connu une transformation radicale ces dix dernières années du fait du commerce en ligne, et y a puisé des solutions technologiques et numériques, le e-commerce est à son tour influencé par le monde du magasin "en dur" dont il cherche à s'approprier les caractéristiques majeures: conseil, sens de l'humain, expérience...
Au Mapic, assure sa directrice, seront ainsi présents "des +pure-player+ ou des e-commerçants, désormais à la recherche de magasins physiques" où s'implanter, avec notamment Amazon, Vente-Privée, Zalando...
Ces points de vente nouveaux peuvent se décliner "en showrooms, en pop-up stores": autant de variétés de magasins destinées à attirer les consommateurs plus jeunes notamment, via une "expérience client" originale. "C'est une offre qu'on ne connaissait pas il y a cinq ans et qui est aujourd'hui en plein boom", explique Mme Depetro.
"Lieux de vie"
Idem pour l'ajout, au sein de magasins traditionnels, de bars, de coins lounge, de corners avec des connexions Wifi: "On voit ça beaucoup en Angleterre notamment", ajoute-t-elle.
Autre tendance qui s'est accélérée: la transformation des centres commerciaux en "lieux de vie".
Ainsi, en deux ans, la proportion d'enseignes de mode présentes au Mapic est passée de 70% à 60%, celles de restauration et de loisirs prenant de plus en plus de place. D'après une étude américaine, "en 2020, 50% de l'offre commerciale des centres commerciaux sera composée d'enseignes de +food and leisure+", souligne la directrice du Mapic.
Cette année, ce seront ainsi une quarantaine d'enseignes de loisirs qui seront présentes, soit le double de l'an dernier, tournées vers "de l'éducatif, du culturel et du familial".
"Désormais, on va dans un centre commercial pour y passer la journée, entre amis ou en famille, et forcément, on a besoin de ces enseignes, ainsi que d'une offre de restauration de plus en plus sophistiquée, avec du bio, du sans gluten, de l'authentique", explique Mme Depetro.
Ainsi, les magasins Ikea qui s'installeront bientôt en Inde seront bâtis autour d'une chaîne de restauration locale.
Cette faculté d'adaptation des enseignes est le signe d'un secteur réactif et "très créatif", selon Mme Depetro: "Les entrepreneurs n'ont pas le temps d'attendre que le marché passe, ils ont besoin de réagir très vite pour tenir leur modèle économique, conserver leurs emplois".