« Avec 2 milliards d'euros consacrés aux bâtiments, le plan de relance permettra d'accélérer le rythme de rénovation de 20 millions de logements, dont 4 millions de passoires thermiques. Il faut faire preuve de pragmatisme et viser le bouquet efficace de rénovation qui associe les actions les plus performantes tout en étant adapté au budget de la majorité des Français ».
-Brice Lalonde, président de l'organisation Équilibre des Énergies et ancien ministre de l'Environnement
La rénovation globale « intégrale » : une solution adaptée à certains profils mais qui ne doit pas être systématisée
Pour amener les logements à la neutralité carbone, les pouvoirs publics ont décidé de flécher les aides du plan de relance vers la rénovation globale « intégrale », ainsi que l'a recommandé la Convention citoyenne pour le climat (CCC), afin de traiter en profondeur les bâtiments et sortir de la logique de rénovation par petits pas.
Fondée sur un très fort niveau d'isolation et sur quasiment tous les gestes de rénovation, la rénovation globale « intégrale » apparaît pourtant comme une solution difficilement soutenable en raison de son coût estimé entre 40 et 60.000 euros pour une maison.
Or si la rénovation globale « intégrale » peut être adaptée à certains ménages ou à certaines situations (vente notamment), son montant est déconnecté des moyens de la majorité des ménages qui, d'après une enquête d'Opinion Way d'octobre 2019, se disent en moyenne prêts à consacrer 2.466 euros aux travaux de performance thermique.
Recourir exclusivement à la rénovation globale « intégrale » pour décarboner le parc immobilier français nécessiterait de mobiliser plus d'une dizaine de milliards d'euros par an quand le plan de relance ne prévoit que deux milliards d'euros supplémentaires sur deux ans pour financer la rénovation des logements privés.
Pour que le programme de rénovations proposé par le Gouvernement soit opérationnel et conduise à une amélioration réelle des bilans carbone et énergétique des logements et une réduction des factures pour les ménages, Équilibre des Énergies considère qu'il est essentiel que son coût puisse être supporté par les Français et par les finances publiques.
Proposer des rénovations globales « efficaces » pour permettre le passage à l'acte
La rénovation globale « efficace » coûte deux à trois fois moins cher qu'une rénovation globale « intégrale » pour un haut niveau de performance
Équilibre des Énergies estime qu'il faut privilégier, plutôt qu'une rénovation globale « intégrale » souvent hors de portée, la rénovation globale « efficace ».
La rénovation globale « efficace » mise sur les gestes les plus performants, c'est-à-dire ceux qui permettent d'économiser le plus de CO² et d'énergie pour chaque euro investi. Elle s'appuie sur l'installation d'un nouvel équipement thermique (pompe à chaleur en priorité) et d'un système de pilotage des usages de l'énergie, en y associant, lorsque nécessaire, des travaux d'isolation, notamment le traitement des combles.
La rénovation globale « efficace » offre la possibilité d'atteindre des résultats s'inscrivant dans la ligne de l'objectif de neutralité carbone pour un coût deux à trois fois inférieur (entre 20 et 25.000 euros pour une maison) à celui de la rénovation globale « intégrale ».
Dans les limites financières que nous connaissons, Équilibre des Énergies considère que la rénovation globale « efficace » est une approche réaliste et soutenable qu'il faut promouvoir pour rénover les 20 millions de logements cibles et les rendre neutres en émissions de CO².
Sans décourager les ménages prêts à entamer des rénovations globales « intégrales », Équilibre des Énergies appelle les pouvoirs publics à privilégier la rénovation globale « efficace » dans le dispositif Ma Prime Rénov revalorisé dans le cadre du plan de relance.