Marché des bureaux en Ile-de-France : un 2ème trimestre animé par le besoin de centralité
Malgré un environnement économique et géopolitique plus dégradé, le marché des bureaux en Ile-de-France poursuit son retour à la normale avec 1 008 400 m² placés depuis le début de l’année (+ 24 % sur un an et - 2 % comparé à la moyenne décennale). L’activité au 2ème trimestre demeure solide avec 496 800 m² placés (+ 9 % sur un an et - 3 % par rapport à la moyenne décennale). Les petites surfaces, qui ont été le premier créneau de surfaces à redémarrer après la crise, continuent d’afficher un très bon dynamisme.
« Après deux années chahutées, les indicateurs d’activité sont au vert sur ce 1er semestre 2022. Le bureau reste aujourd’hui un outil d’attractivité et de rétention des talents dans un marché de l’emploi en tension. Pour y répondre, de nombreuses entreprises, ayant pris à bail au cours de ce 1er semestre, ont misé sur la centralité et la modernisation des espaces de travail » déclare Alexandre Fontaine, Executive Director Bureaux Ile-de-France. Il ajoute cependant : « Le corollaire de cette tendance : certains secteurs loin des transports en commun et / ou en manque d’attractivité sont délaissés par les utilisateurs ».
L’offre immédiate se maintient toujours au-dessus de la barre des 4 millions de m².
« La dichotomie du marché des bureaux transparaît également dans les évolutions de la vacance. L’offre immédiate se réduit dans les quartiers les plus centraux et à La Défense. En revanche, elle continue de progresser dans certaines zones de 1ère Couronne. » ajoute Alexandre Fontaine.
Nous restons cependant confiants pour ce 2nd semestre 2022. L’activité devrait continuer de se maintenir, avec une confirmation de la reprise des transactions > 5 000 m².
Investissement : performance au rendez-vous malgré le contexte incertain.
Malgré un contexte économique et géopolitique chahuté, le 1er semestre affiche une bonne performance avec 11,5 Mds€ investis en immobilier d’entreprise en France, soit + 30 % par rapport à un S1 2021 qui avait été particulièrement limité. Les signatures se sont faites sur des taux de rendement toujours relativement bas, avec toutefois une hausse perceptible dès la fin de ce 2ème trimestre.
En effet, les nouvelles négociations en cours témoignent d'un changement de donne : les remontées des taux obligataires et du coût de l’argent commencent à faire sentir leurs impacts sur l’immobilier et il n'est pas rare de voir se modifier les conditions de financement et d’acquisition, entre la due diligence et la signature.
« Face à ces perturbations, les acheteurs, qui évoluent dans un climat de fortes incertitudes financières, sont en train d'opérer des corrections de prix et de stratégies d’acquisition, dont il est encore difficile d'appréhender toutes les dimensions ». Nicolas Verdillon, Managing Director Investment Properties.
Pour le semestre à venir, nous pensons que le marché devrait ralentir pour permettre aux investisseurs de mieux appréhender les zones d’atterrissage du repricing. Cependant, l'appétit pour l'immobilier demeure présent, les liquidités sont là :
« Aussi, on peut espérer une réaction rapide et pragmatique du marché qui devra essayer d'ici la fin de l'année de trouver son équilibre entre le nouvel environnement financier (les taux), sociétal (nouveaux modes de travail et changements politiques) et environnemental (ESG). Dans ce marché étroit, l’ajustement des ambitions des vendeurs à ces enjeux sera également un élément clé de retour à la fluidité du marché » Nicolas Verdillon, Managing Director Investment Properties.