La montagne retrouve son niveau d’avant-crise, mais avec des situations contrastées selon les massifs
Après un hiver 2021 qui a été caractérisé par la fermeture de l’ensemble des remontées mécaniques et infrastructures de ski, sur l’ensemble du territoire national, les réservations pour les vacances d’hiver 2022 se rapprochent de celles observées en 2020, avant le début de la pandémie.
Pour autant, dans le détail, cette situation est loin d’être homogène entre tous les massifs français.
Ainsi, « les massifs de reports de l’hiver 2021 » qui avaient tiré leur épingle du jeu parce qu’ils n’étaient pas orientés à 100 % sur la pratique du ski reculent nettement par rapport à l’an dernier à l’instar des Vosges et du Jura pour retrouver leurs niveaux de 2020. Seul le Massif central poursuit sa progression, mais avec un échantillon plus faible.
Logiquement, les Alpes – qui concentrent la majorité des stations de ski françaises – reprennent des couleurs par rapport à 2021 : + 135,2 % de réservations. Elles reviennent presque à leur niveau d’avant-crise, avec - 5,5 % de réservations.
Le Massif central est le massif qui s’en sort le mieux : + 88,9 % par rapport à 2020 et les Pyrénées ne sont pas en reste avec + 69,1 % par rapport à 2020 même si, pour ces deux massifs, le volume de réservations n’a rien de comparable avec les Alpes.
Les Alpes représentent 65 % des réservations contre 75 % avant le Covid
Cette progression du Massif central et des Pyrénées se fait sentir sur les parts de marché. Les Alpes dominent toujours largement le marché 2021 avec 65 % des réservations, mais les Pyrénées et le Massif central pèsent de plus en plus avec 8 % et 20 % des parts de marché. Les Vosges et le Jura sont au même niveau qu’il y a deux ans.
Cette évolution peut s’expliquer par la conjonction de deux phénomènes qui se nourrissent mutuellement :
- La demande n’est plus exclusivement entretenue par la pratique intense du ski, ce qui peut décourager les réservations dans des stations où les forfaits de remontées mécaniques sont très coûteux et où les alternatives au ski sont peu développées.
- Même si les Français qui ont la chance de pouvoir partir aux sports d’hiver disposent de budgets conséquents compte tenu du coût de ce type de vacances, ils n’échappent pas aux problématiques de pouvoir d’achat qui se posent en ce moment. Or, dans certaines grandes stations vont se cumuler des coûts d’hébergements élevés (et en hausse par rapport à 2020) et des coût de forfaits également élevés.
Les Alpes du Sud décrochent davantage que celles du Nord…
Les réservations de dernière minute sont beaucoup plus fréquentes qu’auparavant, ce qui permet aux vacanciers de se renseigner sur l’enneigement. Or, pour ces vacances d’hiver, l’enneigement est incertain dans les Alpes du Sud.
De plus, elles sont moins accessibles et moins bien desservies par le train, il faut donc s’y rendre en voiture et les stations du sud pourraient souffrir de la réglementation sur les pneus hiver obligatoires depuis le 1er novembre dernier dans ces départements.
La mer est désormais une destination toute saison !
Toussaint, Noël, février, depuis la fin 2020, la mer affiche des niveaux de réservation élevés en toute saison. Ce qui avait été considéré comme un choix par défaut alors que les stations de ski étaient fermées à Noël 2020 puis en février 2021, le littoral a finalement su fidéliser et trouver ses adeptes, même en février...
Et cela concerne l’ensemble du littoral français, sans distinction ! Qui affiche même des progressions par rapport à 2021 où il avait constitué une destination de report.
L’outre-mer plombé par les contextes locaux
Pour une minorité de Français, les vacances de février riment avec départ au soleil en plein milieu de l’hiver. Et à ce titre, l’outre-mer est traditionnellement une destination de choix à cette saison. Mais les contextes sanitaires et sociaux ont eu raison des réservations cette année dans les Antilles françaises contrairement à La Réunion qui voit le volume de ses réservations augmenter.