
Les solutions "ont été présentées à l'autorité de sûreté (ASN) et sont en cours d'instruction (...). L'instruction se poursuivra sur toute l'année 2022", a déclaré lors d'une réunion publique Alain Morvan, directeur du réacteur en construction à Flamanville.
"Un dossier a été déposé. Des compléments ont été demandés par l'ASN", a indiqué à l'AFP Gaëtan Lafforgue, chef adjoint de la division normande de l'ASN, confirmant que l'avis du gendarme du nucléaire était une question "de mois".
EDF a proposé des "solutions" à chacun des "trois" problèmes techniques qui se sont faits jour à Taishan, et ont abouti à l'arrêt d'un réacteur EPR depuis onze mois, a précisé M. Morvan. Il était le premier EPR au monde à avoir démarré, en décembre 2018.
EDF va notamment remplacer 64 des 241 assemblages de combustibles nécessaires pour faire démarrer le réacteur de Flamanville par des assemblages modifiés en fonction d'un des problèmes de Taishan. L'entreprise a déjà commencé à fabriquer ces nouveaux combustibles.
Les 64 combustibles retirés seront utilisés ultérieurement à des endroits du coeur de réacteur où ils ne posent pas de problème, a précisé M. Morvan.
M. Morvan s'exprimait devant la commission locale d'information de la centrale nucléaire de Flamanville qui se tenait jeudi aux Pieux, commune jouxtant celle de la centrale. L'ASN, des syndicalistes, des élus locaux et des écologistes y participaient.
Le réacteur 1 de Taishan "devrait redémarrer théoriquement bientôt. Ils ont fait la demande", a par ailleurs assuré Yannick Rousselet de Greenpeace France pendant la CLI. Le 2e réacteur EPR de Taishan, le seul en marche dans le monde, fonctionne lui "à 30% tout de suite", selon le militant antinucléaire.
A Olkiluoto en Finlande, la mise en service de l'EPR est repoussée à décembre, a annoncé son exploitant mi juin.
Le Président Emmanuel Macron a annoncé le 10 février un programme de construction de six autres EPR en France.
Le chantier de Flamanville cumule dix ans de retard. Son coût est monté à 12,4 milliards selon EDF, 19 millards selon la Cour des comptes.