Pour Effy
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher et le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, lançaient il y a quelques jours le groupe de travail "Logement", qui réunit les acteurs privés et publics du logement pour contribuer au grand Plan Sobriété Énergétique annoncé par le président de la République le 14 juillet.
A cette occasion a été annoncé un renforcement du dispositif des Certificats d’Economies d’Energies (CEE), à hauteur de 4,8 milliards d’euros. Il implique une hausse de 25% du niveau de l’obligation des CEE et étend immédiatement le « Coup de pouce chauffage » aux logements collectifs pour recourir à des dispositifs de chauffage vertueux (réseaux chaleur, PAC, chaudière biomasse). Un appel à programme de 150 millions d’euros est lancé pour aider spécifiquement les familles en situation de fragilité dans leurs travaux d’économie d’énergie.
Effy, qui appelait depuis de longs mois à une revalorisation du niveau de l’obligation CEE, salue cette première étape qui devra rapidement en appeler d’autres pour impulser une vraie dynamique de reprise de la demande de travaux de rénovation énergétique.
Depuis 18 mois, les primes CEE (Certificats d’Economies d’Energie) baissent. En particulier celles qui incitent aux travaux d’isolation et celles destinées aux ménages très modestes (qui ont été divisées par près 3 en moins d’un an).
La baisse de ces aides aux travaux de rénovation énergétique arrive au plus mauvais moment. Alors que l’inflation fragilise de plus en plus le pouvoir d’achat des Français, la hausse des prix de l’énergie devient insoutenable pour les familles les plus modestes.
Or, ces primes CEE ont depuis longtemps prouvé leur efficacité pour inciter à lancer des travaux d’économie d’énergie, sans peser sur les finances publiques.
C’est le principal levier pour les fournisseurs d’énergie et de carburant de remplir les obligations d’économies d’énergie que l’Etat leur impose. La logique est mathématique. En relevant ces niveaux, il faut faire plus de travaux et pour cela, les fournisseurs augmentent les primes pour en déclencher.
Si l’État pilote le dispositif, les financements CEE sont donc apportés par des entreprises privées.
Une hausse de l’obligation d’économies d’énergie était attendue depuis plus de 6 mois par les artisans et entreprises de la filière. Le gouvernement y répond en augmentant de 25 % le niveau d’obligation pour la période 2022-25.
Pour Frédéric Utzmann, Président du groupe Effy : « La sobriété ne peut se limiter à éteindre la lumière, laver son linge la nuit ou fermer la porte lorsque l’on climatise… elle doit aller au-delà. Il faut pouvoir financer des actions de fond et rentables comme des travaux d’économie d’énergie ! Le dispositif dévoilé aujourd’hui par le gouvernement va dans le bon sens, et nous saurons, dans quelques semaines, s’il est assez ambitieux car la France a pris du retard depuis un an. »
Effy regrette fortement que ne soit pas prévu un encadrement des prix du CEE. Une initiative attendue et nécessaire pour donner plus de stabilité au montant des primes dont bénéficient les ménages, plus de visibilité pour tous les acteurs de la rénovation énergétique et moins de volatilité pour les obligés qui financent le dispositif… Une occasion manquée pour le gouvernement qui aurait enfin pu clarifier sur quel niveau il souhaite stabiliser les prix.
Ces annonces sont donc à notre sens une première étape qui va dans le bon sens, mais qui doit rapidement en appeler d’autres si elle ne s’avère pas rapidement suffisante pour que le marché redémarre.
Pour Teskial
Face au ralentissement observé au premier semestre 2022 des travaux de rénovation énergétique aidés par les Certificats d’Economies d’Energie (CEE), TEKSIAL prend acte de l’annonce faite par le Gouvernement à l’occasion du lancement du groupe de travail « Logement » du Plan de « sobriété énergétique », le 27 juillet 2022, d’augmenter le volume d’obligation pour la 5ème période. Cette rehausse a pour objectif de tendre vers le haut les prix des CEE et ainsi de relancer la filière. Une augmentation qui irait au-delà du surplus technique observé en fin de 4ème période et qui est à mettre en perspective avec le Plan de « sobriété énergétique » visant à réduire de 10% la consommation d’énergie sur les deux prochaines années. Rehausse à mettre également en regard avec le nouvel objectif européen de 36% de réduction de la consommation d’ici à 2030.
TEKSIAL, acteur dédié depuis plus de 35 ans à l’accompagnement dans la maîtrise des consommations énergétiques, l’efficacité et la rénovation énergétique, suit de près les évolutions du marché des CEE. TEKSIAL salue l’annonce du Ministère d’un « renforcement significatif » des CEE, avec « une hausse de 25% du niveau d’obligation des CEE », soit d’environ 600 TWhc. Cette annonce était attendue depuis plusieurs mois par les acteurs du marché de l’efficacité énergétique dans un contexte de transition chaotique entre la 4ème (2018-2021) et la 5ème période des CEE (2022-2025).
Une rehausse qui irait au-delà du surplus technique observé en fin de 4ème période qui a donné lieu à un marché secondaire moribond
Depuis 2021, il avait été anticipé un excédent de CEE en fin de 4ème période, dont l’obligation était fixée à 2.133 TWhc. Plusieurs variables viennent expliquer cette surproduction, qui serait estimée environ à 400 TWhc, soit environ 16% de l’obligation totale de la 5ème période des CEE. Parmi les explications, on trouve le surdimensionnement de certains coups de pouce qui, bien que nécessaires notamment pour les ménages en situation de précarité énergétique, ont conduit à une bulle semblable à celle du photovoltaïque du début des années 2000.
La rehausse de l’obligation, telle qu’annoncée le 27 juillet 2022 par le Ministère de la Transition énergétique permettrait ainsi de combler cet excédent de production, ce dont TEKSIAL se félicite, mais aussi probablement de revaloriser certaines aides, notamment pour les plus précaires qui se retrouvaient jusqu’alors pénalisés. TEKSIAL espère que la filière pourra retrouver un niveau qui permettra de donner de l’ampleur aux projets de rénovation et d’efficacité énergétique. Le marché doit aujourd’hui être orienté par une véritable boussole pour atteindre les ambitions françaises de sobriété et ce dans les conditions critiques que nous connaissons depuis plusieurs mois : crise énergétique, crise des matériaux et des transports dans le secteur du BTP, projets de travaux des Français mis en stand-by.
Des orientations européennes qui pourraient également avoir un impact sur le niveau des objectifs d’efficacité énergétique de la France à moyen terme
Le Fit-for-55 est un ensemble de textes de la plus haute importance. Le Conseil de l’Union européenne a adopté en juin dernier, de nouvelles orientations générales parmi lesquelles la réduction de 36% au moins de la consommation finale d’énergie européenne d’ici 2030. De ce nouvel objectif relevé, initialement fixé à 32,5%, vont découler des révisions de directives européennes qui elles-mêmes se traduiront par de nouveaux textes pour chaque Etat membre. C’est aussi probablement dans ce contexte que les pouvoirs publics ont souhaité reconsidérer les niveaux d’obligation des CEE, dispositif qui participe pleinement de la réduction des émissions de carbone.
Pour Hellio
Hellio, acteur de référence de la maîtrise de l’énergie, qui militait en faveur d’un doublement du volume d’obligation depuis plusieurs mois, salue cette décision et espère que cette hausse du niveau de l’obligation permettra de relancer la rénovation énergétique dans tous les secteurs :
Pour Pierre Maillard, PDG de Hellio : « Nous saluons la hausse de l’obligation CEE de 25% et notamment qu’elle soit également à destination des secteurs tertiaires privés et publics, industriels, agricoles et transports que nous accompagnons au quotidien. Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie est un dispositif vertueux pour tous les maillons de la chaîne du bâtiment, primordial alors que la France subit une hausse des prix de l’énergie sans précédent, avec, en ligne de mire, une tension énergétique. Notre volonté restera toujours d’accompagner nos clients dans l’atteinte d’économies d’énergie réelles avec une prise de responsabilité des acteurs, tel que Hellio. Condition sans quoi, la transition énergétique ne se fera qu’à petits pas. »
Pour le Syndicat des fabricants de ouate de cellulose
Pour Charles Kirié, Président de l’ECIMA qui avait lancé l’alerte en février dernier, suivi par les grands acteurs de la filière isolation : « Cette annonce est une excellente nouvelle et attendue depuis plusieurs mois par les acteurs de la filière isolation. L’augmentation de la production de KWhc va permettre de relancer un marché en difficulté depuis l’arrêt de l’offre Coup de Pouce. Nous ne relâchons pas pour autant la pression, car il y a un véritable enjeu énergétique qui doit être pris en compte. Les travaux de rénovation globale doivent intégrer les travaux d’isolation des combles, avec des matériaux à forte inertie thermique. Nous souhaitons également toujours limiter l’effet yoyo en annualisant les objectifs des obligés (actuellement fixés sur 3 ou 4 ans). Cela préserverait les entreprises de la filière isolation. »