L'indice Notaires-Insee publié mardi, qui fait référence pour son exhaustivité, fait état d'une baisse de 0,5% au deuxième trimestre 2024 des prix par rapport au trimestre précédent, contre -1,5% au premier trimestre 2024 et -1,8% au quatrième trimestre 2023.
La hausse des prix, continue depuis fin 2015, a marqué un net coup de frein depuis mi-2022.
Sur un an, le marché accuse un recul de 4,9% au deuxième trimestre 2024, après -5,2% au premier trimestre, avec une baisse de 5% pour les appartements et de 4,9% pour les maisons, selon les données provisoires corrigées des variations saisonnières.
En province, la baisse s'est atténuée sur la période (-0,4% après -1,3% au premier trimestre), tout comme en Île-de-France, où les prix diminuent au deuxième trimestre 2024 à -0,9%, après -2,4% au premier trimestre et -2% au quatrième trimestre 2023.
Sur un an, les prix franciliens enregistrent un recul de 7,2%, contre 8,1% au premier trimestre.
"On ressent un petit frémissement dans le marché immobilier", a commenté Élodie Frémont, présidente de la commission "statistiques immobilières" des notaires du Grand Paris lors d'une conférence de presse.
"La rentrée pourrait être le redémarrage du marché", a abondé auprès de l'AFP le président de la Chambre des notaires de Paris, Pierre Tarrade.
Ce ralentissement des prix est lié principalement à la baisse des taux d'intérêt, soulignent les notaires.
Le taux d'intérêt moyen (hors frais et assurance) s'est établi à 3,64% en juin, en baisse de 0,53 point depuis le plus haut niveau atteint en janvier 2024.
"On a passé le pire"
"L'horizon d'un taux d'intérêt à 3% continuera de corriger le marché dans la trajectoire baissière à laquelle il était exposé depuis plus de 18 mois", a souligné Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), alors que la BCE devrait acter une nouvelle baisse des taux jeudi.
"Tous les signaux convergent vers une stabilisation du marché pour arriver à un palier avant la fin de l'année, ou plus tard", selon lui.
"On a passé le pire. On va rentrer dans une lente phase de stabilisation", a également estimé Thomas Lefebvre, vice-président scientifique du groupe SeLoger-Meilleurs Agents.
"On est sur un atterrissage", a renchéri Corinne Jolly, présidente de Particulier à particulier (PAP), tout en prévenant "qu'il ne fallait pas non plus s'attendre" à retrouver les volumes de vente des années 2021-2022.
Le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois est estimé par les notaires à 792.000 fin juin, après 825.000 en mars et 872.000 fin décembre, en baisse de 21% par rapport aux douze derniers mois et bien loin des 1,2 million de ventes enregistrées en 2021.
L'Île-de-France, avec 106.000 ventes enregistrées entre juillet 2023 et juin 2024, a connu une baisse de 26% par rapport à l'année précédente.
"La crise immobilière touche à sa fin, mais pas la crise du logement", a prévenu M. Cantin.
"Une stabilisation politique, une stabilisation économique et un soutien au logement sont indispensables pour permettre au marché cette stabilisation et un redémarrage dans des conditions normales", a-t-il poursuivi.
Le président de la Fnaim appelle notamment le prochain gouvernement à "agir sur tous les niveaux", notamment la construction neuve et le logement social, deux secteurs en crise.
"Pas de marché du neuf, égale pas de construction, égale pas d'apport d'offres. Et pas d'apport d'offres égale manque d'offres", a également souligné Corinne Jolly.