Cette action collective, à l’initiative d’Equans, Contrast-e et A4MT et, dont le nombre de membres est appelé à croitre rapidement, rassemble des acteurs d’envergure : Aire Nouvelle, Altarea, BNP Paribas Real Estate, Covea Immobilier, Crédit Agricole Immobilier Corporate et Promotion, Equans, Espaces Ferroviaires, Icade, La Poste Immobilier, Linkcity, Société de la Tour Eiffel, ainsi que l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) et l’Institut Français pour la Performance du Bâtiment (IFPEB). Cette initiative, intitulée le booster des ENR&R, est soutenue par l’Ademe qui contribuera à son déploiement et à son impact national.
Un engagement inédit en faveur des ENR&R locales du bâtiment
Depuis plus de quarante ans, la décarbonation du secteur de l'immobilier repose essentiellement sur la fin de l’usage du fioul et du charbon au profit du gaz naturel et de l'électricité. Les crises internationales récentes et en cours (notamment la guerre en Ukraine) ont considérablement modifié la perception des enjeux actuels et à venir. La sortie des énergies fossiles et les enjeux de souveraineté énergétique sont devenus une priorité pour les politiques publiques et un enjeu stratégique pour les acteurs du marché.
Tandis que la sobriété énergétique, la rénovation des bâtiments ou encore la sortie des énergies fossiles sont largement abordés par les pouvoirs publics, le formidable potentiel des énergies renouvelables à l'échelle des bâtiments n’est que partiellement évoqué et jamais considéré comme un gisement important de décarbonation, c’est encore un impensé, en tant que tel, de la politique publique. Et, pourtant, les bâtiments disposent tous de toitures, de sous-sols, de chaleur ou de froid "perdus" (eaux usées, data center, salle informatique, récupération d'énergie sur la ventilation...), c’est-à-dire, d'un potentiel énergétique largement sous utilisé.
Une méthode « booster » déjà éprouvée
Lancée en 2020, le booster du réemploi visait à accélérer la pratique du réemploi de matériau de construction en se fondant sur l’expérimentation. Trois ans après, plus d’une cinquantaine de maitres d’ouvrages engagés et plus de 250 projets réalisés ou en cours de réalisation.
La méthode du “Booster” qui sera mise en œuvre dans le cadre du booster des ENR&R, consiste à engager un groupe pilote d’entreprises pionnières qui s’engagent à agir directement sur leurs propres projets, de les accompagner dans la création d’outils et standards et d’encourager le marché à le rejoindre, dans un cercle vertueux. Elle est pilotée par A4MT (Action pour la Transformation du Marché).
Une initiative fondée sur la coopération et vouée à croitre
Le Booster des ENR&R est une coalition de maitres d’ouvrage (investisseurs, foncières, promoteurs...) mais il sera ouvert à toute partie prenante désireuse de contribuer : société d’ingénierie, start up, cabinets d’avocats, industriels, organisations professionnelles pourront ainsi apporter leur pierre à l’édifice. Il discute d’ores et déjà avec des initiatives-sœurs. Il fait par exemple partie des initiateurs, avec AFILOG (association des professionnels de l’immobilier logistique et industriel), d’une grande action collective dans le cadre de l’Université de la Ville de Demain (UVD).
Les objectifs du booster des ENR&R
Chaque acteur s’engage à :
- Partager avec ses pairs des retours d’expériences opérationnels dans la mise en œuvre d’ENR&R et capitaliser ce savoir-faire (contraintes de maintenance, montage contractuel, financement...)
- Généraliser dans les projets l'évaluation du potentiel d'ENR&R locales en s'appuyant sur un référentiel technique commun (l’ENRScore)
- Cartographier les solutions disponibles, mieux outiller leurs prescriptions (cahiers de charges type, montages juridico financiers, etc.)
- Tester sur plus de 50 projets (chaque booster engage 5 projets sur 3 ans) le maximum atteignable.
Sont également partenaires du projet :
- L’IFPEB (Institut Français pour la Performance du Bâtiment) qui conçoit le référentiel ENRScore et qui portera au débat public les enseignements opérationnels de l’initiative.
- L’OID (Observatoire de l’Immobilier durable) qui développera un outil cartographique digital facilitant l’évaluation du potentiel ENR en s’appuyant sur sa plateforme numérique « Résilience For Real Estate ».
Ce « Booster » se donne 3 ans pour transformer l’industrie immobilière et systématiser l’intégration des ENR&R dans les opérations. Cela passera par un travail en collaboration avec les équipes et les concepteurs des opérations : architectes, bureaux d’études, bureaux de contrôle, gestionnaires techniques, entreprises et industriels engagés.
Chiffres clés
Secteur tertiaire
- Les bâtiments tertiaires affichent seulement 4%* de taux d'ENR&R au niveau national
- 850 millions de m2, soit 85%* du parc sont chauffés par une énergie non renouvelable (gaz naturel, fioul, électricité...)
Secteur résidentiel
- Le résidentiel affiche un taux d'ENR&R de 22%* mais quasi constant depuis 1990 et principalement lié au bois (essentiellement chauffage bois individuel)
- 25,8 millions de logements, soit 87%* du parc sont chauffés par une énergie non renouvelable (gaz naturel, fioul, électricité...)
*Sources : CEREN (le Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie), 2019, 2020, 2021
Potentiel ENR&R d’un bâtiment
Nous estimons qu’un bâtiment peut atteindre en moyenne 40% d’ENR&R et jusqu’à 70% d'ENR&R dans certaines conditions sur toutes ses consommations d’énergies (tous usages).
Ces chiffres démontrent l’urgence de cette action collective de la profession. Le taux des ENR&R locales pourrait doubler à l’horizon 2030 si les conditions sont réunies, c’est en tout cas l’ambition du Booster des ENR&R.