"Nous sommes déterminés à mieux dialoguer avec les territoires, notamment les régions", a affirmé le Premier ministre, avant notamment la mise en oeuvre d'un nouvel acte de décentralisation annoncée pour 2020 par le gouvernement.
Pour améliorer la coordination en matière d'emploi, il a notamment "proposé à des régions volontaires une expérimentation visant à renforcer le pilotage des politiques de formation professionnelle".
A propos des lignes ferroviaires secondaires, un travail sera lancé "avec les régions et SNCF Réseau pour élaborer des plans d'action concrets ligne par ligne qui s'adaptent à la réalité de chaque région". Des "petites lignes" nécessaires à l'économie locale, dont les élus défendent âprement le maintien.
Edouard Philippe multiplie depuis la mi-septembre les rencontres avec les élus, après un début de quinquennat marqué par de fortes tensions entre l'exécutif et les collectivités.
"On doit pouvoir, en fonction des territoires, faire des décentralisations différentes", a-t-il souligné. Même s'il ajoute que la mise en oeuvre de la différenciation - la possibilité d'élaborer des politiques publiques différentes en tenant compte de la diversité des territoires- s'annonce "compliquée".
Les élus veulent du concret
Il s'est également dit favorable à la mise en place d'un comité Etat-régions qui se réunirait tous les trois mois pour coordonner les politiques communes, comme l'avaient suggéré les présidents de région.
"Peut-être que dans des régions aussi vastes que la Nouvelle-Aquitaine ou le Grand Est, les partis pris d'organisation des compétences seront différents de régions plus petites", a poursuivi le chef du gouvernement.
Des avancées jugées insuffisantes, "décevantes", par les présidents de régions, qui ont dénoncé au cours d'une conférence de presse "une réponse technique, pour ne pas dire technocratique, au lieu d'avoir un élan, une vision" sur la décentralisation.
"Je veux donner une chance au dialogue qui va s'engager, mais nous ne voudrions pas être les cocus d'un dialogue que nous avons eu pendant des mois pour aboutir à un texte décevant", a réagi le président de Régions de France, Hervé Morin (centriste). "Nous voulons assez rapidement du concret sur ce nouvel acte de la décentralisation", a-t-il insisté en clôture du congrès.
Hervé Morin avait auparavant plaidé pour qu'"à chaque fois qu'un territoire veut prendre telle ou telle compétence, l'on puisse avoir réellement des politiques différenciées selon les territoires".
"On est très très loin de nos attentes", a renchéri Carole Delga (PS), la présidence de la région Occitanie, déplorant des propositions "pas très nombreuses et encore assez floues", notamment en matière d'accompagnement des demandeurs d'emploi pour lequel les régions veulent être "à la manoeuvre".
Le président du Sénat Gérard Larcher a proposé pour sa part aux élus d'élaborer ensemble "la trame de cette nouvelle étape de la décentralisation, avec une véritable évaluation des conséquences". De façon à ce qu'élus locaux et parlementaires soient "prêts à confronter leur vision à celle de l'exécutif" lors de la discussion du projet de loi par le Parlement.
Gérard Larcher s'est à nouveau dit prêt à une révision de la Constitution, "à condition que nous ne perdions pas la proximité" entre les élus et les territoires, avec notamment une réduction trop importante du nombre de parlementaires.
Edouard Philippe a précisé que des concertations seront engagées prochainement avec les élus pour "réfléchir territoire par territoire" aux différents dispositifs à mettre en place.