Du côté de l'exportation, elles se maintiennent au même niveau que 2017 et représentent environ 7% de l'activité du secteur.
Compte tenu des difficultés de recrutement rencontrées, le taux de progression des effectifs reste en deçà de ces chiffres pour afficher une hausse de 1,8%. Les entreprises recrutent et recherchent du personnel en bureau d'études, en atelier ou en montage sur site.
Pour l'année 2018, la bonne activité du secteur construction métallique a favorisé l'embauche de personnel intérimaire et l'appel à la soustraitance.
Pour Roger Briand, Président du SCMF, « Ces bons résultats doivent rester mesurés car les chiffres en fin d'année concernant les “constructions autorisées” stagnent, alors que les surfaces commencées progressent encore de 1,3% en 2018 et devraient connaître une quasi-stabilisation en 2019. Ce tassement de tendance s'explique notamment par une pause des investissements des surfaces commerciales. Quant aux bâtiments industriels, nous notons une reprise des investissements en début 2019, qui devrait encore porter le secteur. »
Le marché de la construction de bâtiments industriels devrait rester dynamique suite à une mesure fiscale de sur-amortissement prise par le Gouvernement pour soutenir les investissements du futur (robotisation, transformation numérique) notamment pour les PME. Rappelons que ce dispositif, déjà mis en place en 2015, permet aux entreprises d'amortir dans leur bilan 140% du prix de revient d'un équipement industriel. Enfin, Roger Briand conclut sur l'activité des bureaux « demeurant très bien orientée, comme le segment des bâtiments administratifs qui bénéficie de l'aspiration créée par la préparation des Jeux Olympiques 2024 et du Grand Paris... Au global, les marchés du non résidentiel neuf revendiquent, en fin d'année 2018, une progression de 7,4% et les prévisions pour 2019 tablent sur une augmentation de + 3%. »
Pour palier les difficultés de recrutement et contenir la concurrence internationale, les constructeurs métalliques ont l'obligation d'innover, d'investir dans leurs outils de travail. En intégrant des machines à commandes numériques de plus en plus performantes associées à l'automatisation des flux de production et à la robotisation, les unités de fabrication des structures métalliques deviennent des usines du futur. Cette transformation des entreprises nécessite l'intégration d'ingénieur et des techniciens hautement qualifiés. Face à ces mutations technologiques, les centres de formations aux métiers de la construction métallique doivent impérativement se développer en faisant évoluer leurs référentiels.
La construction métallique, un secteur aux nombreuses perspectives d'emplois qui souhaite développer les formations et susciter des vocations
Avec un dynamisme affiché depuis des années et encore de belles perspectives annoncées pour les exercices à venir, le SCMF confirme que la construction métallique française constitue un secteur aux multiples possibilités de carrière. Mais le manque de formation pourrait être un frein au développement indispensable de la profession. En effet, certains dirigeants d'entreprises françaises de construction métallique sont à regretter de ne pouvoir augmenter leur production, simplement faute d'impossibilité en recrutement de personnel.
Le SCMF estime à 15.000 le nombre de recrutements nécessaires d'ici à 2024 pour couvrir les besoins de ses entreprises, soit 3.000 postes par an pendant 5 ans. Cette forte demande concerne toutes les fonctions des entreprises de construction métallique :
- En Atelier : soudeur qualifié, ingénieur soudeur, opérateur à commande numérique pour robots, chaîne d'automatisation, découpe, chef d'atelier, peintre.
- Au bureau : dessinateur, technicien construction métallique, ingénieur bureau d'études, chargé d'affaires, responsable qualité.
- En chantier : monteur levageur, chef d'équipe, chef de chantier, conducteur de travaux.
Pour faire face à cette problématique, le SCMF et toute la profession de la construction métallique entreprennent des actions en matière de formations, avec notamment la création par l'APK d'un nouveau BTS AMCR (Architecture, Métal, Conception et Réalisation) mais aussi un partenariat mené avec l'Afpa, la création de formations internes dans les entreprises ou encore le lancement d'une semaine nationale de journées portes ouvertes chez les entreprises adhérentes du 13 au 17 mai prochains.
À ce sujet, le SCMF sensibilise l'ensemble des régions pour soutenir et accompagner ses entreprises. En effet, les régions qui sont désormais gestionnaires des fonds formations ont défini les filières à soutenir en relation avec les agences pôles emploi. Malheureusement, comme le déplore Roger Briand, « Il nous faut dans chaque région convaincre les services de Pôle Emploi et les instances régionales de la nécessité de mettre en place les formations répondant à nos besoins de recrutement. » Et de poursuivre : « Nous devons rappeler la grande diversité de nos constructions et de nos réalisations pour montrer l'importance de notre activité. Rénovations, construction des gares ferroviaires, la création de ponts, passerelles, bâtiments tertiaires, bâtiments industriels... Une activité grandissante dans le domaine des réhabilitations complexes, extensions, sur-élévations… La construction métallique étant la plus performante pour consolider, réaliser des reprises de charges, construire durablement en site contraint. »