Ce phénomène touche tous les profils de candidats, y compris ceux disposant d'une situation favorable : 75,6% des salariés du public en ont fait le constat amer, de même que 73% des salariés du privé en CDI.
La part des étudiants dans les recherches n'est que de 27% contre 35% en moyenne à cette période de l'année. Les actifs (salariés et indépendants), qui se tournent traditionnellement vers l’achat, sont ainsi sur-représentés.
Un marché tendu, éprouvant pour les candidats à la location
Le marché de la location semble particulièrement tendu en cette rentrée 2022 : 74,6% des candidats à la location ayant déjà eu à faire une telle recherche par le passé font état de difficultés supérieures à ce qu'ils avaient connu, lors de leurs précédentes recherches, tandis qu'ils ne sont que 21,2% à indiquer qu'ils éprouvent autant de difficultés. Seuls 4,4% indiquent avoir moins de mal à trouver.
Dans le détail, tous les profils concernés font état de difficultés supérieures, quel que soit leur statut. Ainsi, les profils théoriquement les plus favorisés que sont les salariés du privé en CDI et ceux du public ne sont pas épargnés par ce constat puisqu'ils sont respectivement 73 et 75,6% à indiquer rencontrer davantage de difficultés.
Cette situation se retrouve dans les délais de recherche puisque 51,2% des candidats sont en recherche depuis plus de deux mois, dont 32,9% depuis plus de 3 mois. Là aussi, les salariés du privé en CDI ou ceux du public n'en tirent aucun avantage puisqu'ils sont respectivement 56,1% et 54,1% à rechercher depuis plus de 2 mois.
Autre indicateur des difficultés rencontrées, la part des candidats qui, lorsqu'on leur demande s’ils recherchent une location vide ou meublée, répondent à 28% "Peu importe, je prendrai ce que je trouve".
Un peu moins d’offres… et un peu plus de locataires
Le nombre d’offres de location au 1er septembre 2022 sur le site PAP.fr est en baisse de - 22% par rapport à 2021, mais l’année 2021 n’est pas significative, car de nombreuses locations touristiques, notamment à Paris, étaient revenues sur le marché de la location classique en raison de l’arrêt du tourisme international.
Si l’on compare à la période pré-Covid, la baisse est beaucoup plus modérée : - 5% d’offres de location par rapport à 2019. On constate également une hausse de la demande : + 9% de candidats locataires par rapport à 2019.
Ces deux évolutions peuvent s’expliquer par la baisse du nombre d’acheteurs. Hausse des taux d’intérêt, difficultés d'accès au crédit, hypothèse d'une baisse des prix à l'achat, incertitudes sur le pouvoir d'achat : le contexte actuel entraîne une baisse de - 14% du volume d’acheteurs par rapport à 2019.
Il y a donc mécaniquement un report sur la location. Certains actifs, qui auraient probablement acheté lors des années précédentes, restent locataires, ce qui mobilise des logements (moins d’offres) et augmente la demande de location.
Quant à l’hypothèse du désengagement de l’investissement locatif en raison des nouvelles contraintes réglementaires (notamment concernant les passoires thermiques), nous n’observons rien de significatif.
96,7% des candidats estiment avoir eu des difficultés
96,7% des candidats interrogés (y compris ceux dont c'est la première recherche) estiment avoir été confrontés à au moins une difficulté. Parmi celles-ci, les candidats à la location pointent principalement : le manque d’offres (56,3%), des loyers trop élevés (45,8%) à égalité avec l'absence de réponse des propriétaires contactés (45,4%), suivi de la rapidité avec laquelle les offres partent (36,3%).
Près d’un candidat sur quatre a déjà vu son dossier rejeté plusieurs fois
Enfin, on notera que 23,2% des candidats ont vu leur dossier refusé plusieurs fois ! Ce chiffre monte à 25,7% en Ile-de-France et même à 27,8% pour ceux qui recherchent à Paris.
Et contre toute attente, on retrouve tous les profils parmi les candidats qui se sont heurtés à des refus de dossier, dont 33% de salariés en CDI.
Et l’absence de garantie n’est pas responsable de la situation puisque 84% des candidats en avaient une.
Le top 10 des départements où les loyers sont jugés « trop élevés »
Les candidats à la location qui estiment avoir été confrontés à des loyers trop élevés recherchent principalement à Paris et dans deux départements de la première couronne : Hauts-de-Seine (92) et Val-de-Marne (94).
Mais cette perception n’est pas une spécificité parisienne ou francilienne puisque plusieurs départements de province occupent les rangs 4 à 7, de ce top 10.
Avec une constante, il s’agit de départements comprenant une grande métropole, ce qui permet d’identifier les métropoles où la situation est la plus tendue comme à :
- Lyon dans le département du Rhône (69), en 4ème position ;
- Marseille et Aix-en-Provence dans les Bouches du Rhône (13), en 5ème position ;
- Bordeaux en Gironde (33), en 6ème position ;
- Nice dans les Alpes Maritimes (06), en 7ème position ;
L'encadrement des loyers, apprécié mais jugé inefficace
52,4% des candidats à la location dans l'une des communes soumises à un dispositif d'encadrement des loyers (Paris, communauté de communes Plaine Commune et Est Ensemble, Lille, Lyon, Villeurbanne, Montpellier et Bordeaux) considèrent que c'est un bon dispositif, car les loyers y sont trop chers.
Mais, ils sont en revanche 47,6% à juger cette mesure inefficace au motif qu’elle n'aurait pas d'effet tangible sur les prix.
Les risques d'arnaques, un paramètre pris en compte
L’explosion des recherches locatives via Internet a vu les tentatives d'arnaques et d'escroqueries se multiplier ces dernières années.
Au point de conduire PAP à mettre en place une équipe dédiée (5 personnes à temps plein) pour pallier ce problème afin de filtrer efficacement les annonces pour protéger les locataires.
Et bien entendu, plus le marché est tendu, comme en cette rentrée 2022, plus les escrocs ont de victimes potentielles.
Mais ce phénomène est désormais assez connu pour que les candidats à la recherche d’une location en aient conscience puisqu'ils sont 90,6% à déclarer faire preuve de vigilance.
Le manque d’offres concerne tous les types de biens
Les candidats qui pointent un manque d’offres n’ont pas pour cible un type spécifique de bien. Le manque d’offres concerne donc tout autant les studios (20%) que les 4 pièces et plus (20%), de même que les 2 pièces (29%) et les 3 pièces (29%).
Méthodologie
Etude réalisée à partir des données issues :
- d'une enquête réalisée , entre le 2 et le 8 septembre 2022, via un questionnaire en ligne auprès de 11.606 candidats en recherche active d'une location.
- du nombre d'offres de locations disponibles en France sur le site PAP.fr à la date du 1er septembre 2022 comparées au 1er septembre 2021 et au 1er septembre 2019
- du nombre de recherches de locations effectuées en France sur le site PAP.fr entre le 22 aout et le 8 septembre 2022 comparées aux mêmes périodes en 2019.