L’autorisation d’exploitation d’une carrière est soumise à un arrêté préfectoral. Tout au long de la vie de la carrière, un programme précis est établi avec les pouvoirs publics et les parties prenantes (collectivités locales, associations,…) afin de préserver l’écosystème du site et de restaurer, voire de créer, des espaces favorables à la faune et la flore :
- Avant : phase exploratoire, étude d’impact environnemental et procédure d’autorisation ;
- Pendant : l’exploitation est menée en parallèle avec la restauration progressive des espaces ;
- Après : le site est réaménagé au bénéfice de la biodiversité (création de zones humides, maîtrise des espèces invasives, gestion et inventaires écologiques…)
Au-delà du cadre légal des conditions d’exploitation, l’UNPG (Union nationale des producteurs de granulats), en collaboration avec la communauté scientifique (CNRS, Museum national d’histoire naturelle, universités, etc.) a mené et mène toujours, des recherches afin de développer un véritable savoir-faire pour répertorier les espèces animales et végétales, comprendre et maîtriser le fonctionnement des écosystèmes.
Ainsi les procédures de préservation de l’environnement naturel, qui s’affinent et s’améliorent au fil des ans, et le respect des bonnes pratiques qu’appliquent les carriers, permettent non seulement de préserver les espèces mais il a même été constaté, dans plusieurs cas, une revalorisation de la biodiversité.
La reconnaissance des instances françaises de la biodiversité
L’engagement de l’UNPG ainsi que l’expertise développée à travers la mobilisation de ses industriels, lui permettent de siéger au sein de trois des quatre comités d’orientation de l’Agence Française pour la biodiversité (AFB) : milieux terrestres, milieux d’eau douce et milieux marins et littoraux. Ces comités, véritables lieux de débats, contribuent à la définition des orientations et des priorités du programme de travail de l’Agence.
L’UNPG est également membre du comité de pilotage du Centre de ressources du génie écologique de l’AFB, membre du comité d’orientation stratégique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), membre du comité national de la biodiversité (CNB) et des comités régionaux via l’UNICEM (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction). En 2017, le comité national de suivi de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité a renouvelé pour une durée de 3 ans la reconnaissance SNB accordée à l’UNPG.
Les pouvoirs publics reconnaissent ainsi les démarches et l’implication de toute une profession en faveur du développement de la biodiversité.
Carrières et biodiversité : la compatibilité démontrée
Plus de 150 études de cas relatives à la diversité biologique dans les carrières ont été publiées par l’UNPG. Les conclusions montrent clairement que l’extraction de granulats et le maintien de la biodiversité sont compatibles. En voici quelques exemples représentatifs.
Var – Carrière de Chibron – Une combinaison d’initiatives en faveur de la biodiversité
Dans le Var, la société SOMECA qui exploite plusieurs carrières, intervient sur ses sites avec une vision globale de la dimension biodiversité. Elle a ainsi recours au génie écologique que ce soit avant, pendant ou après l’exploitation, lors du réaménagement. La carrière de Chibron donne à elle seule un échantillon des démarches de l’entreprise.
- Végétalisation du site : pour reconstituer une jachère fleurie, l’entreprise a sélectionné des semis compatibles avec l’écosystème environnant. Le choix s’est ainsi porté sur des espèces végétales à floraison décalée afin de favoriser les insectes pollinisateurs. Précédemment, sur une zone réaménagée, une prairie à orchidées avait déjà été créée.
- Préservation et création de zones humides : recherchées par de nombreuses espèces tant pour s’abreuver que se reproduire (batraciens, odonates), les zones humides sont de véritables réservoirs de biodiversités. Les process liés à l’exploitation de granulats nécessitent de l’eau et on trouve sur les carrières des bassins techniques. Ces derniers se révèlent être une opportunité d’habitats favorables à la reproduction. Sur une zone réaménagée de la carrière, une roselière a été créée. Elle présente un biotope favorable à de nombreux amphibiens protégés.
- Création d’habitats pour reptiles, oiseaux et abeilles : toujours sur le site de Chibron des refuges pour reptiles ont été créés avec des blocs rocheux de différentes tailles et des interstices adaptés. Ces gites sont notamment occupés par le lézard ocellé, une espèce protégée. Le guêpier d’Europe, espèce migratrice venant d’Afrique, affectionne les berges sableuses pour son habitat de reproduction. Cet oiseau trouve ainsi sur certaines carrières, de par la présence de terrains meubles, un refuge idéal. Le calendrier d’exploitation a été adapté le temps de son passage et des travaux spécifiques sont mis en place afin de favoriser sa nidification. Des ruches ont aussi été mises en place en partenariat avec un apiculteur local.
Isère – Carrière de Mépieu - Aménagent d’un bâtiment désaffecté pour améliorer la capacité d’accueil des chauves-souris
Un ancien transformateur électrique était connu pour servir de gite d’estive au Grand Rhinolophe, l’une des plus grandes chauves-souris en Europe. Le bâtiment désaffecté, situé en zone boisée, était inclus à l’emprise d’un projet de carrière. Pour l’exploitant, la société Vicat, plusieurs options étaient envisagées pour ce bâtiment, allant de sa restauration à sa destruction. Il a finalement été décidé de le conserver et de le dédier entièrement aux chiroptères en réalisant des travaux afin d’améliorer sa capacité d’accueil. Autour, une couronne boisée a été maintenue pour isoler le site de la fréquentation humaine.
Le bilan basé sur les suivis réalisés depuis 2010, fait apparaitre une utilisation estivale du gîte par plusieurs espèces de chauves-souris, démontrant l'avantage d'avoir conservé et optimisé ce bâtiment ainsi qu’une augmentation du nombre d’espèces aux abords.
Le Marais de Merlemont – Warluis – Oise – Réhabilitation de zones humides
Depuis plus de 15 ans, la société Carrières Chouvet exploite une carrière dans l’Oise, sur la commune de Warluis, au lieu-dit « Le Marais de Merlemont ». Une étude du site réalisée en amont a montré que cet ancien marais s’était progressivement refermé et appauvrit.
Dès le début des travaux, l’objectif de la société était de dépasser la simple remise en état du site prévue dans l’arrêté préfectoral. Elle s’est ainsi engagée volontairement dans la réaffectation d’une partie du site en zones humides et la réhabilitation d’un potentiel écologique avec la création de nouvelles fonctions d’habitats destinées particulièrement aux espèces caractéristiques et inféodées aux zones humides de l’Oise (flore, avifaune, amphibiens et odonates).
Les inventaires faune-flore des différents bureaux d'études missionnés ont permis de visualiser sur une quinzaine d'années l'évolution des milieux ainsi recréés et permettent de valider les objectifs initiaux relatifs à la biodiversité. Les résultats obtenus démontrent qu’il y a sur ce site une augmentation des espèces floristiques, de la diversité et de la richesse des lépidoptères, orthoptères, oiseaux et que certains des habitats créés sont propices à la reproduction des amphibiens.
Durant toutes ces années d’exploitation, les Carrières Chouvet ont montré qu’il était tout à fait possible de réaménager de manière coordonnée des terrains situés sur une carrière, de recréer des zones humides et d’obtenir en quelques années des biotopes favorables à l’expression de la biodiversité.