Accalmie sur le marché des résidences secondaires
Lors du 1er déconfinement en mai 2020, les Français s'étaient massivement tournés vers les résidences secondaires, une tendance confirmée en 2021 avec une nouvelle hausse de 30% des demandes. Deux ans après la crise sanitaire, dans une conjoncture incertaine, la tendance est à la prudence avec une demande certes toujours supérieure de 17% à celle de 2019, mais en recul de 7% de janvier à avril 2022 comparativement à la même période en 2021.
“L’année 2021 a été exceptionnelle sur de nombreux plans, y compris pour le marché des résidences secondaires très recherchées post-Covid. Le marché s’est alors tendu dans de nombreuses régions au point qu’il ne reste aujourd'hui que peu de biens à la vente. Le début de l’année 2022 amorce clairement une accalmie générale après la frénésie de 2021”, analyse Pierre Chapon, président de Pretto.
Plus de 2/3 des acquéreurs d’une résidence secondaire sont déjà propriétaires de leur résidence principale
Les Français souhaitant acquérir une résidence secondaire sont quadragénaires (45 ans en moyenne), disposent d’un revenu net par foyer avoisinant les 6 000€ et plus de 2/3 d’entre eux sont déjà propriétaires. Le montant de l’apport augmente légèrement de 5% de même que le prix du bien en hausse de 7%.
“Dans la conjoncture actuelle les emprunteurs qui n’ont pas de crédit en cours sur leur résidence principale seront privilégiés par les banques. Pour les autres il faudra penser à proposer à son banquier un rachat du crédit en cours si c’est possible, ou bien de proposer de placer de l’épargne pour améliorer sa capacité de négociation”, indique Pierre Chapon, président de Pretto.
Les Français jouent la proximité : 50 % cherchent un bien à moins de 140 kilomètres de leur résidence principale.
La région PACA, nouvelle reine des résidences secondaires
Avec 14% des demandes, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a relégué l’Occitanie en seconde position. Le Var, les Alpes Maritimes et les Bouches du Rhône y sont les départements les plus prisés.
L'Occitanie arrive en 2ème position (13% des recherches). L’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales occupent pour leur part le top 3 des départements les plus recherchés de la région.
Enfin, avec 12,4% de recherches, la région Auvergne-Rhône-Alpes passe en 3ème position cette année. Les départements les plus recherchés sont la Haute-Savoie, la Savoie et le Rhône.
La Normandie toujours très attractive pour les Franciliens
“Pas de surprise en voyant ce classement : l’Ile-de-France et la Normandie ont l’avantage de la proximité et de la diversité des biens. Il est à noter cependant que, les biens se faisant rares, le marché immobilier montre des signes d’essoufflement à certains endroits”, souligne Pierre Chapon, président de Pretto.
Si les habitants de l’Ile-de-France visent en 1er lieu leur région d’origine (22%), la Normandie s’avère aussi très attractive avec 14,6% des recherches. Le Calvados, l’Eure et la Seine-Maritime étant les départements plus prisés.
Enfin, la région PACA arrive sur la 3ème marche du podium avec 9,7% des recherches. Sans surprise, les Franciliens y cherchent les mêmes départements que le reste de la France.
De fortes disparités de prix :
- Les prix moyens des biens sont particulièrement élevés en région PACA et Nouvelle-Aquitaine, dépassant les 300 000 euros, loin devant ceux de la Normandie ou du Val-de-Loire s’affichant autour de 200 000 euros.
- L’apport moyen en région PACA est 1,4 fois supérieur à l’apport moyen de ces 5 régions.
Obtenir le meilleur financement
1. Être déjà propriétaire de sa résidence principale : une catégorie qui représente plus des 2 tiers des dossiers financés. Les locataires d’une résidence principale auront moins de possibilités d’être financés car il ne fait pas sens, aux yeux des banques, de cumuler mensualité d’emprunt et loyer sur sa résidence principale. En effet, à la différence d’un investissement locatif, l'achat d’une résidence secondaire ne génère pas de revenus supplémentaires.
2. Présenter un taux d’endettement inférieur à 35% : le HCSF s’appliquant aussi aux résidences secondaires, il est nécessaire d’avoir un niveau d’endettement inférieur à 35%. Les directives du Haut Conseil précisent d’ailleurs que 80% de la marge dérogatoire (c'est-à-dire des dossiers financés au-dessus du seuil de 35% d’endettement) devra être allouée à des financements de résidences principales. Un exercice imposé auquel se conforment les banques.
3. Présenter au moins 10% d’apport : les établissements bancaires se montrent souvent plus exigeants sur le niveau de montant apporté au projet pour le financement d’une résidence secondaire que pour un autre type projet.
4. Montrer à la banque qu’elle ne sera pas…secondaire : Pour les emprunteurs ayant déjà un crédit immobilier, par exemple pour la résidence principale, il est préférable de loger ses deux crédits dans la même banque pour lui assurer une relation globale plus intéressante pour elle. Deux solutions sont alors possibles : financer sa résidence secondaire dans la même banque que sa résidence principale, ou proposer de racheter le prêt de sa résidence principale par la banque en mesure de financer l’achat de la résidence secondaire. Avec la hausse des taux actuelle, peu de chances que ce rachat se concrétise, mais le simple fait de l’avoir proposé est un bon signal envoyé à la nouvelle banque. Dans ce cas, proposer en complément un transfert d’épargne pour embellir encore la demande de crédit est toujours une bonne idée.