Les huit organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU) qui avaient mené le combat social en 2023 contre la réforme voulue par le président Emmanuel Macron, se disent dans un communiqué, "prêtes à participer à tous les rendez-vous de concertation et de négociation sur toutes les questions de retraite".
Elles citent "les mesures d'âge qui doivent être abrogées, l'égalité femmes/hommes, la pénibilité, l'emploi des senior·es, les carrières longues..."
L'intersyndicale insiste: "64 ans, c'est toujours non!" en référence au report progressif de l'âge légal du départ à la retraite de 62 à 64 ans instauré par la réforme.
"L'objectif était de communiquer tous ensemble avant que la question des retraites revienne avec les débats sur le PLF et PLFSS. (...) Et avant que le Premier ministre et la ministre du Travail reviennent vers nous pour reprendre les discussions", a confié une source syndicale.
Michel Barnier s'est dit le 1er octobre, lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale, ouvert à des "aménagements raisonnables et justes", en concertation avec les partenaires sociaux, tout en jugeant "impératif de préserver l'équilibre durable de notre système de retraites".
"Après 18 mois de déni et de passage en force présidentiel, il s'agit d'une première reconnaissance que cette réforme est injuste", estime l'intersyndicale.
Celle-ci appelle toujours le chef du gouvernement "à suspendre immédiatement la réforme pour permettre son abrogation et à organiser une conférence de financement des retraites au cours de laquelle les organisations syndicales démontreront qu'il est possible de revenir sur les 64 ans".
"L'avenir des retraites mérite un débat de haut niveau: il faut pouvoir aborder l'ensemble des questions et discuter de l'ensemble des paramètres. C'est ainsi qu'il faut supprimer les mesures d'âge de la précédente réforme tout en consolidant l'avenir de notre système de retraites par répartition", argumentent encore les syndicats.
Cet appel, signé pour la première fois depuis plusieurs mois par l'ensemble des organisations syndicales, pourrait être suivi par un meeting commun dans les prochaines semaines, a fait valoir une source proche.
En attendant, Force ouvrière organise un meeting sur l'abrogation de la réforme des retraites le 26 octobre à La Mutualité, à Paris, a-t-on appris lundi auprès du syndicat.
Le 26 septembre, une réunion en visio s'était tenue entre les représentants de l'intersyndicale et des élus du Nouveau Front populaire essentiellement, à l'initiative de la gauche, selon des sources syndicales concordantes.
"Il y a une vraie volonté de la part de certains politiques d'écouter les syndicats, ce qui est positif", se réjouissait une participante, sous couvert d'anonymat.
"Leur question était de savoir si on leur demandait de voter ou non la proposition de loi d'abrogation de la réforme des retraites portée par le Rassemblement national", a fait savoir l'un des participants.
Mais aucune décision claire ne semble s'être dessinée : une partie des syndicats relève que le texte du RN n'a aucune chance d'aboutir (le parti n'ayant pas de groupe au Sénat), tandis qu'une autre renvoie les élus à "leurs responsabilités" sans vouloir dicter leurs votes.