L'électricien est entré en négociations exclusives avec deux consortiums pour leur céder ses 65,01% dans Dunkerque LNG, société exploitant le terminal, une opération qui valorise le site à 2,4 milliards d'euros.
Le premier consortium composé de Fluxys, déjà actionnaire à hauteur de 25% de Dunkerque LNG, d'AXA Investment Managers - Real assets et de Crédit Agricole Assurances, rachèterait 31% de la part d'EDF, tandis que le second rassemblant des investisseurs coréens, dont Samsung Securities et IBK Securities, en acquerrait 34,01%, a détaillé EDF dans un communiqué.
"Au travers des prix payés par les deux consortiums, la valeur d'entreprise moyenne pour 100% de Dunkerque LNG, pour l'ensemble de ces opérations, s'élève à 2,4 milliards d'euros", a indiqué le groupe.
Sur la base de cette valorisation, et au prorata de sa participation actuelle, EDF retirerait donc 1,56 milliard d'euros de cette cession.
Une fois l'opération finalisée, Fluxys, avec le soutien de ses partenaires, prendra le contrôle et consolidera la société, ce qui permettra d'assurer "la continuité industrielle et la fiabilité du terminal", précise EDF.
L'objectif est d'obtenir les autorisations réglementaires requises afin de finaliser l'opération au deuxième semestre de 2018.
Par ailleurs, dans un communiqué distinct, Total, qui détient actuellement 9,99% de Dunkerque LNG, a annoncé avoir conclu un accord de cession de sa participation aux deux consortiums.
Une fois les deux volets finalisés, le consortium emmené par Fluxys détiendra donc 35,76% de la société et le second 39,24%.
Lancé en 2011 et mis en service le 1er janvier 2017, après un peu moins de deux ans de retard, le terminal méthanier de Dunkerque a une capacité de 13 milliards de m3 par an, soit environ 20% de la consommation française de gaz naturel. Une partie était réservée via des contrats de 20 ans par EDF et Total.
EDF indique vendredi qu'"en tant que client", il "reste engagé à long terme auprès du terminal", et Total précise qu'il "conservera une capacité de regazéification (...) d'environ 1,5 million de tonnes par an".
Besoin d'argent
EDF est engagé dans un plan de cessions de 10 milliards d'euros, lancé en 2015 et qui devait initialement s'achever fin 2020. Il devrait en fait être terminé en quasi-totalité dès la fin de 2018.
Le groupe a en effet besoin d'argent frais pour réduire son importante dette et faire face à des investissements massifs comme son "grand carénage" du parc nucléaire français ou pour financer ses ambitions dans les renouvelables. Sa dette avait été réduite de 4,4 milliards d'euros à 33 milliards l'an dernier.
EDF a d'ailleurs également annoncé vendredi la vente d'une part de 49% dans une série de projets éoliens au Royaume-Uni pour 701 millions de livres, soit environ 790 millions d'euros.
Sa filiale EDF Renewables a cédé à deux fonds d'investissement (Dalmore Capital Limited et Pensions Infrastructure Platform) cette participation dans un portefeuille qui regroupe 24 parcs d'une capacité d'environ 550 mégawatts (MW).
EDF conservera les 51% restants dans ce portefeuille qui concerne essentiellement des parcs terrestres. Le groupe continuera aussi à l'exploiter et à en racheter l'électricité.
Le groupe explique que cette opération doit lui permettre le développement d'autres parcs, selon une pratique courante dans l'éolien.
"Dans ce secteur en pleine croissance des renouvelables, de tels partenariats sont importants pour permettre l'investissement dans de nouveaux projets", indique Bruno Bensasson, le nouveau patron des renouvelables chez EDF.
Il cite ainsi l'acquisition récente d'un projet d'une capacité de 450 mégawatts en Écosse, baptisé "Neart na Gaoithe".
Il s'agit d'un parc éolien en mer, domaine dans lequel le Royaume-Uni est très avancé, contrairement à la France.