Manifestations à travers le Portugal pour le droit au logement

"Nous voulons nous faire entendre!", a confié à l'AFP Pedro Fialho, un étudiant de 21 ans, qui a défilé à Lisbonne au milieu de pancartes où l'on pouvait lire: "une maison à un prix accessible" ou encore "un logement: un privilège ou un droit ?"

"Il est important que nos gouvernements comprennent que la politique de logement doit radicalement changer", lance Rita Branco, une jeune infirmière de 27 ans, qui a du mal à trouver un logement pour quitter la maison familiale.

Le Portugal se prépare à des élections législatives anticipées après la démission du Premier ministre socialiste Antonio Costa, impliqué dans une affaire de trafic d'influence.

Les manifestants ont répondu à l'appel de plusieurs associations dans le cadre d'une troisième grande journée de mobilisation depuis moins d'un an pour défendre le droit au logement pour tous.

Le gouvernement socialiste s'est pourtant attaqué au problème avec l'adoption l'année dernière de mesures comme la fin des "visas dorés", des permis de séjour accordés à des riches investisseurs étrangers, afin de freiner la spéculation immobilière.

Ce plan prévoyait également des mesures pour favoriser le marché de la location et la construction de nouveaux logements sociaux.

"Les mesures du gouvernement ne vont rien résoudre", a estimé Rita Silva, responsable d'une association pour le droit au logement.

"Nous avons besoin que les logements actuellement utilisés comme actifs financiers basculent vers le marché résidentiel", a-t-elle observé.

Malgré ces mesures, la situation s'est encore aggravée ces derniers mois contraignant de nombreuses familles à quitter les centres-villes, selon les associations.

La hausse des taux d'intérêt décidée par la Banque centrale européenne (BCE) touche un grand nombre de propriétaires détenteurs de prêts à taux variables, alors que les prix des logements ont continué de progresser en 2023 de 11,8% sur un an, selon l'indice des prix résidentiels de Confidencial Imobiliario.