"L'objectif qu'on doit se donner c'est que l'agenda complet des négociations soit défini dans les prochaines semaines, les prochains mois de manière solide" "et qu'on vous laisse le temps de la négociation, je dirais jusqu'à la fin de cette année, pour pouvoir bâtir ce pacte", a dit le président à l'ouverture d'une réunion avec le patronat à l'Élysée.
Il a assuré ne pas vouloir "donner le sentiment de brusquer", alors que le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait affirmé lundi, après l'allocution présidentielle, que le dialogue social prendrait plus de temps que les cent jours que semblait lui impartir Emmanuel Macron.
Cent jours, c'est "trop court pour arriver à des conclusions et avoir le temps de la négociation", et "on aura le temps qu'il faudra", a affirmé M. Roux de Bézieux à sa sortie de l'Élysée mardi, rappelant qu'il avait fallu sept mois pour aboutir à un accord entre partenaires sociaux sur le partage de la valeur.
Les syndicats, encore très remontés contre la réforme des retraites, ont boudé la réunion, préférant attendre au moins jusqu'au 1er mai, journée de mobilisation qu'ils espèrent massive.
"Mon souhait, c'est qu'on puisse enclencher la discussion aujourd'hui", a expliqué Emmanuel Macron, mais "la porte est ouverte évidemment" afin de voir "après le 1er mai" les "organisations syndicales qui le souhaitent rentrer dans la définition" d'un "agenda social".
"Usure professionnelle"
Le Medef attend "évidemment que les syndicats reviennent" pour discuter de l'emploi des seniors, "des transitions professionnelles" ainsi que "les parcours en entreprises", a déclaré M. Roux de Bézieux sur le perron de l'Élysée.
"Quatre Français sur dix pourront partir avant l'âge légal de départ en retraite", s'est félicité pour sa part le président de la Confédération des PME François Asselin, évoquant une possible réunion avec les syndicats dans la semaine suivant le 8 mai.
Mais il a ajouté que les partenaires sociaux devaient désormais négocier sur "l'usure professionnelle".
Le vice-président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) Jean-Christophe Repon a pour sa part insisté sur "la difficulté d'expliquer les réelles avancées que nous avons perçues pour les TPE" dans la réforme des retraites et notamment le fait de "pouvoir partir plus tôt, à 43 annuités".
Emmanuel Macron avait annoncé lundi soir son intention de tirer "un premier bilan" le 14 juillet des chantiers de l'après-retraites, dont ce "pacte de la vie au travail".
Ces négociations doivent porter sur les dispositions de la réforme des retraites invalidées par le Conseil constitutionnel, notamment sur l'emploi des seniors, mais aussi sur d'autres aspects.
"Comment mieux vivre de son travail, comment mieux vivre au travail, comment mieux préparer les fins de carrières et les reconversions?", a énuméré le président. "Toutes les questions de la rémunération, évidemment des branches qui sont sous le niveau du Smic légal", "la question de l'usure professionnelle", "les conditions de travail", la lutte "contre le temps partiel subi qui crée les travailleurs pauvres" ou encore "le compte épargne temps universel", a-t-il poursuivi.