La foncière franco-néerlandaise a publié jeudi un résultat net récurrent, son indicateur de référence, de 1,41 milliard d'euros en 2023, en hausse de 5,2%.
Cela correspond à 9,62 euros par action, au-dessus de la fourchette entre 9,30 et 9,50 qu'elle s'était fixée début 2023.
Des résultats chaleureusement accueillis par les investisseurs, avec un cours qui a bondi de plus de 5% à 70,42 euros dans les premiers échanges à la Bourse de Paris.
Pour 2024, URW s'attend à un résultat net récurrent ajusté compris entre 9,65 et 9,80 euros par action.
Le groupe espère profiter de la livraison de projets, dont l'aménagement d'un grand complexe mixte à Hambourg, et les Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août).
Certaines épreuves des JO vont en effet se dérouler dans ses palais des congrès (boxe à Villepinte, tennis de table et handball Porte de Versailles).
"Ça nous génère des revenus locatifs sur une période qui est assez calme habituellement", a expliqué à l'AFP le président du directoire, Jean-Marie Tritant.
Le groupe espère aussi bénéficier de l'afflux de touristes pour doper les ventes dans ses centres commerciaux, en particulier le Forum des Halles à Paris et Les 4 Temps à La Défense.
"Pas pressés de vendre"
Après trois ans sans verser de dividendes, pour donner la priorité à son désendettement, URW va proposer un versement de 2,50 euros à ses actionnaires.
"A l'avenir, le groupe a l'intention d'augmenter significativement le versement", a déclaré Jean-Marie Tritant lors d'une conférence téléphonique.
La dette nette, indicateur très scruté des analystes, est repassée sous la barre des 20 milliards d'euros, à 19,8 milliards, sous l'effet des cessions auxquelles le groupe s'était engagé.
Il a cédé pour 3,6 milliards d'euros d'actifs en Europe, sur les 4 milliards promis, et entend toujours mener à bien la "réduction radicale" de son exposition au marché américain, qui se prolongera "très certainement au-delà de 2024" selon Jean-Marie Tritant, le temps que les taux d'intérêt baissent.
URW a plusieurs fois reporté les dates de ces cessions, promises par la direction actuelle qui a pris les commandes en 2020.
Des discussions sont en cours pour céder des actifs, en Europe et aux Etats-Unis, d'une valeur totale d'un milliard d'euros, a annoncé Jean-Marie Tritant.
"Ce qu'il cherche à démontrer, c'est qu'il n'est pas dans une position de vendeur forcé", a commenté pour l'AFP l'analyste d'Oddo BHF Florent Laroche-Joubert. "On ne les sent pas pressés de vendre parce que ces centres commerciaux fonctionnent très bien".
Projet Sisters en pause
La fréquentation de ses centres à travers le monde a augmenté de 4,9% et le chiffre d'affaires des commerçants de 6,4%.
Le taux de vacance dans ses centres s'est établi à 5,4%, soit l'équivalent de 2019, avant la pandémie de Covid-19.
Pour mener à bien son désendettement, le groupe a mis le holà sur les grands investissements. S'il poursuit la construction de la Tour Triangle à Paris, son projet de Tours Sisters à la Défense est en revanche mis en pause.
"On se réserve la possibilité de lancer le projet, mais aujourd'hui, compte tenu de l'état du marché de la Défense, on considère que ce n'est pas quelque chose qu'on lancera très prochainement", a déclaré Jean-Marie Tritant.