Pour les voitures (véhicule de classe 1), les tarifs augmentent en particulier de 4,526% sur le réseau Cofiroute (Atlantique), 4,620% pour Sanef (Nord et Est), 4,683% pour Escota (Côte d'Azur), 4,743% pour les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), 4,758% pour AREA (Alpes), 4,823% pour les Autoroutes du Sud de la France (ASF) et 4,806% pour SAPN (Normandie), sauf sur l'A14 dont le péage bondit de 9,89%.
L'augmentation moyenne est "sensiblement inférieure" aux 6,33% d'inflation mesurée par l'Insee à fin octobre, avait souligné le ministère en décembre.
Plusieurs sociétés d'autoroutes ont décidé de mesures commerciales pour limiter la hausse, par exemple pour les trajets courts ou les véhicules électriques.
Les péages avaient augmenté en moyenne de 2% en 2022, 0,4% en 2021, 0,8% en 2020 et 1,9% en 2019.
Les prix des péages sont revalorisés tous les ans, selon un calcul qui prend en compte au minimum 70% de l'inflation (hors tabac) sur douze mois jusqu'en octobre, et d'éventuelles augmentations en fonction des travaux prévus par les différents concessionnaires dans leurs contrats. S'ajoute cette année, pour la dernière fois, le rattrapage du gel des péages décidé en 2015 par Ségolène Royal, alors ministre.
"Aller chercher l'argent"
Deux décrets publiés mardi approuvent des avenants aux contrats liant l'Etat aux sociétés APRR, AREA, Sanef et SAPN --critiqués l'an dernier par l'Autorité de régulation des transports (ART)--, qui prévoient de nouveaux travaux. Au passage, le domaine d'APRR s'agrandit avec la reprise de 16 km de l'autoroute A6 jusqu'à présent entretenus par l'Etat en Ile-de-France.
La plupart des sociétés d'autoroutes sont contrôlées par trois groupes, les français Vinci et Eiffage ainsi que l'espagnol Abertis.
Dans ce contexte, Le Canard enchaîné a récemment retrouvé un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) de 2021, qui pointerait les profits réalisés par les sociétés concessionnaires et proposerait de réduire les tarifs des péages de 60% sur près des deux tiers du réseau.
L'hebdomadaire satirique a accusé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, d'avoir "étouffé" ce rapport.
Le gouvernement a deux contentieux en cours avec les sociétés autoroutières, qui contestent une décision dans la loi de finances 2020 d'indexer la taxe sur l'aménagement du territoire (TAT) sur l'inflation, pour financer le canal Seine-Nord-Europe, et qui ne veulent plus payer une "contribution volontaire exceptionnelle", a expliqué mardi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Le rapport en question "sert à préparer et accompagner les arguments du gouvernement" dans ces deux affaires, "ce qui explique qu'il n'ait pas été publié", a-t-il ajouté à l'Assemblée nationale.
Il s'agit pour M. Béchu d'"obtenir davantage de fiscalité de la part des autoroutes" en "(allant) chercher l'argent dans le cadre de ces profits qui sont importants", et de mieux négocier les concessions à l'expiration des contrats actuels (entre 2031 et 2036 pour les grands groupes).
La rentabilité beaucoup plus élevée que prévu des sociétés d'autoroutes, pointée dans son article par Le Canard enchaîné, ne ferait que "trois lignes" dans le rapport, a précisé Bercy à l'AFP.