Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) a lancé, en janvier dernier, l’enquête mondiale sur les risques d’entreprise, dans le cadre du Baromètre des risques d’Allianz 2023. Il publie aujourd’hui son Global Industry Solutions Construction Outlook, qui porte sur les tendances de risques dans la construction. Ses autres rapports sectoriels concernent les technologies, médias et télécommunications, et les services financiers.
Blanca Berruguete, directrice mondiale des solutions sectorielles pour la construction chez AGCS, a déclaré à ce sujet : « Les valeurs à risque ont augmenté. Les coûts de construction s’envolent, face à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Les remplacements sont plus chers et prennent plus de temps. Les matériaux peuvent aussi être indisponibles, en raison de problèmes de logistique, de transport et de chaîne d’approvisionnement. Les dommages matériels et les interruptions d’activité risquent donc d’être nettement plus coûteux qu’avant la crise du Covid. »
Selon Blanca Berruguete, « le secteur de la construction est confronté à de nombreux défis : perspectives de récession, pénurie et renchérissement de l’énergie, des équipements et des matériaux à cause d’une forte inflation, hausse des coûts d’achat, pénurie de main-d’œuvre qualifiée, allongement des calendriers et des délais de livraison, dépassements de coûts, perturbations des chaînes d’approvisionnement, évolution constante des mesures de santé au travail et augmentation de la concurrence. »
La crise énergétique, associée à d’autres facteurs, a contribué à la hausse des coûts dans la construction, une activité économique à forte intensité énergétique. À moyen et long terme, elle pourrait néanmoins servir de catalyseur, en accélérant la transition écologique de ce secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre, grâce à l’adoption d’approches plus durables.
L’évolution vers la neutralité carbone favorisera à l’avenir une croissance soutenue de la construction. Toutefois, les nouvelles technologies, les méthodes de livraison innovantes et les pratiques plus vertes et plus sobres ne présenteront pas que des avantages. Elles créeront aussi de nouveaux scénarios de risques, notamment de défauts potentiels et de sinistres à répétition, voire des conséquences inattendues en matière de sécurité et d’environnement.
« La transition vers une énergie durable et l’adoption de méthodes de construction modernes transformeront le paysage des risques, avec des changements radicaux dans la conception, les matériaux et les processus de construction, explique Blanca Berruguete. Pour atteindre les objectifs de décarbonation, une évolution rapide sera probablement nécessaire. Elle supposera une coopération étroite entre assureurs, courtiers et clients pour partager les données et les expériences permettant de souscrire des risques qui pourraient être inédits ».
Les incendies et les catastrophes naturelles, principales causes de sinistre
Concernant la sinistralité réelle, les incendies et les catastrophes naturelles sont les principales causes de sinistre dans la construction et le génie civil, d’après l’analyse effectuée par AGCS de 22.000 demandes d’indemnisation s’élevant à 12,8 milliards d’euros sur cinq ans, de 2017 à fin 2021. Les incendies constituent la cause de sinistre la plus coûteuse, avec 27% du montant des sinistres analysés. Les catastrophes naturelles représentent près d’un cinquième des sinistres en montant (19%) et sont également la cause de sinistre la plus fréquente.
L’évaluation des risques sur les chantiers doit prendre davantage en compte l’impact des événements extrêmes, tels que les feux de forêt, les crues soudaines et les glissements de terrain. Le changement climatique accroît la fréquence et la gravité de ces événements. Les coûts des dommages matériels et des interruptions d’activité pourraient donc augmenter rapidement.