Les nouveaux arrivants
Surprise de ce remaniement: Aurélien Rousseau, l'ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Borne à Matignon, prend la tête du ministère de la Santé.
Cette nomination marque une double victoire pour la Première ministre: celle d'imposer un proche à cette fonction stratégique, la Santé étant fléchée comme l'un des sujets prioritaires du quinquennat, mais aussi d'avoir su convaincre le président de la République de se séparer de l'ancien titulaire du poste, l'urgentiste François Braun.
L'"ajustement" gouvernemental fait par ailleurs la part belle aux élus, sans puiser de nouvelles figures issues de la société civile.
La députée Renaissance Aurore Bergé remplace Jean-Christophe Combe au ministère des Solidarités; le député MoDem Philippe Vigier obtient le portefeuille des Outre-mer à la place de Jean-François Carenco; le député Renaissance Thomas Cazenave récupère les Comptes publics.
La députée Renaissance Sabrina Agresti-Roubache et le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, sont respectivement nommés à la Ville et au Logement, des attributions qui revenaient jusqu'alors à Olivier Klein, qui quitte le gouvernement.
Prisca Thevenot, jusqu'alors porte-parole des députés Renaissance, récupère le secrétariat d'Etat en charge du Service national universel.
La députée Fadila Khattabi remplace Geneviève Darrieussecq aux Personnes handicapées.
Le promu
Déjà benjamin du gouvernement, désormais plus jeune ministre de l'Education nationale de la Ve République: Gabriel Attal apparaît comme le major de cette nouvelle promotion, et poursuit une ascension entamée en 2018 avec un modeste secrétariat d'Etat à la Jeunesse, avant le porte-parolat puis les Comptes publics.
Celui qui se retrouve à la tête du plus gros budget de l'Etat échappe par la même occasion à un casse-tête annoncé: l'examen du budget 2024 cet automne au Parlement, promis électrique, auquel devra se frotter son successeur Thomas Cazenave.
Les chaises musicales
Sarah El Haïry, qui laisse le dossier du SNU à Prisca Thevenot, récupère le portefeuille de la Biodiversité qui appartenait jusqu'alors à Bérangère Couillard.
Cette dernière reprend l'Egalité femmes-hommes, à la place d'Isabelle Rome, débarquée du gouvernement.
Les piliers indéboulonnables
Eric Dupond-Moretti à la Justice, Bruno Le Maire à l'Economie, Gérald Darmanin à l'Intérieur, Olivier Dussopt au Travail... Les poids-lourds du gouvernement restent en place et en poste, de même que Christophe Béchu à la Transition écologique, Sébastien Lecornu aux Armées, Catherine Colonna aux Affaires étrangères, Rima Abdul-Malak à la Culture, Marc Fesneau à l'Agriculture ou Clément Beaune aux Transports.
Les repêchés de la dernière heure
Plusieurs personnalités un temps annoncées partantes ont finalement survécu à ce remaniement qu'Emmanuel Macron voulait circonscrit, quand sa Première ministre plaidait pour un souffle régénérateur davantage marqué.
Ainsi, Olivier Véran s'occupe toujours du porte-parolat, Franck Riester conserve les Relations avec le Parlement et Agnès Firmin Le Bodo demeure chargée de l'Organisation territoriale et des professions de santé. De même, Sonia Backès reste à la Citoyenneté.
Les partants
Outre Pap Ndiaye, François Braun, Jean-François Carenco, Jean-Christophe Combe, Olivier Klein, Isabelle Rome et Geneviève Darrieussecq, Marlène Schiappa quitte également le gouvernement, après six ans de fonctions exécutives.
Celle qui avait pris la tête du secrétariat d'État chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la vie associative, qui se revendiquait comme un "électron libre", paie notamment sa gestion contestée du Fonds Marianne.
La parité
Le nouveau gouvernement respecte les équilibres: 41 membres, 21 femmes et 20 hommes.