Cette déclaration permet à tout nouveau Premier ministre d'exposer son programme aux députés et aux sénateurs.
"J'ai proposé à la présidente de l'Assemblée nationale", Yaël Braun-Pivet, que "la déclaration de politique générale puisse se tenir le 30 janvier", a déclaré devant l'Assemblée nationale le Premier ministre lors de sa première séance des questions au gouvernement, expliquant vouloir "la construire et la nourrir avec l'ensemble des forces politiques".
Il recevra pour ce faire "l'ensemble des groupes politiques représentés au Parlement", "échangera" aussi avec les organisations syndicales et patronales et les associations d'élus et se "déplacera sur le terrain, au contact des Français".
Gabriel Attal a reçu mardi après-midi à Matignon la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, et rencontrera mercredi soir celle de la CGT Sophie Binet.
"C'était une prise de contact" qui a permis à la leader du premier syndicat de France de pointer l'importance du "pacte de la vie au travail" en discussions, "le pouvoir d'achat", "l'index égalité femmes-hommes" et la nécessité de "renforcer le dialogue social", quelques mois après l'adoption de la réforme des retraites au forceps.
"Le Premier ministre a affirmé qu'il était attaché à la place des organisations syndicales et patronales, au dialogue social", a rapporté Mme Léon, interrogée par plusieurs médias.
Jeudi, il recevra le président du Medef Patrick Martin, ainsi que la droite représentée par Eric Ciotti, président du parti Les Républicains, Bruno Retailleau et Olivier Marleix, respectivement chefs de file des sénateurs et députés LR.
Il recevra le même jour François Asselin patron de la CPME et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, après avoir reçu mardi le président du Sénat Gérard Larcher.
Vendredi, ce sera au tour du secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot et du président du Rassemblement national Jordan Bardella.
Il recevra lundi les socialistes Olivier Faure, Premier secrétaire du parti, avec Patrick Kanner et Boris Vallaud, respectivement chefs de file des sénateurs et des députés PS.
Reste à savoir si Gabriel Attal, privé comme sa prédécesseure Elisabeth Borne de majorité absolue, engagera la responsabilité de son gouvernement à l'issue du discours.
Aucun Premier ministre de la Ve République en majorité relative n'a demandé de vote de confiance sur sa déclaration de politique générale.
Devant les députés de la majorité réunis en intergroupe mardi matin, et à nouveau quelques heures plus tard devant l'Assemblée nationale, il a promis "d'appuyer sur l'accélérateur avec des mesures fortes", mais s'est dit "lucide" sur les contextes économique "incertain" et politique "tendu".
M. Attal a souhaité "continuer à inciter au travail" car il "permet de financer notre modèle social, nos services publics et la solidarité" et a mis l'accent sur "les services publics" qu'il veut "toujours plus efficaces".
Car ces Français qui gagnent "au-dessus de ce qu'il faut avoir pour pouvoir bénéficier des aides et en-dessous de ce qu'il faut avoir pour pouvoir s'en sortir tout seuls" risquent de basculer "vers une offre politique qui peut sembler séduisante" mais qui, dans ses votes, "ne s'est jamais mise de leur côté", a-t-il mis en garde, dans une allusion au Rassemblement national, donné favori aux élections européennes.