2002, 2008, 2014. Les trois dernières élections municipales ont provoqué des baisses importantes de la production de logements en Ile-de-France : -25% à chaque année électorale. En Ile-de-France, la production a déjà baissé de 20% en 2019, un an avant les élections. 2020 sera l'élection de tous les records. L'offre de logement est historiquement basse et le ralentissement de la construction fait monter les prix. Bâtir sa ville n'est pas synonyme de défaite électorale. Bâtir sa ville, c'est la faire vivre. Construire une ville intense, vivante, cohérente et durable, c'est l'engagement que la FPI-IDF porte auprès des maires.
Première solution : Maîtriser le prix du foncier - s'engager en faveur de la densité
La part du prix du foncier dans le prix de vente des logements varie en fonction de l'opération, de la nature des terrains et surtout du zonage. En Île-de-France, le prix du foncier peut représenter jusqu'à 30 à 50% du prix d'un logement neuf. Ce foncier fait l'objet de surenchères, voit ses coûts d'aménagement augmenter ou encore subit un effet de ciseaux entre les exigences financières des propriétaires fonciers, qui se fondent sur la densité théorique des PLU, et la densité autorisée, bien en deçà des PLU. Maîtriser le prix du foncier est une solution, mais comment ? En mettant sur le marché le foncier public à des prix cohérents avec l'ambition de faire du logement abordable, en délivrant des permis de construire cohérents avec la densité permise par les PLU ou encore en maitrisant les différentes taxes qui pèsent sur l'acte de construire.
Et si la densité faisait partie des solutions pragmatiques ?
Construire dense, c'est construire plus sur une même surface, c'est donc proposer une offre supplémentaire tout en utilisant moins de foncier donc en laissant plus d'espace de vie, de biodiversité et de nature. Notre modèle est celui de la ville compacte, cohérente, qui rapproche habitats et emplois. Il rejoint en cela le modèle traditionnel de la ville française concentrée, esthétique et économe en espace.
Et concrètement? Marc VILLAND, président de la FPI-IDF propose de « revoir, avec tous les acteurs de l'aménagement, la gestion du foncier pour construire la ville de demain ; de faire de la pédagogie sur l'intérêt d'une ville dense, seule susceptible de faire entrer la nature en ville, pour une qualité de vie plus durable »
Deuxième solution : Mobiliser l'outil fiscal pour récompenser l'ambition urbaine
Construire fait craindre aux maires l'obligation d'agrandir une école, d'intensifier le service public, d'augmenter l'offre culturelle ou sportive. Construire peut provoquer indirectement une hausse des dépenses publiques mais celles-ci sont aussi créatrices de valeur. Dans le contexte actuel de l'évolution des finances locales, c'est une crainte compréhensible (baisse des dotations de l'État, incertitude face à la taxe d'habitation, exigences de plus en plus élevées des administrés).
Et concrètement? Marc VILLAND, président de la FPI-IDF indique qu'il est nécessaire de « faire bénéficier aux maires bâtisseurs d'une partie des taxes liées à la construction de logements, notamment au-delà d'un certain plafond de densité correspondant aux enjeux urbains des territoires »
Troisième solution : Construire la ville de demain ensemble, acteurs de l'urbanisme
Les franciliens veulent vivre dans des logements abordables et respectueux de l'environnement. Avec plus de 27 000 logements construits par an entre 2015 et 2018, notre expertise en matière de construction durable de nos villes est réelle. La lutte contre l'artificialisation des sols ou encore contre les ilots de chaleur est un combat partagé par nous tous.
D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, la production de logements collectifs en Ile-de-France n'est que peu consommatrice d'espace. En moyenne, entre 2012 et 2017, seulement 590 hectares nets ont été artificialisés, soit 3,5% de l'utilisation nationale alors que ce territoire concentre 19% de la population française (la part du collectif dans ces 590 ha ne représentant que 3% de cette utilisation).
Les différentes réglementations thermiques, depuis 1974 qui ont connu une accélération en 2005 avec différents labels puis en 2012, ont véritablement fait de nous, promoteurs immobiliers franciliens, des experts pour construire des logements vertueux. Il n'existe pas de solutions miracles ou autoritaires pour améliorer la qualité de vie urbaine. Le travail et la réflexion commune entre élus, professionnels de l'immobilier, de la biodiversité ou encore de l'agriculture de proximité sont essentiels. La ville contemporaine ne peut se définir en fonction de chaque échéance électorale.
Et concrètement? Pour Marc VILLAND, la ville de demain se construira en « créant des comités d'experts de l'urbanisme en amont de l'élaboration des PLU ou PLUi, composés des directeurs de l'urbanisme, des élus, d'urbanistes, d'universitaires, de scientifiques et des promoteurs immobiliers franciliens »