Les scénarios proposés démontrent que la filière des gaz liquides est en capacité d’atteindre 113% des objectifs gouvernementaux de décarbonation, et de contribuer à une baisse des émissions de CO2 de 78% des territoires ruraux sans avoir recours à une interdiction des chaudières.
30.746 communes rurales au sens de l’INSEE sont impactées par les scénarios de décarbonation, pour lesquelles France Gaz Liquides annonce pouvoir dépasser les ambitions du Gouvernement, tout en prenant en compte les spécificités de la ruralité :
- 94% du territoire national est rural et regroupe 33% de la population
- 93% des logements sont des maisons individuelles
- 24.523 communes ne sont pas raccordées au réseau de gaz naturel
- 29% des logements non connectés ont recours aux combustibles (gaz liquides et fioul) pour se chauffer
- le parc d’habitations est très énergivore car majoritairement ancien et spacieux : 6 millions de grands logements (>88 m2) et 3 millions de logements construits avant 1971
- 35% des ménages sont en situation de précarité énergétique
- sur les communes dépourvues de réseau de gaz naturel : > 0,1% ont plus de 10.000 habitants et donc un potentiel de développement des réseaux de chaleur urbaine (RCU).
Le recours aux pompes à chaleur est incontestablement un levier pour décarboner ces territoires ruraux mais ne peut constituer la seule et unique option pour une transition énergétique rapide à un coût abordable pour tous les ménages. Selon l’Etude du laboratoire PERSEE Mines Paris Saclay pour France Gaz Liquides, une décarbonation par une totale électrification du chauffage des 29% de logements ruraux utilisant aujourd’hui du fioul ou du GPL, entraînerait une augmentation de +48% de la consommation électrique annuelle et de +68% de la pointe électrique sur ces territoires.
L’association réaffirme ainsi que les gaz et biogaz liquides, disponibles sur tout le territoire, non dépendants de la Russie et n’ayant aucun impact sur la tension du réseau électrique, sont en mesure de prendre largement leur part dans la décarbonation des usages en milieu rural. Avec 3,13% des émissions de CO2 générées par les gaz liquides sur le secteur du bâtiment, la filière s’est ainsi non seulement donnée pour objectif de réduire les émissions liées aux gaz liquides de 38% entre 2019 et 2030, mais aussi de se positionner comme un acteur majeur de la décarbonation de la ruralité.
En combinant la promotion d’équipements à très haute performance énergétique (THPE), les efforts de sobriété énergétique et le développement des gaz liquides renouvelables (biopropane), la filière ambitionne de décarboner à hauteur de 78% les territoires ruraux.
- L’installation d’une chaudière gaz à THPE en remplacement d’un ancien équipement permet en effet de réduire jusqu’à 30% la consommation d’énergie. Moins coûteuse que la pompe à chaleur, la chaudière THPE permet à la fois de réduire les émissions de CO2 et de protéger le pouvoir d’achat des ménages.
- En plus de la réduction des émissions de CO2 due à la performance énergétique de ces équipements nouvelle génération, un gain d’émissions de CO2 est permis grâce au recours aux gaz liquides renouvelables : le biopropane permet de réduire les émissions de 73% par rapport à du propane conventionnel, et de 77% par rapport au fioul.
- Le biopropane est un co-produit de la filière des carburants aériens durables (CAD), dont les volumes sont en plein essor pour répondre aux exigences européennes. La nécessaire décarbonation massive du secteur aérien, soutenue par le Gouvernement, permettra à la filière d’utiliser vertueusement le co-produit qu’est le biopropane à des fins de décarbonation des bâtiments ruraux.
A la technologie mature du biopropane s’ajoutera celle du rDME, le dimethylether renouvelable, produit à partir de matières premières de carbone renouvelables et recyclées, telles que les déchets ménagers. Sa première unité de production de Teesworks (UK), opérationnelle en 2024, sera étendue jusqu’à 6 usines de production au cours des 5 prochaines années en Europe. La France pourrait faire partie des implantations, à condition que la LPEC prenne en compte la ruralité dans son ambition de décarbonation.
Pour Audrey Galland, Directrice Générale de France Gaz Liquides : « Nous avons les capacités de développer une filière renouvelable qui répond pleinement aux enjeux de transition énergétique. Outre le biopropane, le rDME (diméthylether renouvelable), produit par pyrogazéification de déchets ménagers offre un nouveau potentiel d’investissements pour la France, avec des industriels qui souhaitent s’installer en Europe pour leurs unités de productions de biogaz et de gaz bas-carbone. Notre objectif : leur permettre d’y parvenir en France, car il en va de l’avenir énergétique de 94% de la superficie de notre territoire qui est rurale et contient 33% de la population.»
En s’appuyant à court terme sur la production de biopropane déjà disponible sur le marché et à moyen terme sur le rDME, la filière annonce qu’elle est en mesure de mettre à disposition 1 TWh de gaz liquides renouvelables annuellement dès 2030.