Nexity défend sa stratégie après avoir chuté en Bourse

Le titre du groupe a perdu 6,84% à 39,76 euros. Il avait pourtant annoncé la veille de fortes hausses l'an dernier de son bénéfice net ainsi que de son chiffre d'affaires et fait part de son intention de faire progresser ce dernier d'au moins 5% en 2019.

Néanmoins, ce niveau est inférieur à l'objectif moyen que s'était fixé Nexity l'an dernier, enthousiasmant à l'époque la Bourse: une hausse annuelle moyenne de 10% pour la période comprise entre 2017 et 2021.

"Les marchés sont déçus", mais "on est bien sur ces 10%", a déclaré Alain Dinin, PDG de Nexity, lors d'une conférence de presse. "Nous sommes dans un raisonnement de long terme."

"Une entreprise comme la nôtre se refuse à l'immédiateté", a-il souligné. "Je ne vais pas dire que je me fiche de ce qui se passe sur les marchés", a-t-il admis, mais le repli du titre lui est "égal" pour fixer sa stratégie.

Si la promotion de logements, au coeur de l'activité du groupe, reste solide malgré un ralentissement général du marché, l'avenir s'annonce plus mitigé du côté des bureaux pour lesquels il a pris nettement moins de commandes que prévu en 2018.

"On a des gros objets en immobilier d'entreprise qui se décalent dans le temps", à cause de la lenteur des autorisations administratives, a avancé M. Dinin, évoquant un rattrapage en 2019.

Reste que certains analystes soulignent que les prévisions du groupe ne laissent pas attendre une reprise dans ce secteur l'an prochain.

"2019 ne va pas bénéficier d'un changement de tendance, puisque la prévision, c'est de maintenir le niveau des commandes et non de les augmenter franchement", a souligné dans une note Christian Auzanneau, analyste chez le fournisseur de recherche AlphaValue.

Il faisait le lien avec un autre groupe immobilier, Icade, qui a fait état en début de semaine de prévisions timorées pour cette année après d'importantes cessions de bureaux.

"Si les chiffres de Nexity et d'Icade sont un témoin de l'appétit des investisseurs pour les bureaux français à un horizon de douze à dix-huit mois, alors ce n'est pas un horizon brillant", a conclu M. Auzanneau.