Le poids des charges, composante conséquente du budget logement des ménages franciliens

L'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France continue d'explorer les résultats de l'étude nationale sur le logement de l'INSEE 2013 (ENL). Il publie cette semaine une étude portant sur le poids des charges dans le budget des ménages du parc social et son évolution ces 25 dernières années (1988-2013). Cette étude met également en perspective le coût des charges de ce parc avec celui du secteur locatif privé et de la propriété.

Une modération des charges qui se répercute sur les loyers

Dans le parc social, le coût des charges est important : il représente 43 % de la dépense logement globale. Sous l'effet d'une augmentation des loyers plus rapide que celles des revenus des ménages, le poids financier global du poste logement n'a cessé de croître, passant de 16,7 % à 22,5 % des ressources des ménages entre 1988 à 2013.

Aux côtés de l'augmentation des prix fonciers et de l'apparition des normes d'accessibilités PMR, l'attention accrue des bailleurs à la qualité du bâti pour limiter les charges (ex: passoires thermiques,...) explique pour partie l'augmentation des loyers. Conséquence : dans la construction neuve beaucoup de bailleurs peinent aujourd'hui à proposer des niveaux de loyers compatibles avec la réalité des ressources des ménages. Plus que jamais, leurs efforts visent à réduire les charges sans renchérir les coûts de construction.

Des charges globales sensiblement plus élevées pour les propriétaires

Un parc social qui offre une qualité de service élevée (grand nombre de prestations, surface moyenne élevée des logements, confort thermique de qualité) tout en affichant les charges au m2 les plus faibles comparativement aux secteurs de la propriété et du locatif privé, tels sont quelques-uns des constats de cette étude.

Dans le cadre de la loi Elan qui prévoit la vente d'une partie du parc social à ses occupants, la comparaison des charges mensuelles entre les locataires du parc social (261 €) et celles des propriétaires (467 €) montre aussi que ce changement de statut ne sera pas sans conséquence sur les finances des futurs acquéreurs, notamment en raison des impôts locaux, plus importants pour les propriétaires.

Disposer d'informations précises sur les charges : une nécessité

Les charges et leur impact fort sur le budget des ménages modestes du parc social ne sont connus aujourd'hui que par cette enquête Logement de l'Insee, qui ne fournit des informations qu'à l'échelon régional et seulement tous les cinq à sept ans. Dans un contexte de limitation de la dépense logement, voire de baisse, comme l'a initié la loi de finance de 2018 avec la mise en place de la réduction de loyer de solidarité (RLS), il devient maintenant important de mesurer l'impact des charges sur le budget des ménages au même titre que le loyer, mais aussi celui des surcoûts engendrés par les dernières réglementations thermiques. Leur impact sur le financement du logement social, et notamment sur le niveau des loyers n'est en effet pas neutre.

Téléchargez l'étude complète : cliquez ici.