Néanmoins, l’innovation et l’adoption rapide des nouvelles technologies représentent un enjeu crucial pour ces entreprises, qui sont aussi en pleine mutation générationnelle.
- Les Millennials et la Génération X représentent désormais 77 % des effectifs du secteur ;
- 72 % des dirigeants de la construction intègrent la disruption technologique dans leurs plans stratégiques ;
- Chantier 4.0 : seules 8 % des entreprises disposent d’un système d’information totalement intégré pour conduire leur gestion de projet.
Les Millennials et la Génération X représentent désormais 77 % des effectifs du secteur
Les deux tiers des effectifs du secteur sont constitués par les Millennials et la Génération X. Pour attirer et conserver les talents de ces nouvelles générations, les managers du BTP vont devoir s’adapter aux attentes de leurs collaborateurs.
L’évolution de la pyramide démographique induit de nouvelles exigences, tout particulièrement en termes de management de projet, où les « soft controls» et les outils agiles sont privilégiés par ces générations de collaborateurs « digital natives ».
L’usage des nouvelles technologies au cœur de l’activité des entreprises de BTP est un élément déterminant dans leur capacité à attirer et conserver les talents. Pour autant, seules 4 % d’entre elles utilisent ou prévoient d’utiliser des robots. Ce « décalage » par rapport à d’autres secteurs représente un défi essentiel pour le développement des performances et la gestion des talents dans ce secteur.
72 % des dirigeants de la construction intègrent la disruption technologique dans leurs plans stratégiques
L’introduction des nouvelles technologies est pleinement prise en compte par les décideurs du BTP. Ils sont ainsi 94 % à prévoir d’intégrer l’innovation, la technologie ou l’usage des données dans leurs plans stratégiques.
Néanmoins, si la vision stratégique est largement imprégnée de ces enjeux, la définition d’une feuille de route concrète pour la mise en œuvre de projets, d’outils et de méthodes innovants reste encore à mettre en place pour 52 % des acteurs interrogés.
Traduction de cette hésitation, plus de la moitié des décideurs (57 %) s’estiment « suiveurs » voire « en retard » dans l’implémentation de stratégies technologiques innovantes.
Pour Xavier Fournet, Associé KPMG, Responsable du secteur Infrastructure & Construction « Cette hésitation peut s’expliquer par l’importance des investissements à réaliser pour déployer un projet de transformation numérique. En effet, dans une industrie où les décideurs manquent de visibilité sur leur croissance et où les marges demeurent faibles, la mobilisation de capitaux sur le long terme peut susciter quelques craintes. »
Chantier 4.0 : seules 8 % des entreprises disposent d’un système d’information totalement intégré pour mener leur gestion de projet
Bien que la gestion de grands projets nécessite des outils agiles et moins contraignants, 62% des entreprises du BTP ont encore souvent recours à des systèmes de reporting nécessitant l’intervention manuelle de leurs collaborateurs.
Cette situation pose la question de la qualité des données (exhaustivité, homogénéité) dont dispose le management pour prendre les bonnes décisions et peut expliquer dans bien des cas la dégradation de la performance des grands projets que conduisent les entreprises du secteur tant en terme de délais de livraison que de conséquences financières. L’usage de la data sera déterminant, mais il doit être précédé par un travail qualitatif sur sa collecte et son élaboration.
« Face au défi du chantier 4.0, les entreprises de BTP doivent impérativement s’adapter en rationalisant leurs contrôles, en développant leur maîtrise des données et en repensant leur politique RH pour profiter pleinement de l’arrivée de nouvelles générations de collaborateurs qui représente un fantastique accélérateur de performance et de transformation. » conclut Xavier Fournet.
Méthodologie
KPMG a interrogé 201 dirigeants du secteur de l’infrastructure et de la construction sur leur perception de la disruption technologique dans leur secteur.
Cette étude a été complétée par des entretiens qualitatifs menée auprès de cadres dirigeants de ces sociétés ainsi que d’associés KPMG experts du secteur.