Graffitis sur les murs, déchets dans la rue, bouteilles ou détritus flottant sur les canaux... photos à l'appui, de nombreux internautes ont dénoncé qui un "abandon", qui un "saccage", ayant selon eux transformé Paris en "dépotoir" ou en "ville-poubelle" aux allures de "favella".
Beaucoup ont aussi mis en cause la gestion de la maire PS Anne Hidalgo, éventuelle candidate de la gauche pour la présidentielle en 2022.
Face à ce mot-dièse devenu viral, la Ville de Paris a dénoncé "une campagne de dénigrement", affirmant sur son compte Twitter que "comme toutes les villes de France, Paris est confrontée à des incivilités et à des problèmes de régulation de l'espace public" et que "certaines photos postées sont anciennes ou prises avant le passage des équipes de la propreté".
La Ville a précisé que "2.500 agents interviennent tous les jours" et "dans tout Paris", mais que les effectifs étaient "actuellement réduits de 10% en raison de la propagation du Covid-19", ce qui "peut entraîner des retards de traitement".
De leur côté les élus de droite ont demandé dans un communiqué l'organisation au Conseil de Paris "d'une séance exceptionnelle consacrée à la propreté, à la salubrité de l'espace public".
"Il est temps que Mme Hidalgo et ses alliés ouvrent les yeux sur le déclin de Paris. Derrière ces photos, il y a l'insécurité, la ghettoïsation, le déclin social et économique de Paris!", a affirmé sur Twitter la maire LR du VIIe arrondissement Rachida Dati.
"Nous ne pouvons rester sourds à l'appel spontané des Parisiennes et des Parisiens", a renchéri la présidente de la fédération LR de Paris Agnès Evren.
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a elle aussi réagi, estimant dans un tweet que "la dégradation de notre si belle capitale par l'équipe Hidalgo est une souffrance nationale qui ne doit laisser aucun Français indifférent".
Le compte anonyme PanamePropre, qui revendique la paternité du mot-dièse #saccageparis, a affirmé qu'il ne pensait "pas que cela prendrait cette ampleur". Mais "le désastre actuel ne pouvait rester sans réaction massive", selon lui.
Le premier adjoint réclame "plus de sanctions"
La mairie de Paris, attaquée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux pour la propreté des rues de la capitale, a réclamé mardi sur RTL "plus de sanctions" contre les auteurs des incivilités, par la voix du premier adjoint Emmanuel Grégoire.
"Il faut donner plus de pouvoir aux communes pour pouvoir augmenter les amendes pour sanctionner beaucoup plus durement ces incivilités", a réclamé l'adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, potentielle candidate de la gauche pour la présidentielle. "La répression n'est pas la seule arme dont nous avons besoin mais elle est extrêmement utile pour les comportements les plus délictueux."
"C'est aussi par l'éducation et par l'organisation du service public que nous essayons d'améliorer la situation", a complété l'élu socialiste, selon lequel "la propreté a toujours été un problème à Paris".
"Cela a toujours été la situation d'une ville qui est dense, dans laquelle il y a beaucoup d'habitants et sur laquelle nous mobilisons des moyens exceptionnels, en particulier dans le contexte Covid (qui entraîne) beaucoup de perturbations dans le fonctionnement de la Ville, y compris celui des services publics", a expliqué M. Grégoire.
"Si vous faites chaque jour une photo de ce qui est le pire de votre quotidien, ce n'est pas une réalité de votre quotidien", a défendu Emmanuel Grégoire en dénonçant une "attaque politique".
L'adjoint EELV à la transformation de l'espace public David Belliard lui a fait écho en dénonçant sur RFI une "campagne très instrumentalisée", tout en reconnaissant également "un certain nombre de problèmes de propreté" qui se sont "accentués avec la crise sanitaire".
L'élu écologiste s'est dit "choqué de la manière dont des élus, et notamment des élus de droite, ont profité de cette campagne pour dénigrer encore plus le travail" des agents de propreté parisiens.
Dans sa réponse à la polémique, la Ville a précisé que "2.500 agents interviennent tous les jours" et "dans tout Paris", mais que les effectifs étaient "actuellement réduits de 10% en raison de la propagation du Covid-19", ce qui "peut entraîner des retards de traitement".