"L'éolien c'est vital, les énergies renouvelables c'est vital. On en a besoin pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre, avoir un mix énergétique plus décarboné", a-t-elle dit.
Pour elle, "c'est un débat parmi des personnes qui sont contre l'éolien, qui sont très bien organisées et qu'on entend très fort. Mais des sondages comme celui de l'IRSN montrent que des proportions importantes de la population sont favorables à l'éolien", a-t-elle plaidé.
Selon le baromètre de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN) sur la perception des risques, 82% des Français ont une bonne image de l'énergie éolienne. Du côté des installations, le parc éolien est jugé le plus acceptable: 41% des sondés accepteraient de vivre près d'éoliennes, 22% près d'une ligne à autre tension, 16% près d'une centrale nucléaire.
Les intermittences des énergies renouvelables, "ça se se gère", a insisté la ministre. "Le stockage de l'électricité, on y travaille, d'ici 20 ans la question sera réglée. Le coût des éoliennes ou du solaire est en train de rattraper largement le nucléaire."
"Ce qu'on veut faire c'est décarboner, baisser l'insécurité qu'on pourrait avoir avec une seule source d'électricité - comme c'est le cas aujourd'hui avec le nucléaire - et puis penser aux économies d'énergie", a-t-elle poursuivi.
Concernant la part future du nucléaire en France, le choix pour après 2035 "devra être fait une fois tous les scénarios sur la table. RTE (le gestionnaire du réseau électrique, ndlr) est en train de les faire", a-t-elle dit, souhaitant que la "décision ne soit pas prise par en haut mais démocratiquement, suite à une campagne, par les parlementaires ou d'autres moyens".
Les préfets ont six mois pour identifier des "zones favorables"
Le gouvernement donne six mois aux préfets de région pour cartographier les "zones favorables" à l'installation de parcs éoliens, en soulignant l'importance de la concertation avec les habitants et les élus, selon une circulaire publiée vendredi.
Mme Pompili demande un "premier retour" six mois après les élections régionales, en vue de finaliser les projets un an après celles-ci. La cartographie sera "non-contraignante", un "outil d'aide à la décision", est-il précisé.
"Le développement des énergies renouvelables électriques passera inévitablement par une forte croissance du solaire photovoltaïque et de l'éolien terrestre, dont les capacités installées devront être multipliées respectivement par 5 et 2,5 entre 2019 et 2028", souligne Mme Pompili dans la circulaire publiée sur le site Légifrance.
Le gouvernement souhaite un développement "plus harmonieux et mieux réparti" sur l'ensemble du territoire français.
Dans les instructions données aux préfets, la ministre met par ailleurs l'accent sur la protection de l'environnement, l'information du public et des élus locaux, la concertation, essentiels pour favoriser l'acceptation des projets.