Dans le cadre de cet enjeu collectif, une étude menée par les cabinets Rinzen-Asterès met en avant le paradoxe généré par le déséquipement actuel en ascenseurs. Elle chiffre également pour la 1ère fois la valeur sociale et économique de ce bien dans l'habitat collectif. En marge de ses contributions sur le bâtiment évolutif, la Fédération des Ascenseurs publie, ce jour, les résultats de cette étude.
Pourquoi cette étude ?
En France, le nombre d'ascenseurs pour 1000 personnes est plus faible que dans les pays voisins (l'Espagne est 3 fois plus équipée par exemple). Compte tenu d'une réglementation autorisant les bâtiments de moins de 4 étages à ne pas se doter d'ascenseurs et d'une accélération du phénomène d'urbanisation, l'écart d'équipement entre la France et ses voisins européens pourrait encore s'accroître au cours des prochaines décennies.
Pourtant, l'ascenseur constitue à coup sûr l'une des solutions pour répondre aux défis du vieillissement démographique et du besoin d'autonomie des personnes en situation de handicap, qu'il soit temporaire ou permanent. Plus largement, les ascenseurs constituent un service du quotidien qui manque dans de nombreuses situations. Dans ce contexte, la Fédération des Ascenseurs a interrogé les cabinets Rinzen-Asterès pour évaluer l'impact économique et social de l'équipement en ascenseurs dans les logements collectifs.
Ascenseurs : de l'accessibilité au bénéfice social
L'accès facilité à son logement (et dans le sens inverse de son domicile à la rue), mais aussi aux commerces, aux services de santé et publics, au travail, etc …est indispensable dans le quotidien des personnes à mobilité réduite.
Cette mobilité facilitée grâce aux ascenseurs est génératrice d'un réel bénéfice social, en favorisant notamment la lutte contre l'isolement et en étant un atout pour les finances publiques.

Insuffisance d’équipement en ascenseur : un paradoxe économique et social
Depuis les 7 dernières années, 1.381.000 personnes ont subi la raréfaction dans l’habitat collectif neuf de l’équipement en ascenseur alors qu’il est indispensable au quotidien. Un préjudice subi tant par les personnes âgées et les personnes handicapées (312.000) que par les personnes à mobilité réduite (1.069.000).
Malgré une valorisation économique…
Corollaire de cette baisse d’équipement, des dépenses publiques majeures doivent être réalisées (prise en charge de pathologies liées à l’isolement, de services à la personne, etc). Des dépenses que l’équipement généralisé en ascenseur permettrait de réduire à hauteur de plus d’1 milliard d’€.
…et un bien-être social réels
L’équipement en ascenseur représente 3% du coût de construction d’un logement et génère à terme une valorisation moyenne de +6% du bien.
Au total, l’installation d’ascenseurs dans les logements non équipés à ce jour en France génèrerait un bien-être estimé à 30 milliards d’€.

Quelles solutions envisager pour favoriser l'équipement manquant ?
Dans le cadre de sa réflexion sur l'intelligence de la construction, la Fédération des Ascenseurs propose une mesure de pré-équipement.
Cela consiste en l'aménagement systématique, dans toute nouvelle construction d'habitat collectif, d'un espace réservé de moins de 2m² par niveau (soit 8-10 m² maximum pour un bâtiment en rez-de-chaussée + 3 étages). Cette pré-réservation de gaine permettrait l'installation ultérieure d'un ascenseur à des coûts techniques réduits, quand les copropriétaires en prendraient la décision.
Et d'après les cabinets Rinzen-Asterès, 2 solutions pourraient être imaginées pour le financement nécessaire de cet équipement :
- La mise en place d'un financement sous la forme d'une facilité de crédit ou d'une rente qui s'échelonneraient dans le temps pour les particuliers,
- L'instauration d'un allégement fiscal spécifique par les pouvoirs publics tenant compte de l'impact positif de cette installation tant sur le maintien à domicile des personnages âgées, que sur le taux d'emploi et la croissance.