Batinfo : Pouvez-vous revenir sur l'histoire d'A.Doc ?
Christophe Richard : Créée en 1991, A.Doc est une entreprise de 8 personnes qui assure la distribution exclusive de la gamme des logiciels Cadsoft, des outils de dessin et de CAO orientés vers les métiers du bâtiment et de l'architecture. Elle est présente dans toute la francophonie avec un cœur de marché majoritairement européen. À l'origine d'A.Doc, trois architectes qui utilisaient AutoCAD depuis plusieurs années ont remarqué un cruel manque en 3D sur le logiciel et cherchaient une solution qui s'adapterait sur le même noyau. Ils ont trouvé une application canadienne, éditée par Cadsoft, permettant d'avoir des murs, des fenêtres, des portes, etc... Au départ, A.Doc faisait plutôt de la prestation de services comme de la réalisation de plans et d'images mais à force d'utiliser cette solution canadienne, ils ont gagné en compétences dessus et l'éditeur leur a proposé de devenir le support technique de cette application. C'est à cette époque, en 1995, que je suis arrivé dans l'entreprise. Nous avons repris à cette époque, la commercialisation exclusive d'APDesign, sur tout le territoire français et francophone, accompagné de services et de formation autour du logiciel.
Nous avons ensuite travaillé sur un outil pour faire de l'architecture dans AutoCad avec une forte connotation bois. Mais l'éditeur qui travaillait avec nous a voulu s'affranchir du noyau AutoCad et a crée son propre noyau graphique dans un objectif de simplification. A.Doc réalise, depuis la sortie de ce logiciel, nommé Envisioneer, il y a 15 ans, toutes les traductions, la mise aux normes françaises, les développements nécessaires pour coller au marché français de la construction traditionnelle et de la construction bois, de l'avant-projet au plan d'exécution. Depuis A.Doc vit de la commercialisation d'Envisioneer, de sa mise en langue française et de plusieurs développements autour de ce produit comme la création de devis, du calcul de structure, l'ajout de modèle 3D BIM, etc...
Pendant le confinement, nous avons décidé de nous relancer dans le développement, afin d'élargir notre offre logicielle. On savait que nous étions connotés sur le bâtiment, l'architecture et le bois mais il nous manquait une corde à notre arc avec la menuiserie, l'agencement et l'agencement intérieur. On a donc développé pendant 2 ans des fonctions spécifiques sur le noyau SketchUp, pour créer ce nouveau logiciel, nommé, SketchArtisan, celui-ci ayant reçu un excellent accueil lors de sa présentation sur le salon Eurobois.
Batinfo : Où en est A.Doc aujourd'hui ?
Christophe Richard : La société a été réinventée plusieurs fois en suivant l'évolution de la technologie. Depuis une quinzaine d'années nous sommes tous en télétravail et nous vendons en faisant des démonstrations à distance. À l'époque nous étions des extraterrestres mais grâce à cette façon de faire, on peut faire une démonstration le matin à Lille et le midi à Marseille. Avec un simple changement de méthode, le chiffre d'affaire en a été décuplé.
Au milieu des années 2000, nous avons été précurseurs sur la location de logiciels et depuis nous avons gardé une double offre : le client peut choisir la location avec une option de sortie ou l'achat du logiciel. Ce modèle offre une grande souplesse dont les clients se réjouissent car ils peuvent prendre en main le logiciel pendant la location avant de se décider à l'acheter une fois maîtrisé. De même, nos clients sont libres de décider s'ils souhaitent payer pour une nouvelle mise à jour, en fonction de s'il désirent les nouvelles fonctionnalités ou non.
Batinfo : Quels sont les futurs projets d'A.Doc ?
Christophe Richard : Nos projets pour les années à venir tournent évidemment autour de SketchArtisan, que l'on vient de présenter pour la première fois au salon Eurobois. Actuellement on travaille sur les vues éclatées et l'optimisation de découpes. Pour le moment on est sur des agencements et les avants projets, un côté commercial en sorte, mais l'orientation que l'on prend pour les années à venir va être vers la technique et la fabrication.