Parmi les nouveautés de cette 9e édition, les compétiteurs ont pu concourir dans les nouvelles catégories Nouvelles Technologies & Énergies et Décarbonation & Transition énergétique et 4 Prix spéciaux, récompensant les initiatives des entreprises proposant une innovation spécifique, seront également décernés : Prix World of Concrete Europe, Prix Initiative et Solution bas carbone, Prix Startup et Prix Sécurité.
Les nominés de la 9e édition des INTERMAT Innovation Awards 2024 ont été dévoilés le 18 janvier dans le cadre des Press Days du salon INTERMAT. 30 des exposants et co-exposants à l’événement sont désormais en lice pour devenir lauréats.
Le jury* se réunira pour la dernière fois en mars pour sélectionner les lauréats de chacune des 5 catégories et des 4 Prix spéciaux. Le palmarès des vainqueurs sera proclamé lors de la cérémonie de remise des Awards le 24 avril, premier jour du salon.
La diversité et l’inventivité des produits, équipements, technologies ou services salués par le jury illustre la formidable capacité d’innovation des constructeurs de matériels et l’excellence de leurs pratiques pour apporter collectivement des réponses novatrices, durables et adaptées au plus près des attentes des professionnels de la construction.
Les grandes tendances de l’innovation pour une efficacité décarbonée
Transition énergétique, voici donc le maître mot. La construction n’échappe pas à l’obligation de partager cet objectif pour maîtriser le réchauffement climatique, à la hauteur de ses participations aux émissions de C0₂, 37% au niveau mondial.
C’est toute la filière qui est concernée par la nécessaire décarbonation. Un chantier, ce sont des matériaux et des moyens pour les mettre en œuvre, les personnels et les matériels. Très consommateurs en gazole, les matériels de chantier évoluent afin que diminue leur impact sur l’environnement. C’est l’innovation qui le leur permet.
Organisation et efficacité du chantier et des machines
Les INTERMAT Innovation Awards 2024 sont à l’image de ce que les constructeurs et les start-up proposent pour diminuer leurs émissions. Ils offrent aussi des produits et projets pour améliorer les moyens de production de la filière construction, dans leur conception, leur fonctionnement, leur efficacité, ce qui conduit à une limitation des émissions de CO₂.
Il faut d’abord accroître l’efficacité du chantier et des machines pour en optimiser l’usage, en diminuer la consommation par unité produite et, in fine, pour que l’ouvrage gagne en qualité.
Le guidage 3D (Komatsu Europe, Heracles Robotics) améliore automatiquement le travail des matériels.
La numérisation des machines permet désormais un suivi en temps réel de leurs paramètres de fonctionnement, et avec le secours de l’intelligence artificielle et de la réalité augmentée, une maintenance prédictive qui limite les arrêts non programmés (Bergerat Monnoyeur).
Dans le même temps, elle affine la connaissance des constructeurs sur le comportement de leurs produits. Cette démarche nécessite des outils de diagnostic perfectionnés (Cojali France).
Le suivi peut concerner jusqu’à des composants soumis à de fortes sollicitations comme les bennes de tombereaux (Duratray International). La maintenance des machines en assure la disponibilité, avec des interventions in situ, comme, par exemple, un service d’analyse foraine de l’huile hydraulique (Chrono Flex).
Améliorer l’efficacité du chantier c’est mieux en contrôlant les risques, par exemple lors des percements de tunnels au tunnelier. C’est ce contrôle non destructif que permet la muographie (Muodim).
Améliorer l’efficacité du chantier, c’est aussi dans les applications bâtiment et génie civil, faire des relevés de distance, périphérie, volume, avec un dispositif fonctionnant par inertie, limitant par exemple les erreurs dans les commandes de matériaux (Moasure).
Nouvelles technologies et énergies au cœur des matériels
Pour les engins, la transition énergétique passe par un changement d’énergie. L’électricité, qui anime déjà les installations de traitement des matériaux dans les carrières ou encore les grues à tour, gagne les matériels mobiles.
Pour l’instant cantonnée dans les engins de terrassement de dimensions petites à moyennes, elle est utilisée dans les nacelles automotrices, les véhicules de transport ; elle gagne maintenant les bétonnières portées (Putzmeister) et les nacelles sur porteur (Multitel Pagliero).
Des constructeurs proposent des « kits électriques » pour la construction des matériels, ou les opérations de « retrofit » sur les machines diésel (Moog Construction, Novum Tech).
Dans ce cadre il peut être logique de substituer des vérins électriques, fiables et sans entretien régulier, aux classiques vérins hydrauliques (Excess Engineering).
Les constructeurs travaillent aussi sur la filière hydrogène, soit pour faire fonctionner des moteurs thermiques, soit pour alimenter des piles à combustible. Un nombre croissant d’entre eux propose des prototypes pour des modèles commercialisables dans quelques années.
Matériaux et économies d’énergie
Le choix, le traitement, et la mise en œuvre des matériaux entrent pour une part importante dans le potentiel d’économies de CO₂ que pourrait afficher la construction.
L’analyse de l’impact des produits du bâtiment sur l’environnement, élément essentiel de choix pour les projets, fait l’objet d’une déclaration qui peut être facilitée par un logiciel adapté (One Click).
Parmi les évolutions vertueuses, l’utilisation des bétons à faible émission, par exemple en préfabrication (Betolar), avec l’utilisation de fibres innovantes (AraNea), ou encore coulés en place, avec des méthodes de coffrage adaptées à leur résistance aux jeunes âges (Sateco).
S’y ajoute, pour les routes le recyclage des enrobés (Ermont, Fayat), le tri pour la réutilisation des matériaux avec des équipements spécialisés (Dynaset, DMS Technologie).
Le recyclage des matériaux constitutifs des outils d’attaque au sol participe de l’économie que l’on attend aujourd’hui du chantier (Wirtgen).
Sécurité, formation et ressource humaine
La sécurité des personnels sur les chantiers est une préoccupation constante des entreprises. Premier risque qu’il faut limiter, celui lié à la circulation de engins. Les constructeurs proposent des solutions évoluées (Bomag).
Ils ont aussi conçu des équipements propres à améliorer la polyvalence des matériels et la précision de leur travail, diminuant ainsi le recours à plusieurs machines, voire le travail manuel (Steelwrist), tout en travaillant à la sécurité de certains de ces dispositifs, comme les attaches rapide. Les attaches rapides d’équipements ont envahi les chantiers, principalement montés sur des pelles.
Leur utilisation n’est pas sans danger sauf si leur conception en permet un verrouillage sûr (Cangini Benne). Toujours dans ce sens, l’adaptation des matériels à des environnements différents suscite également des innovations, tels des kits pour chenilles de chargeuses « skid steer » (Minitop).
Il convient enfin de limiter, par leur conditionnement, les émissions des produits utilisés sur le chantier lors de leur incorporation dans le béton ou dans des applications routières (Supply Company).
Gérer la ressource humaine c’est aussi former les personnels. Le virtuel a aussi gagné le domaine de la formation avec les simulateurs de conduite des engins, propres à former les opérateurs efficacement, en toute sécurité, sans consommer de gazole, à partir d’un système éventuellement multipostes (Tenstar).
La préoccupation de l’humain dans la construction ne doit pas laisser de côté les relations avec les riverains des chantiers, voire des habitants dans le cas de la réhabilitation. La rationalisation des rapports entreprise habitant est aussi susceptible d’accroître la productivité des entreprises (Avis Locataire).
Cliquez ici pour découvrir les nominés dans toutes les catégories.