"Les Français peuvent parfaitement comprendre la vérité : nous ne travaillons pas assez. Le vrai pacte productif serait de mettre sur la table la question du temps de travail avec une discussion sur l'équilibre entre compétitivité et augmentation des salaires", affirme M. Wauquiez.
A la veille d'une réunion à Matignon sur la mobilisation pour l'emploi, il estime qu'il "faut avoir le courage de faire une réforme d'ensemble au lieu de bricoler à la marge", citant l'exemple de "ce qu'ont fait les Allemands dans les années 1990".
"Ce qui a redressé l'Allemagne, ce sont les réformes Hartz, qui ont changé en profondeur le système d'assurance chômage et de formation professionnelle. Il faut des réformes Hartz à la française", soutient-il.
Les réformes dites "Hartz" du marché du travail, adoptées entre 2003 et 2005 sous le chancelier SPD Gerhard Schröder, ont flexibilisé le marché du travail et remis à plat le système des aides sociales et d'indemnisation du chômage.
Des "jobs centers" assurent à la fois le suivi des chômeurs et le versement de leur aide sociale : 409 euros par mois pour un célibataire plus une participation aux frais de logement et d'électricité.
Présentées comme la source de la prospérité allemande actuelle, ces mesures ont été considérées par beaucoup comme une trahison de l'héritage social-démocrate.
Et Laurent Wauquiez d'ajouter que "pour améliorer l'emploi, il faut améliorer la compétitivité des entreprises".
Opposé à la suppression de niches fiscales annoncée par le gouvernement, il estime que "revenir sur les crédits d'impôt, ça veut dire augmenter les impôts sur les entreprises et dégrader leur compétitivité". Pour lui, "il faut baisser les impôts de production".
Concernant l'impôt sur le revenu, il rappelle que les Républicains prônent "une baisse de 10 % pour tout le monde".
Le patron de LR s'alarme aussi de la dette publique. "Annoncer 17 milliards d'euros de dépenses supplémentaires sans le moindre début du commencement d'un financement comme le Président l'a fait, c'est irresponsable : les annonces d'aujourd'hui seront les impôts de demain".
"Il faut absolument rétablir l'équilibre de nos comptes publics", a renchéri la tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy sur LCI.
Et "on ne pourra pas rétablir l'équilibre des comptes publics si on n'arrive pas à faire baisser le nombre de fonctionnaires", a-t-il dit, regrettant le recul d'Emmanuel Macron sur l'objectif affiché en début de mandat de supprimer 120.000 fonctionnaires.
Pour M. Bellamy, il faut s'attaquer au "millefeuille territorial" pour faire "mieux avec moins".
"Il faut évidemment faire une vraie réforme de ce maillage territorial qui est aujourd'hui infiniment trop complexe et qui est l'occasion de gaspillages inutiles et d'une paralysie de la dépense publique en même temps qu'une augmentation de cette dépense", a-t-il dit.