L’Ordre des géomètres-experts, le Conseil national des architectes, l’OPQU, l’UNAM, l’Association Française Interprofessionnelle des écologues, la Fédération des SCOT, l’OFB et le pôle habitat de la FFB ont présenté la nouvelle enquête réalisée par OpinionWay. Les résultats de ce Baromètre permettent de comprendre comment les Français perçoivent leur cadre et de vie et de livrer des indicateurs sur les principaux facteurs de satisfaction chez eux ou au travail.
En 2021, OpinionWay avait déjà réalisé un premier Baromètre pour l’ONCV, particulièrement marqué par les effets de la pandémie.
Réalisée auprès d’un échantillon de plus de 1.000 personnes représentatif de la population, cette enquête permet de suivre le rapport des Français à leur cadre de vie en fonction de leur région, leur lieu d’habitation (agglomérations, villes moyennes et communes rurales), leur âge et leur catégorie socio-professionnelle.
Le Baromètre est segmenté en 3 parties : « les perceptions du cadre de vie actuel », « les critères les plus importants dans le choix de son cadre de vie » et « l’impact du changement climatique sur le choix du cadre de vie ».
Des Français attachés au confort de leur logement et à la proximité des services de santé, mais qui souhaitent préserver leur pouvoir d’achat
Sans surprise, « le confort et la qualité de leur logement » demeure le premier critère d’importance du cadre de vie pour les Français (61%), en progression par rapport à 2021 (+4 points). Viennent ensuite le calme (55%, +2 points) mais aussi la sécurité, en forte hausse (54%, +5 points). Ce dernier critère est plus important pour les personnes âgées de 65 ans et plus (63%), les habitants de villes moyennes (62%) et les personnes vivant dans un quartier proche du centre-ville (58%).
En période de forte inflation, deux Français sur cinq mentionnent « l’argent et le pouvoir d’achat » comme un élément important lorsqu’on évoque leur cadre de vie, et ce critère est en forte hausse (41%, +11 points).
Dans une période où les pouvoirs publics sont en recherche de solutions pour remédier à la désertification médicale, la proximité des services de santé est un autre critère qui prend de l’importance pour les Français (41%, +12 points). 23% d’entre eux considèrent même que cette proximité est indispensable pour leur cadre de vie. Sept Français sur 10 (69%) estiment d’ailleurs qu’il est tout à fait prioritaire de disposer d’un médecin généraliste à moins de 15 minutes de chez eux, et 65% d’une pharmacie. Les Français qui jugent prioritaire la présence d’un médecin généraliste sont plutôt des personnes âgées de 50 ans et plus (76% contre 61% des personnes âgées de moins de 50 ans, voire 52% des personnes âgées de 18 à 24 ans) ou des personnes vivant en province (71% contre 61% des Franciliens). Ces résultats confirment l’enjeu générationnel et territorial des déserts médicaux.
Enfin, il convient de relever que les Français jugent leur cadre de vie moins satisfaisant en matière d’offre de services qu’en 2021 (72% de satisfaits et -4 points pour l’accès aux loisirs, idem pour la proximité avec les services de santé). En revanche, d’autres dimension comme la présence de nature (80%, +3 points) ou l’absence de pollution (65%, +2 points) gagnent en satisfaction.
Les Français privilégient éloignement du centre-ville et tranquillité… tout en conservant l’accès aux services
Alors que la crise sanitaire a suscité des désirs de changement de cadre de vie, plus d’un tiers des Français déclarent vouloir déménager pour gagner en confort (35%, +1 point). Cette aspiration est particulièrement forte chez les femmes (40% contre 30% des hommes), les jeunes (54% des personnes âgées de moins de 35 ans contre 29% des personnes âgées de 35 ans et plus), les actifs (40% contre 29% des inactifs) et les urbains (43% des habitants de l’agglomération parisienne contre 30% des ruraux).
Partagés quant à l’idée de se rapprocher de leur travail (53%) ou de leurs proches (46%), les avis des Français sont plus tranchés concernant l’environnement de leur logement : ils penchent pour un logement fonctionnel mais éloigné du centre-ville (75% contre 23% qui, au contraire, mettent la dimension fonctionnelle au second plan par rapport à la localisation en centre-ville). En effet, le besoin de calme est un critère important pour une grande partie des Français. Ces derniers souhaitent voir le moins de personnes possible lorsqu’ils sortent de leur maison/appartement (72%).
Enfin, la proximité avec les commerces et les services est un critère ambivalent selon les Français : si 52% d’entre eux préfèrent avoir un espace plus petit mais être proches des services commerciaux, médicaux, etc., l’autre moitié favorise l’espace quitte à s’éloigner des services (46%). Ce clivage s’explique en partie par l’habitude des modes de vie : 86% des ruraux privilégieront leur logement, quand les habitants de l’agglomération parisienne préfèreront l’accès aux services, commerces, soins, etc. (36%, soit +24 points par rapport aux ruraux).
À l’avenir, le réchauffement climatique entrera en ligne de compte dans le choix de cadre de vie des Français
Interrogés sur les projets de végétalisation dans les villes et territoires, les Français plébiscitent prioritairement la préservation de la biodiversité (59% tout à fait prioritaire), le développement d’espaces naturels près des centres-villes (57%) et la plantation d’arbres, de fleurs dans les espaces publics et chez les particuliers (55%). L’accès à la nature est, en effet, un enjeu important pour 85% des Français (dont 44% tout à fait prioritaire).
À cette volonté de végétalisation, de verdure, s’ajoute la question du changement climatique et de ses effets, dont les Français ont pleinement conscience. Bien qu’il n’ait pas encore pesé sur leur choix du lieu de vie actuel (71% dont 39% de non, pas du tout), à l’avenir, le changement climatique va avoir un impact pour les Français dans le choix de leur cadre de vie (57% dont 18% de oui, tout à fait). Une tendance particulièrement marquée chez les plus jeunes, les habitants de l’agglomération parisienne et les personnes qui ont envie de déménager. Ils sont respectivement 69%, 64% et 69% à déclarer que les effets du réchauffement climatique pèseront sur le choix de leur futur lieu de vie.
L’augmentation des températures et les canicules, ressenties notamment pendant l’été et l’automne 2022, sont la première crainte mentionnée par un quart des personnes interrogées (25%). Viennent ensuite le besoin d’adapter les équipements du logement (13%) et l’augmentation des catastrophes naturelles (12%).
L’impact du changement climatique devient, dès lors, un autre motif pour souhaiter vivre ailleurs : près d’un Français sur cinq déclare qu’il pourrait reconsidérer son lieu d’habitation en fonction de l’évolution du réchauffement climatique (19%, dont 9% dans une autre région ou pays).
« Ce rendez-vous annuel permet de capter l’évolution des attentes des Français et livre des indicateurs précieux qui permettent aux collectivités d’affiner leurs politiques publiques et aux acteurs du cadre de vie d’identifier les leviers à actionner pour renforcer l’attractivité des lieux de vie », estime Bruno Jeanbart, Vice-Président d’OpinionWay.
Le baromètre annuel du cadre de vie réalisé par Opinionway est disponible ici : LIEN.