En matière de cadre de vie, de lien social et des usages dans le bâtiment et la ville, les évolutions se conjuguent avec les attentes variées d’un consommateur de plus en plus exigeant. Les professionnels de ce secteur sont plus que jamais à l’écoute de ces nouveaux besoins pour développer de multiples innovations en lien avec les usages actuels du citadin.
Au fil de ses 20 années d’existence, le Festival Fimbacte a pu observer ces grandes évolutions, à travers les « Trophées du Cadre de Vie » notamment.
3 questions à Hedwige de Penfentenyo pour découvrir ces nouvelles tendances du cadre de vie et visualiser, à travers les premiers dossiers inscrits aux Trophées du Cadre de Vie 2015, les usages et modes de vie d’aujourd’hui et de demain.
1. Le Festival Fimbacte a 20 ans cette année : depuis sa naissance, quelles grandes évolutions du cadre de vie avez-vous pu observer ?
Depuis 1996, forts de nos échanges avec les professionnels et les parties prenantes, des Trophées du Cadre de vie qui constituent, chaque année, une véritable vitrine du secteur, nous avons effectivement observé de grandes évolutions en matière de cadre de vie, plus exactement des fonctionnements, par exemple dans la construction des bâtiments, dans les formes de mobilité : la conception des projets tient surtout compte des mutations de notre société (besoin renforcé de lien social, demande de services accrus, performance énergétique…). Des évolutions directement liées aux nécessités environnementales et aux besoins des consommateurs. Ces derniers sont de plus en plus exigeants et réclament plus de confort, de bien-être et de technologie.
Pour leur apporter une réponse totalement en phase avec leurs attentes, les acteurs du secteur ont étudié le comportement des habitants, au quotidien mais aussi sur les réseaux sociaux. De nouvelles évolutions voient ainsi le jour, notamment depuis les 5 dernières années. Elles se traduisent dans les projets sélectionnés aux Trophées du Cadre de Vie, tout particulièrement dans les premiers dossiers que nous avons reçus pour le Palmarès 2015, qui sera dévoilé le 12 octobre prochain à Paris.
On remarque déjà que ce qui n’était alors que des tendances il y a 10 ou 15 ans sont aujourd’hui devenues des réalisations concrètes, accessibles à tous.
Ces projets sont en train de donner un nouveau visage à la ville qui se modèle en fonction des aspirations du consommateur, quel qu’il soit, en termes de nature, de mobilité, d’équipements, etc.
2. Concrètement, comment cela se traduit-il au niveau des projets ?
On constate une réelle volonté des collectivités locales d’établir un dialogue permanent avec les citoyens pour favoriser le mieux vivre ensemble et répondre à des demandes de mixité fonctionnelle dans les aménagements publics, entre autres tendances.
Par exemple, au niveau des espaces publics, la tendance actuelle est d’offrir des lieux de vie qui peuvent s’adapter à différents publics selon les saisons et/ou pendant la journée. Les jardins d’enfants deviennent concentration de food trucks, les événements se succèdent dans des espaces dédiés …
Plus exactement, parmi les dossiers concourant aux Trophées du Cadre de Vie, on observe 3 domaines dans lesquels les évolutions actuelles sont devenues axes de réflexion :
Les politiques urbaines, à travers des réalisations et des aménagements favorisant le lien social et la performance
La ville de Courbevoie qui a conçu un tableau de bord urbain complet et fonctionnel au service des élus, des agents et du public pour rendre l’information accessible et actualisée pour tous : de nombreuses améliorations sont attendues dans le fonctionnement de la ville, de l’accueil jusqu’aux économies d’énergie.
Le Joliot Curie de la CODAH (communauté d’agglomération havraise), bâtiment biosourcé et recyclable (bois, cematerre), bureaux tertiaires neufs à bas coûts construits en 6 mois (3 bâtiments de 2400 m²). Ce projet est certifié NF HQE et est le 1er bâtiment tertiaire neuf à recevoir le label « Bâtiment Biosourcé ».
L’OPH de Calais qui a créé une mixité fonctionnelle en réunissant dans un bâtiment unique une école dédiée aux activités artistiques et 25 logements publics.
L’accessibilité, conséquence du vieillissement de la population devient une notion intégrée dans tous les produits du quotidien, au niveau domestique (salle de bain, aménagement d’un logement, etc.)
Lapeyre avec son enseigne dédiée à l’accessibilité, « Vita confort by Lapeyre ». Son objectif est de réinventer l’expérience de la salle de bains chez les séniors : elle doit à la fois être pratique pour éviter les déplacements inutiles, et, esthétique. Le projet de Lapeyre réside dans l’utilisation de la méthode de design « Thinking » : Lapeyre a inversé son angle de vision en adoptant le point de vue de l’usager.
La marque Chêne Vert propose la gamme Retract®, des meubles de salle de bain rétractables sous le plan de toilette afin de faciliter son utilisation assise comme debout quel que soit l’âge ou le handicap. Objectif : obtenir un produit durable dans le temps, pour que les résidences puissent accueillir tout type d’usagers sans avoir de modification à effectuer.
ADAPTHOME conçoit et gère des réaménagements dans les logements pour des occupants qui deviennent handicapés suite à un accident afin de leur rendre leur autonomie.
Similaire International, fournisseur de mobilier et équipements urbains, propose du mobilier urbain adapté à tous les usagers, afin d’augmenter le confort des personnes à mobilité réduite sans les stigmatiser. Elle est la première entreprise française à proposer du mobilier aux personnes à mobilité réduite, aux seniors, aux enfants et aux personnes handicapées.
Les espaces aquatiques qui semblent être l’une des tendances fortes du 21ème siècle : il s’agit de lieux nouvelle génération qui favorisent notamment le bien-être des usagers
La ville d’Issy-les-Moulineaux avec une piscine construite selon les principes du Feng-Shui, Aquazena. L’architecture ainsi que l’aménagement de l’espace, pensés par les architectes Selma et Salwa Mikou, sont conçus pour respecter l’harmonie entre les 5 éléments et rappeler la circulation de l’énergie et des flux. Innovation en France réalisée dans l’éco-quartier du Fort.
Phosphoris / Bureau d’Etudes Alain Garnier et la conception d’espaces aquatiques très innovants : il s’agit de 2 centres aquatiques situés à Vincennes (94) et Saint-Bonnet-en-Champsaur (05), comportant des bâtiments passifs avec une structure transparente à la lumière et qui bloque la chaleur solaire. L’architecture bioclimatique de ces piscines permet ainsi de réduire la consommation d’énergie de 50%.
3. Dans ces conditions, allons-nous vers une ville totalement constituée de nouvelles infrastructures, de nouveaux bâtiments, etc. ?
Non, il ne s’agit pas de tout démolir pour tout reconstruire, bien au contraire. Il s’agit d’adapter l’existant aux nouveaux usages. En effet, la ville de demain reposera aussi sur une volonté forte de préserver le patrimoine existant, tant sur l’architecture que sur l’environnement.
Par exemple, on observe de nombreuses reconversions de bâtiments ; citons, à titre d’exemple, quelques dossiers sélectionnés pour les Trophées du Cadre de Vie 2015 :
L’ancienne Prison Saint-Paul devient un centre universitaire à Lyon. Ce projet certifié HQE pense de nouvelles passerelles urbaines entre Rhône & Saône, entre les mondes éducatifs, économiques et associatifs dans la valorisation du patrimoine.
Saint-Gobain Distribution avec la Halle de Pantin, réhabilitation d’une friche industrielle en milieu urbain. Eco-conçu permettant la mutualisation des usages en minimisant l’impact environnemental, l’objectif de ce projet est d’en faire la plus grande halle commerciale de France dédiée au bâtiment, avec 8 enseignes, 35 000 m² couverts (ouverture prévue en septembre 2015).
En parallèle de ces projets concrets conçus par des professionnels du secteur, nous donnons aussi la parole aux jeunes de moins de 30 ans dans le cadre du Trophée FIM-MEDIA, ville idéale et laissons libre court à leur imagination pour imaginer la ville de demain, ses évolutions, etc.
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