Le plan friches, dont le gouvernement a annoncé vendredi une rallonge de 100 millions d'euros avec un nouvel appel à projets, "marche très bien", s'est réjoui M. Castex.
Selon le chef du gouvernement, la dotation initiale du fonds, créé en 2020 dans le cadre du plan de relance, est partie "comme des petits pains".
Désormais porté à 750 millions, le fonds a permis la "reconstruction ou réhabilitation de 100.000 logements".
"Il faut faire du recyclage à tous les étages: les logements [abandonnés], les friches (...) il faut optimiser tout", a martelé M. Castex, rappelant que "l'artificialisation (des sols) progresse quatre fois plus vite que la population".
"C'est en général plus long, plus compliqué et plus cher de construire sur des friches", a rappelé la ministre chargée du logement, Emmanuelle Wargon.
Le chef du gouvernement veut notamment "favoriser l'intervention de l'initiative privée" dans ces opérations.
Le programme de transformation de la friche Cosserat, qu'il a visitée, doit bénéficier d'une aide de 300.000 euros pour transformer l'ancienne manufacture textile spécialisée dans le velours, emblématique d'Amiens.
Abandonnés au début des années 2000, ses bâtiments du XIXe siècle ont accueilli jusqu'à 500 métiers à tisser et 1.000 salariés.
Le projet prévoit la réhabilitation de 8.000 m³ de bâtiments, pour 34.000 m³ de construction neuves. Y seront créés 400 logements à l'horizon 2025, ainsi que 9.000 m2 de bureaux et 500 m² de commerces.
Sur place, François Ruffin, député de la Somme, a dénoncé "l'hypocrisie" du discours dans un vif échange avec la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.
"Aujourd'hui, ce qui est en train de s'installer ici, c'est un renouveau économique", a mis en avant la ministre.
Ce projet "je le prends, mais ça représente 5 ha", et "à côté de ça, on va bétonner des dizaines d'hectares à l'entrée d'Amiens, et agrandir la zone (d'activités) autour d'Amazon", a objecté l'élu LFI.
La reconversion des friches est l'un des leviers actionnés par le gouvernement pour atteindre son objectif de "zéro artificialisation nette" à l'horizon 2050.
En France, 20.000 à 30.000 ha d'espaces naturels sont artificialisés chaque année, une des causes premières du changement climatique, de l'érosion et de la perte de biodiversité.