Le SCMF confirme la dynamique de la construction métallique
Les prix d’acier en baisse, permettant d’accroître la compétitivité de la solution métallique.
Roger Briand, Président du SCMF, précise : « Si notre profession, à l’image de l’économie, est impactée par les hausses de l’énergie et de l’inflation, nos entreprises affichent globalement, de bons résultats 2022 et sont plutôt optimistes pour ceux de l’année 2023. Notons toutefois que si le nombre de consultations et de projets de construction restent importants, l’on constate des reports de dates de réalisation d’ouvrage. De même, les donneurs d’ordre sont plus lents à prendre leur décision de commande et les durées d’instruction des permis de construire s’avèrent de plus en plus longues. Pour 2023, nos carnets de commande sont assurés et ceux de 2024 seront plus difficiles à constituer, bien que les activités « ouvrages d’art », bâtiments agricoles, avec leurs centrales voltaïques, et bâtiments industriels, avec la réindustrialisation, devraient continuer leur croissance. A contrario, le commerce, les bureaux et logements devraient s’inscrire en baisse. »Et Roger Briand de conclure : « Les constructeurs métalliques (25.000 emplois) envisagent l’avenir avec sérénité grâce à des carnets de commandent qui se remplissent et les demandes nombreuses en études et chiffrages de dossiers. Cependant, les alertes des économistes nous obligent à la prudence pour fin 2023. Il reste à espérer que les prix de marché progressent afin de pouvoir continuer à investir dans nos entreprises pour ainsi assurer l’avenir de la construction métallique française. »
L’acier, matériau des possibles qui répond aux enjeux environnementaux
Si en France, 95 % des aciers longs (poutrelles, plats, cornières), utilisés pour la construction, sont issus des produits de recyclage de la filière électrique des aciéristes, rappelons qu’en Europe, la cote part de production d’acier secondaire actuellement est 50 % de la production. Pour mémoire, on appelle « acier primaire » l’acier issu de la filière hauts-fourneaux (BOF) produit à partir de minerai de fer ; l’acier secondaire, lui, est issu du recyclage et de la filière électriques (EAF).
On estime ainsi à 780 000 tonnes la consommation annuelle d’acier en France par les constructeurs métalliques qui orientent leur consommation sur les aciers les plus recyclés et sur les aciers secondaires issus de recyclage d’acier de récupération (canettes, carrosseries de véhicules, chutes de profil et d’usinage, veilles tôles, etc.). Chaque lot mis sur le marché possède ainsi sa propre déclaration environnementale : les FDES en France et EPD en Europe. Ces fiches environnementales permettent de calculer les ACV (analyse du cycle de vie) des bâtiments et, notamment, celui des parties acier du bâtiment considéré. En fonction du type d’énergie consommée par les fours des aciéristes (nucléaire, hydraulique, éolienne, photovoltaïque), les taux d’émission de CO2 s’avèrent déjà divisés par 5 ou 6, donc parfaitement en phase avec les enjeux de neutralité carbone nationale à horizon 2050. D’autant que les aciéristes développent également ces aciers bas carbone, comme l’Xcarb d’Arcelor. Une solution qui revendique des émissions de seulement 0,3 kg de CO2 par Kg d’acier produit destiné la construction métallique. Et ce n’est pas tout puisque les récentes FDES du CTICM revendiquent également de belles performances. En tenant compte des évolutions constantes d’économie d’émission de CO2 des aciéristes, des émissions de l’ordre de 0,5 kg par kg d’acier produit seront courants.
Et Roger Briand de préciser : « Dans le calcul de l’ACV acier utilisé dans la construction d’un bâtiment, à partir des FDES, il conviendra de tenir compte de l’incidence de l’incorporation, dans nos structures, d’éléments de réemploi qui viendront diminuer significativement l’impact carbone de la solution acier. Autre précision d’importance : Ces aciers bas carbone sont plus chers d’environ 10 %. Actuellement, la hausse du prix de l’acier est de 40 % par rapport au plus bas d’avant la crise. On est passé de 700 euros la tonne en 2020 à 2.000 euros au plus haut de la crise en 2021 et nous sommes aujourd’hui à 1.100 euros la tonne d’acier bas carbone, ce qui est largement absorbable par le marché, compte tenu de la hausse générale de tous les matériaux. Les constructions en acier bas carbone restent donc particulièrement compétitives. »
Parmi les axes sur lesquels travaille le SCMF, le réemploi et l’économie circulaire occupent une place importante. En effet, les constructions métalliques se prêtent idéalement tant à la démontabilité qu’au réemploi, qu’il s’agisse d’un bâtiment dans son ensemble, d’éléments modulaires ou bien encore de pièces détachées. Les structures métalliques de bâtiment sont de véritables mécanos géants, les éléments métalliques peuvent aisément se démonter (car assemblés par boulonnage), pour être transporter et remonter dans de nouvelles configurations de constructions.
Pour Roger Briand : « C’est une option évitant la démolition et une reconstruction impactante en termes d’émissions de CO2. »
De plus, cette possibilité de démontage/remontage, répond parfaitement à la loi ZAS (Zéro artificialisation des sols) car, avec la construction métallique, il est possible reconstruire et modifier un bâtiment sur un site existant, en fonction de son usage attendu par le maître d’ouvrage.
Et Roger Briand de conclure : « Les marchés de la réhabilitation, de la surélévation, de l’extension sont une voie d’avenir pour notre profession. En la matière nous pouvons tout réaliser. »
Rémploi et réhabilitation : l’acier comme matériau d’excellence
Référence chantier : 50 avenue Montaigne PARIS 8ème
Cette réhabilitation d’immeuble de bureaux et commerces, réalisée par la société CCS, s’inscrit dans un îlot, entre l’avenue des Champs-Elysées et la rue Bayard. Si la structure d’origine est en béton armé, notons que le chantier consistait notamment en la démolition partielle de 5 étages existants du PH3 au PH7 et la reconstruction métallique + dalle Cofradal 200 du PH3 au PH7. Mentionnons aussi que l’extension, opérée en construction métallique, côté rue Antin, s’est effectuée sur les 4 niveaux du PHRDC au PH4. Enfin, précisons que le maintien provisoire des façades conservées s’est opéré par butons et moisages. Une référence menée avec quelque 270 tonnes d’acier.
- Architecte : Fresh Architecture
- Constructeur Métallique : CCS
- MOE : Bollinger et Grohmann
Référence sur la requalification urbaine d’un bâtiment industriel en zone d’activité
Sous l’impulsion de la Ville de Pantin et d’Est Ensemble Grand Paris, cette rénovation particulièrement esthétique d’une friche industrielle respecte parfaitement l’histoire du bâtiment, tout en contribuant à la requalification urbaine du quartier, avec la création notamment de multiples espaces d’activités. Pour Amandine Rambaud de Briand Métal, « Il s’agit d’un parfait exemple de programme de travaux volontariste dans sa capacité de conservation maximale de l’existant (bâtis, vues, accès, conservation de la façade brique…), et donc d’économie de l’énergie grise. » Une réponse esthétique également puisque le bâtiment public s’ouvre idéalement sur son quartier, mais aussi une réponse sociale et dynamique puisque conçu autour de rues intérieures, porteuses de transversalité et de convivialité. Soulignons le travail de rénovation des structures existantes et l’économie de matériaux tant sur la structure métallique que sur les fondations et les murs. Ainsi 68 % des profils existants ont été réemployés, ce qui se traduit par une part de ré-emploi de 8 % de l’acier utilisé sur ce chantier (total d’acier de 250 000 kg et gain de 19 410 kg). Une référence faisant aussi la part belle à l’industrialisation des façades (préfabrication en atelier générant moins de pénibilité et une rapidité de mise en œuvre sur site).
Intervenants :
- MOA : SAS Les Ateliers DIDEROT un Groupement RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris) et La caisse des dépôts
- Architecte : BLOCK Architectes Nantes
- BET TCE : SIBAT Paris.
- Constructeur métallique : BRIAND Métal