Cinquième volet pour la grande étude annuelle menée par Recrutimmo afin de dresser un état des lieux du marché de l’emploi dans l’immobilier. Un secteur qui attire toujours autant les candidats, même si le marché reste déséquilibré au bénéfice de ces derniers. Face à ce constat, plusieurs axes de réflexion et de travail se détachent : l’accompagnement de la reconversion professionnelle, la formation pour fidéliser les talents, la marque employeur pour les attirer et la flexibilité du statut, questionnement essentielle à l’heure de l’explosion du modèle de mandataires.
Une étude menée sur près de 2.300 candidats et recruteurs
Pour son cru 2022, l’étude annuelle de Recrutimmo a été menée sur plusieurs mois, ce qui a permis de sonder plus de 2.000 candidats et 250 recruteurs. Côté candidats, 42% d’entre eux ont plus de 10 ans d’expérience dans l’immobilier, et un tiers est issu d’une reconversion professionnelle. Du côté des recruteurs, 90% déclarent avoir du mal à recruter et presque autant (88%) affirment ne pas avoir de service des ressources humaines au sein de leur entreprise.
Tous évoluent dans un marché dynamique, même si leurs points de vue concernant l’emploi dans le secteur de l’immobilier divergent. Alors que les recruteurs sont 91% à déclarer qu’ils connaissent de véritables difficultés dans le recrutement, trois quarts des candidats affirment qu’il est, au contraire, facile de trouver un emploi dans l’immobilier. Il est également intéressant de souligner que la grande majorité des talents (83%) sont particulièrement à l’écoute du marché du recrutement et surtout très sollicités (86%).
Une situation dont chaque partie a parfaitement conscience, faisant définitivement basculer le marché du côté des candidats. De quoi générer un turn over particulièrement élevé dans les entreprises du secteur.
La reconversion professionnelle devenue incontournable
Ce n’est plus une nouveauté, la reconversion professionnelle est un immense vivier de talents pour le secteur de l’immobilier. Et la tendance n’est pas nouvelle : 84% des professionnels de l’immobilier sont issus de la reconversion et ont travaillé dans un autre secteur avant d’arriver à l’immobilier. D’ailleurs, ce genre de profil attire puisque 87% des recruteurs se disent en recherche de candidats en reconversion professionnelle. Pour aller plus loin, ils sont même 68% à affirmer que le diplôme n’est pas un critère d’embauche.
Parmi les critères qui comptent pour les recruteurs : la proximité géographique, qui assure une véritable connaissance du marché local et une meilleure disponibilité. De quoi satisfaire les candidats, qui désirent de plus en plus mieux équilibrer leur vie professionnelle et leur vie personnelle et n’ont plus envie de passer trop de temps dans les transports.
La formation pour attirer et fidéliser
Par les différentes compétences qu’ils demandent, autant juridiques, que comptables ou encore commerciales, les métiers de l’immobilier peuvent être complexes à appréhender. C’est pour cela que les entreprises doivent désormais disposer de programmes d’intégration et de formation performants. C’est d’ailleurs ce qui ressort des réponses des candidats : ils sont en effet 95% à avoir des attentes en termes de disponibilité de leur manager ou de formation aux méthodes de travail (70%).
Pourtant, la réalité est toute autre : un tiers des collaborateurs quittent en effet leur entreprise pendant leur période d’essai. En parallèle, 33% des candidats interrogés estiment ne pas avoir été suffisamment intégrés ou formés lors de leur arrivée. Et pour cause : pour 52% d’entre eux, la formation ou l’intégration n’a pas dépassé une semaine.
La marque employeur comme fer de lance
Avec le développement des multiples canaux de communication, il est devenu très facile de se renseigner sur une entreprise et de connaître les avis de ses salariés. C’est pour cela que la marque employeur est devenue absolument incontournable pour les entreprises qui veulent attirer les talents. Ils sont ainsi 98% à se renseigner sur une entreprise avant d’y postuler ou de s’y rendre.
Cette recherche vise à les conforter dans leur décision de rejoindre l’entreprise. Ils s’en servent notamment pour vérifier que l’entreprise répond aux critères les plus importants pour eux : rémunération (62%), équilibre vie privée/vie professionnelle (61%) ou encore ambiance au sein de l’entreprise (47%). Des attentes dont les recruteurs ont bien conscience, ce qui les poussent à porter leur attention sur certains points : les avantages pécuniers (57%), les after work d’équipe (55%) et l’environnement de travail (45%).
Malgré tout, candidats et recruteurs ne se retrouvent pas sur les canaux où se trouver. Les candidats cherchent ainsi un emploi via les jobboards (83%), Pôle Emploi (83%) et les réseaux sociaux (35%). Les recruteurs, eux, misent en priorité sur le bouche à oreille (64%), les réseaux sociaux (63%) et les sites vitrines (38%).
Le statut : que proposer aux candidats ?
C’est un fait : la demande des recruteurs en profils indépendants progresse. Ils sont d’ailleurs 47% à déclarer ne recruter que des indépendants. Les 53% restants préfèrent recruter des salariés. Une progression qui s’explique par le coût plus faible (en théorie seulement) que représentent les indépendants, ainsi que par leur autonomie.
Côté candidats, ils ne sont que 8% à être prêts à devenir ou à rester indépendants. Un petit chiffre qui traduit notamment l’importance du contrat de travail en France, qui représentent la sécurité de l’emploi (31%).
Retrouvez la cinquième étude “Recruteurs VS Candidats” de Recrutimmo en intégralité ici.