Le secteur devrait observer une hausse de son activité d'environ 10% par rapport à l'année 2020, a indiqué mercredi à des journalistes le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) Bruno Cavagné.
Mais le volume "plutôt bas" des appels d'offre ne permettra pas de retrouver le niveau de 2019 (-4% attendu). "Les entrepreneurs sont plutôt confiants pour 2022", tempère M. Cavagné, même si la fédération souhaiterait un allongement de la durée de remboursement des prêts garantis par l'Etat (PGE) de 6 à 10 ans dans l'idéal afin de les laisser respirer.
Entre janvier et octobre, le nombre d'appels d'offre marché publics était inférieur de 20% à celui de la moyenne des trois années ayant précédé la crise, à 33.339 contre près de 42.000 en moyenne auparavant. Avec une baisse de près de 30% au niveau des communes, qui représentent plus de 40% du volume d'appels, selon les données de la fédération.
Comme beaucoup d'autres secteurs, les travaux publics sont durement touchés par les tensions sur les prix des matières premières avec un manque de visibilité et parfois, selon M. Cavagné, des "effets d'aubaine" du côté des fournisseurs, face à des entrepreneurs, en particulier les plus petits, qui ont "très peu de marge de manoeuvre".
Les pénuries de main d'oeuvre, déjà conséquentes avant la crise avec 200.000 emplois à pourvoir sur cinq ans, se sont accentuées avec le Covid-19 et près de 40% des entreprises interrogées par la fédération disent ne pas pouvoir observer une croissance de leur activité "faute de personnel".
La fédération a également présenté mercredi la première étape de ses travaux sur l'empreinte écologique du secteur. Selon des estimations du cabinet de conseil Carbone 4 mandaté par la FNTP, la construction d'infrastructures représente 3,5% des émissions de CO³ en France tandis que l'usage de ces infrastructures représente la moitié des émissions françaises.
Si la transition écologique représente une "opportunité" pour le secteur selon M. Cavagné, avec un objectif de réduction de 40% des émissions d'ici à 2030 en agissant à la fois sur le volet énergétique et celui des matériaux, le gros du travail reste à faire et le besoin de formation des entreprises mais aussi des collectivité est "colossal".