Longtemps attendu et repoussé à plusieurs reprises, ce PLH, adopté à l'unanimité, affiche sur la période 2023/2028 l'objectif de créer 11.000 "logements livrés" par an, dont quelque 5.200 logements sociaux, dans cette métropole de 92 communes et de plus de 1,8 million d'habitants.
Pour la ville de Marseille, qui compte 870.000 habitants et certains des quartiers les plus pauvres d'Europe où une bonne partie de l'habitat est très dégradé, cet "objectif" annuel est de 4.500 logements, dont "2.300 logements abordables".
"Ce PLH est favorable à la relance de la production de logements, y compris sociaux" et "va nous permettre de développer tous les outils pour répondre aux besoins immenses", a estimé David Ytier, vice-président délégué au Logement de la majorité de droite de la Métropole.
L'opposition de gauche a voté le texte, Patrick Amico, adjoint au maire de Marseille chargé du Logement, se disant "très heureux de l'effort qui sera fait dans le cadre du PLH".
L'adoption du plan ouvre, en outre, la voie à la mise en oeuvre de l'encadrement des loyers à Marseille, souhaitée par la municipalité et auquel le gouvernement avait donné son feu vert fin 2022.
Le conseil a, par ailleurs, adopté une motion controversée, soumise par un groupe de la majorité de droite, réclamant une "évolution" de la loi SRU (loi relative à la Solidarité et au Renouvellement urbain), qui fixe des quotas de logements sociaux dans certaines communes. Plus du tiers des communes concernées dans la métropole d'Aix-Marseille ne respectent pas leurs obligations en la matière.
La présidente Martine Vassal (ex-LR) s'est associée à cette demande, notamment en cosignant une lettre d'une quarantaine de maires du département demandant un rendez-vous au ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, pour évoquer cette question.
"Nous ne voulons pas changer l'esprit de la loi, qui est estimable, mais son application, qui est incorrecte", a déclaré Georges Cristiani, président de l'Union des maires des Bouches-du-Rhône.
"Il y a une telle difficulté pour avoir du foncier que nous n'y arrivons pas", a-t-il relevé, proposant "de ne plus raisonner en stock (de logements existants) mais en flux (de permis de construire délivrés)" et que les maires disposent de "l'attribution" des logements sociaux.
L'opposition de gauche a voté contre, Patrick Amico, qualifiant la loi SRU de "fondement de l'équilibre républicain", la répartition du nombre de logements sociaux entre Marseille et les villes alentours restant une question épineuse.
Il a estimé que "la métropole doit mettre en place une politique foncière et de soutien pour permettre aux communes (ne respectant pas la loi) de revenir dans la solidarité", provoquant la colère de nombreux maires présents.
Mme Vassal a reproché en retour à la mairie de Marseille d'être "bien loin" de ses engagements et de "faire prendre à la deuxième ville de France un retard extrêmement difficile à rattraper".