Les informations à retenir :
- 13,5 candidatures par annonce au 4ème trimestre, 20,5% de moins que le trimestre précédent : Le 4ème trimestre est historiquement l’une des périodes les moins favorables à la location, au même titre que le 2ème trimestre, et cette année ne fait pas exception. Avec une moyenne de 13,5 candidatures par annonce (contre 17 au 3ème trimestre, 12,5 au 2ème trimestre et 17 au 1er trimestre), la demande locative est en baisse en cette fin d’année.
- Bordeaux rejoint Paris sur le podium des villes les plus tendues : La tension locative à Bordeaux a fortement augmenté en 2024. Le nombre moyen de candidatures par annonce est passé de 8 au premier trimestre à 7,5 au deuxième, avant de bondir à 17 au troisième et d’atteindre un pic de 27 au quatrième trimestre. Bordeaux rejoint ainsi Paris sur le podium des villes où la demande est la plus forte en fin d’année 2024.
- 2024, une année de chute de la demande ? Plutôt que de parler d’une chute globale de la demande locative en 2024, il faut constater une évolution du marché. De nombreuses grandes villes comme Paris, Rennes, Lille ou encore Nantes ont vu leur attractivité diminuer au profit de villes périphériques. Cette tendance, qui se confirme au 4ème trimestre, bénéficie à des localités comme Clichy ou Tourcoing, où le nombre de candidatures par annonce est en progression.
Les grandes villes les plus tendues au 4ème trimestre 2024
Avec un score de 9/10, Paris et Bordeaux sont en tête du classement des villes les plus tendues en France. Lyon, Rennes et Montpellier atteignent quant à elles un score de 8/10, avec une tension légèrement plus forte à Lyon qui voit ses biens partir en 10 jours avec 14,5 candidats par annonce (contre 12 à Rennes et 11 à Montpellier).
Paris et l'Île-de-France - Score de tension 9/10 Paris et 8/10 Île-de-France : La capitale reste sous pression malgré le recul de la demande
Paris reste l'un des marchés locatifs les plus tendus, avec 44 candidatures par annonce, bien qu’en baisse de 46% par rapport à l’an dernier et de 16 candidats par rapport au trimestre précédent. Les annonces restent visibles en moyenne 11 jours. Cette baisse s'explique par une mobilité locative réduite et une diminution des étudiants parmi les candidats.
En périphérie, la petite couronne s’impose comme un relais de tension locative, porté par des villes comme Clichy (+30%, avec 64 candidatures par annonce) et Rosny-sous-Bois (+132%, avec 18 candidatures), boostées par des projets structurants tels que l’extension de la ligne 11 du métro. La grande couronne voit également certaines villes émerger : Argenteuil, par exemple, atteint un délai record de 9 jours pour louer un bien, confirmant le report d’intérêt de la capitale vers ses alentours.
Lyon et sa région - Score de tension 7/10 : L’attractivité fléchit face à des loyers élevés
À Lyon, le nombre de candidatures par annonce a été divisé par deux ce trimestre, atteignant 14,5. Ce recul s’inscrit dans une dynamique saisonnière habituelle en fin d'année. La tension locative reste néanmoins élevée, malgré une baisse de 20% par rapport au quatrième trimestre 2023 et un temps médian de publication allongé de deux jours.
Dans le reste de la région, les candidatures par annonce enregistrent une diminution de 43,5% par rapport à 2023. Ce recul reflète un essoufflement de l’attractivité de Lyon, également observée lors des trimestres précédents, que l’on peut attribuer à une hausse des loyers et une concurrence accrue avec d’autres villes.
Marseille et sa région - Score de tension 6/10 Marseille et 8/10 Bouches-du-Rhône : La Cité Phocéenne charme les trentenaires
Si la tendance globale est au recul dans la plupart des grandes villes françaises, ce n’est pas le cas de Marseille et ses alentours.
La région marseillaise se distingue par une tension locative en hausse (8 contre 7 au trimestre précédent). À Marseille, on observe un nombre de candidatures par annonce qui dépasse les niveaux de 2022 (+7%) et 2023 (+34%). Les actifs dominent désormais, représentant 56% des candidats, contre 47% l’année dernière.
Ce dynamisme s’explique par une combinaison de facteurs : économie locale en plein essor, coût de la vie compétitif, climat méditerranéen, et une offre de logement plus accessible. Les trentenaires, en quête de qualité de vie et de plus grandes surfaces, sont de plus en plus nombreux à considérer Marseille comme une alternative idéale. Alors qu’ils ne représentaient que 12% des candidats en 2023, ce chiffre passe à 19% en cette fin d’année 2024.
Bordeaux – Score de tension 9/10 : Une tension qui s’accélère
Bordeaux s'impose ce trimestre parmi les villes à très forte tension locative, atteignant un score de 9, équivalent à celui de Paris. Le nombre moyen de candidatures par annonce bondit de 79% en un an pour atteindre 27, contre 17 au trimestre précédent, pourtant habituellement plus tendu. Le temps médian de publication des annonces, de 10 jours, surpasse même celui de Paris.
Cette attractivité s’explique par un cadre de vie séduisant, des coûts inférieurs à Paris ou Lyon, et la présence d’universités et d’institutions prestigieuses comme Sciences Po Bordeaux. Par ailleurs, les systèmes Parcoursup ou encore Mon Master pourraient avoir joué un rôle dans la redistribution des étudiants sur le territoire, contribuant à une hausse notable des candidatures étudiantes dans la ville qui représentent 27% des candidats (contre 16% l’an dernier), dynamisant un marché locatif déjà sous pression.
Rennes – Score de tension 7/10 : Un marché en quête d’équilibre
Le marché locatif rennais semble se stabiliser après la frénésie post-Covid. Avec 12 candidatures par annonce, soit une baisse de 35% par rapport à l’an dernier, Rennes perd en attractivité, mais reste un marché tendu avec un temps médian de publication de 11 jours, en dessous de la moyenne nationale de 15 jours.
Montpellier - Score de tension 7/10 : Un marché qui se détend
Avec un score de 7/10, Montpellier continue de figurer parmi les grandes villes tendues, cependant la tendance semble être à la détente. Le nombre moyen de candidatures par annonce a chuté de 14% en un an et de plus de 55% en deux ans, passant de 25 en 2022 à seulement 11 en cette fin d’année 2024. Le temps médian de publication des annonces reste toutefois relativement bas (11 jours), signe que la demande, bien que ralentie, reste dynamique. Cette baisse de la tension locative s’accompagne d’un phénomène plus large à Montpellier : le volume de biens en vente a également reculé en 2024, suggérant un marché immobilier globalement plus attentiste.
Lille – Score de tension 6/10 : La périphérie prend le relais de la tension
À Lille, les candidatures par annonce ont chuté de 59% depuis fin 2023, avec une moyenne actuelle de 12,5 candidats par annonce. Malgré cette baisse, le marché reste attractif grâce à sa position stratégique entre Paris et Bruxelles. Les logements se louent en 8 jours en moyenne, un délai plus court que dans d'autres villes.
Cependant, la tension se déplace vers des communes proches, comme Tourcoing, où les candidatures ont augmenté de 221%, signe d’un report de la demande vers des zones périphériques.
Nice – Score de tension 6/10 : Une tension freinée par le coût de la vie
À Nice, bien que le marché reste tendu avec 18 candidatures par annonce, la demande a diminué de 26% sur un an. Ce recul s’explique par un coût de la vie élevé, qui pousse certains candidats à se tourner vers des alternatives moins onéreuses, malgré la qualité de vie qu’offre la ville.
Nantes – Score de tension 6/10 : Une détente progressive mais durable
À Nantes, le marché locatif amorce une stabilisation après l'effondrement des candidatures au troisième trimestre. Le quatrième trimestre enregistre une légère hausse de 4% du nombre de candidatures par rapport aux deux dernières années, avec une moyenne de 9 candidatures par annonce.
Toutefois, les annonces restent en ligne 17 jours en moyenne, soit deux jours de plus que la moyenne nationale, signalant une détente progressive du marché. Cette évolution reflète un ajustement entre l'offre et la demande dans une ville historiquement attractive.
Nancy – Score de tension 4/10 : La meilleure opportunité pour les étudiants locataires ?
Avec seulement 3 candidatures par annonce et un temps médian de publication de 21 jours, Nancy reste l’une des grandes villes les moins tendues de France. Cette situation représente une opportunité pour les étudiants, qui bénéficient d’une moindre concurrence et de loyers attractifs à proximité de l’Université de Lorraine.
Récapitulatif des scores de tension locative au T3 2024 dans les 15 plus grandes métropoles de France

Méthodologie
L'étude de Manda s'appuie sur l'analyse de 3.200 annonces internes publiées entre le T4 2023 et le T4 2024, ainsi que sur plus de 80.000 annonces externes issues de plateformes comme Seloger et Leboncoin pour le calcul du temps de publication médian.
Le score de tension locative est un indicateur clé pour évaluer la compétitivité du marché locatif dans une région. Ce score, sur une échelle de 1 à 10, est calculé en se basant sur deux facteurs principaux : le nombre de candidatures par annonce et le temps médian de publication des annonces.
Plus une annonce reçoit de candidatures et reste peu de temps en ligne, plus la demande est forte et le marché est considéré comme tendu. Un score élevé (proche de 10) indique un marché où les biens se louent rapidement, souvent accompagné d'une forte concurrence entre les candidats, témoignant d'une tension locative importante.
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