Globalement, à 292,5 milliards d'euros, le plafond de dépenses des budgets ministériels va progresser l'an prochain de 2,5% par rapport à la loi de finance initiale de 2020 (c'est-à-dire hors mesures d'urgence instaurées dans les trois budgets rectificatifs votés depuis le début de la crise).
Les gagnants
- Premier poste du budget de l'Etat, l'enseignement scolaire voit son plafond de dépenses augmenter de 1,3 milliard (+2,5%) à 54,63 milliards d'euros. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a annoncé un "Grenelle des professeurs" pour revaloriser le salaire des enseignants grâce une enveloppe de 400 millions d'euros pour 2021.
- La progression est de seulement 320 millions (+1,1%) à 28,92 milliards pour l'enseignement supérieur et la recherche, tandis que la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) promet d'injecter 25 milliards d'euros dans la recherche publique au cours des dix prochaines années.
- La mission "Écologie, développement et mobilités durables" gagne 550 millions d'euros à 25,84 milliards. L'Etat va notamment augmenter de 25% son soutien aux énergies renouvelables, qui passera ainsi à 6 milliards d'euros.
- Avec plus de 8 milliards d'euros, le ministère de la Justice verra son budget augmenter de 8% l'an prochain, "du jamais vu depuis 35 ans", a annoncé jeudi soir le Premier ministre Jean Castex. C'est plus que ce qui était prévu jusqu'ici, puisque selon un document préparatoire publié en juillet faisait état d'une hausse de 5,9% (soit 450 millions d'euros). Cette hausse permettra notamment de financer des recrutements supplémentaires, et la justice de proximité.
- L'Intérieur bénéficie d'une hausse de 1,23% de la mission "Sécurités", dans le cadre du recrutement de 10.000 policiers prévu sur le quinquennat. Pour 2020, ce ministère avait décroché le plus grand nombre de nouveaux postes, avec plus de 1.500 fonctionnaires en plus.
- Les crédits de la mission Défense augmentent de nouveau de 1,7 milliard d'euros en 2021, comme en 2020 (soit +4,5% sur un an), en ligne avec les engagements pris par l'État dans la loi de programmation militaire. Il s'agit pour l'essentiel de financer de nouveaux programmes d'armements, des investissements dans la défense spatiale ou encore la cybersécurité.
- La mission Travail et Emploi voit ses crédits augmenter de 430 millions d'euros, soit 1,9%, à 22,72 milliards, le gouvernement soulignant que "le soutien à l'activité et aux plus précaires sera un des axes prioritaires" pour 2021, année qui devrait être marquée par une forte hausse du nombre de chômeurs.
- L'aide publique au développement reçoit 700 millions supplémentaires, soit une coup de pouce de 17,7%, sur fond de fragilisation des économies des pays les moins avancés par la crise sanitaire.
- La culture, secteur particulièrement exposé à la crise sanitaire, affiche des crédits en hausse de 150 millions d'euros à 2,92 milliards (+5,03%).
Les perdants
- Le ministère des Comptes publics voit son budget une nouvelle fois réduit de 120 millions d'euros (-1,46%) à 8,11 milliards d'euros.
- La Cohésion des territoires, qui comprend les aides au logement, perd 60 millions d'euros à 16,49 milliards. La réforme du calcul des aides personnalisées au logement (APL) qui devait entrer en vigueur en 2020 est finalement programmée pour le 1er janvier 2021, mais elle ne devrait finalement permettre que peu d'économies à cause d'un nombre plus élevé de bénéficiaires.
- L'audiovisuel public devra faire avec 70 millions de moins qu'en 2020, alors que ses recettes publicitaires auront chuté de 15 à 20% cette année, selon le CSA.
- Le secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants devra aussi se serrer la ceinture, avec 70 millions d'économies.
- Les subventions de l'Etat aux régimes spéciaux de retraite diminuent elles aussi de 70 millions d'euros, à 6,15 milliards.