Même si elle constate une augmentation des difficultés d'approvisionnement et de recrutement des entreprises, la banque centrale a maintenu sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année 2021 à 5,75%, jugeant l'économie française plutôt résiliente face à une éventuelle quatrième vague de l'épidémie.
La Commission européenne a elle relevé mercredi sa prévision de croissance pour la France à 6% pour 2021, comme l'Insee la semaine dernière. Le gouvernement français reste, lui, sur une prévision de 5% à ce stade.
La prévision de la Banque de France pour l'ensemble de l'année est "plutôt une prévision prudente", donc resterait adaptée en cas de nouvelle vague, a expliqué Olivier Garnier, le directeur général de la banque centrale française, en présentant à la presse la dernière enquête mensuelle de conjoncture de l'institution.
D'autre part, "on a vu au fil des vagues épidémiques que l'impact économique était de moins en moins marqué, à la fois parce que l'économie sait mieux s'adapter (...) et puis surtout, aujourd'hui il y a la vaccination", a-t-il détaillé.
En ce qui concerne le deuxième trimestre, "le mois de juin est meilleur que ce qu'attendaient les entreprises", a-t-il souligné.
"L'activité s'améliore dans la plupart des secteurs de l'industrie et progresse fortement dans les services marchands, avec le rebond très marqué enregistré dans l'hébergement et la restauration. Dans le secteur du bâtiment, l'activité reste bien orientée", détaille l'enquête.
Dans le bâtiment, situation plus critique
En juin, l'activité serait ainsi 2% en dessous de son niveau d'avant crise, contre 3% prévu auparavant, et -4% en mai.
Dans les services marchands, le rebond est très net, grâce à l'allègement des restrictions sanitaires.
Dans la restauration, le niveau d'activité est passé de 25% de son niveau d'avant crise en mai, à près de 70% en juin, et dans l'hébergement il a augmenté de 20 points à 53%.
La situation est plus contrastée dans l'industrie, avec des secteurs qui restent à la peine, comme l'aéronautique et l'automobile qui tournent aux trois quarts de leur niveau normal.
La production est notamment pénalisée par les tensions sur les approvisionnements qui ont continué d'augmenter en juin, et qui s'accompagnent d'augmentations de prix des matières premières.
Dans l'industrie, 47% des dirigeants déclarent avoir subi des difficultés, contre 44% en mai, et la situation est encore plus critique dans le bâtiment, où ils sont 60% à faire remonter des problèmes, après 50% en mai.
Le secteur automobile est le plus pénalisé, avec 80% des entreprises concernées, selon l'enquête.
Autre difficulté des entreprises: le recrutement. 44% estiment avoir des difficultés à recruter, surtout dans le bâtiment et les services, et notamment dans le secteur du travail temporaire.
Pour le mois de juillet, la situation devrait s'améliorer très légèrement, prévoit la Banque de France, les chefs d'entreprise anticipant un statu quo dans l'industrie et le bâtiment, tandis que les services continueraient de progresser.