Un Français sur cinq se trouvant actuellement en situation de précarité énergétique, c'est à dire que plus de 10% du budget de son foyer est consacré à l'énergie, Emmanuelle Wargon, la ministre du logement a notamment détaillé une enveloppe de 20.000 euros par foyer pour une rénovation globale du logement (isolation des murs, des combles et planchers et installation d'une pompe à chaleur).
Objectif : rénover 500.000 logements par an jusqu'en 2050 en commençant par supprimer les passoires thermiques occupées par des personnes aux revenus modestes à horizon 2025.
En parallèle de ces annonces, une étude du ministère de la transition écologique fait état de 4,8 millions de « passoires thermiques » sur les 29 millions de résidences principales que compte l'Hexagone. Des chiffres préoccupants puisque 17 % des logements sont considérés comme très énergivores et seuls 6,6 % des logements sont classés A et B, c'est-à-dire le niveau bâtiment basse consommation (BBC) à atteindre pour tous les biens d'ici à 2050, tel qu'exigé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015.
Côté bâtiments publics, malgré les 4 milliards d'euros prévus, beaucoup de chemin reste aussi à parcourir. Une étude réalisée en 2018 par TEKSIAL-CODA Stratégies rapportait que la moyenne des objectifs de rénovation thermique pour les collectivités ne représentait que 0,3% de leur parc de logements.
L'avis de professionnels concernés par ces mesures
Rockwool fabricant de solutions d'isolation en laine de roche
« De manière globale, ce plan de relance est une bonne chose qui va donner un élan positif à la rénovation énergétique des bâtiments à laquelle Rockwool participe activement. Nous observons qu’il reste un flou sur la période de validité de certaines aides proposées par l’Etat, mais ce plan présente toutefois des avancées importantes, notamment la revalorisation de MaPrimeRénov’ cumulable avec les certificats d’économies d’énergie et un focus sur les opérations très efficaces du point de vue rénovation énergétique.
Attention toutefois au reste à charge pour les foyers modestes, si nous saluons l’effort sur le cumul des aides et l’enveloppe de 20.000 euros par foyer pour une rénovation globale du logement, cette somme pourrait s’avérer insuffisante au regard des travaux à réaliser.
Avec 500.000 logements à rénover par an jusqu’en 2050 et les passoires thermiques à éradiquer à horizon 2025, le gouvernement s’est fixé un objectif compliqué mais atteignable et c’est là que la lisibilité des aides et des offres aura toute son importance. Aujourd’hui, les systèmes d’aides sont encore trop nombreux et trop complexes.
Quelques conseils dans cette optique, pour les logements des particuliers, nous recommandons de privilégier d’abord la toiture ; la déperdition de chaleur se faisant essentiellement par les combles, aménagés ou perdus. Il est possible de réaliser ces travaux spécifiques de façon très rapide. Et côté grands bâtiments, l’isolation par l’extérieur reste la plus efficace pour supprimer les ponts thermiques. Mais pour des travaux durables et efficaces, il ne faudra pas raisonner uniquement « thermique » mais étudier l’impact acoustique, le confort d’été et surtout la sécurité incendie ! Il faut alors choisir des matériaux aux performances prouvées et certifiées par des organisme tiers. »
-Matthieu Biens, directeur marketing et développement produits pour la France et l’Europe du Sud Rockwool
Teksial solutions clefs en main pour la maîtrise de la consommation énergétique
« Nous nous réjouissons de l’effort massif consenti en faveur de la rénovation thermique par l’Etat dans le cadre du Plan de relance. Le plan et les modalités d’exécution pour le mettre en œuvre seront déterminants. Il faudra veiller notamment à ce que le traitement administratif des dossiers des particuliers éligibles à MaPrimRénov’ puisse suivre le rythme des demandes. L’ensemble des acteurs devront également prendre les mesures nécessaires pour garantir une qualité et un suivi des travaux irréprochables, comme nous nous y engageons chez Teksial.
Pour parvenir à cet effort collectif, il faut plus que jamais sensibiliser et accompagner les Français et notamment les foyers les plus modestes, dans la réalisation de leurs travaux de rénovation énergétique, c’est l’engagement de Teksial. A travers un accompagnement sur mesure comprenant la budgétisation du chantier, la constitution du dossier, le choix des artisans agréés via un réseau de professionnels de confiance, ainsi que la vérification de la conformité des travaux et ce à moindre coût, nous permettons aux Français une meilleure maîtrise de leur facture d’énergie et une meilleure lisibilité des aides.
Nous considérons également que la réussite du plan de relance dépendra de la capacité de l’ensemble des acteurs à garantir la fiabilité des travaux réalisés et. Sans quoi l’accélération de la rénovation thermique des logements ne pourra progresser, alors qu’elle est une activité essentielle pour diminuer la consommation d’énergie et développer l’activité économique.
En ce sens, nous saluons la décision des organismes de qualification d’augmenter dès à présent les audits de contrôles pour les travaux d’isolation ou de changement des chaudières réalisés par les professionnels du bâtiment qualifiés RGE. Le contrôle est primordial pour veiller à la fiabilité des travaux et nous croyons fermement que ces contrôles constituent un outil efficace.
Chez Teksial, nous développons un partenariat renforcé avec nos artisans afin de les informer sur les dispositifs d’aide et de les former aux meilleures pratiques et nous nous engageons à des contrôles qualité systématiques des chantiers à travers des enquêtes de satisfaction auprès des clients. »
-Jean-Baptiste Devalland, Directeur Général de Teksial
SFCB : Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse
« Comme toute la profession, je me félicite que les 9e et 10e déciles soient réintégrés dans le dispositif Ma Prime Renov'. Cependant, des interrogations demeurent sur les modalités d'attribution de ces aides. Une des possibilités, et celle que nous redoutons le plus, soit que ces ménages aient à réaliser un bouquet de travaux pour pouvoir en bénéficier. Cette condition rendrait les montages de dossier ingérables pour les consommateurs, qui pourraient se décourager face aux multiples parties prenantes qu'un tel dispositif implique.
En parallèle, je continue d'alerter sur la gestion des dossiers par l'ANAH. Nous comprenons leur difficulté à traiter de multiples demandes en même temps. Nous savons que l'afflux constant de dossiers les oblige à recourir à des sous-traitants, parfois pas assez qualifiés, pour mener à bien les demandes de subventions. Face à cette situation, nous nous sentons démunis et frustrés, nous aimerions les aider si nous le pouvions. Malheureusement, la communication avec l'ANAH reste impossible aujourd'hui, malgré de multiples tentatives. Le discours du Gouvernement lui-même est en contradiction avec la situation que nous vivons. Emmanuelle Wargon ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, nous indique qu'il n'y a pas de problèmes de traitement alors qu'au quotidien, nos clients installateurs font face à de nombreux dossiers bloqués ; qu'en est-il des 61.000 dossiers validés. De plus, la Ministre se félicite de voir 100.000 dossiers traités d'ici la fin de l'année mais l'objectif initial annoncé n'était-il pas deux fois plus élevé... ?
Par ailleurs, notre filière reste ralentie par la délivrance de la certification Qualit'ENR qui doit être renouvelée par les professionnels chaque année. Nous constatons de plus en plus de retard parmi ces demandes. L'impact sur l'activité de nos installateurs est majeur, l'éligibilité des travaux aux dispositifs d'aide étant conditionnée à la qualification des professionnels.
Nous sommes dans une situation à deux vitesses où notre filière est en pleine expansion et se porte bien mais où nous devons faire face à de multiples freins. »
-Eric Trendel, Président du SFCB