La Banque de France table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% en 2023, contre 0,9% jusqu'ici, marquant un fort ralentissement par rapport à 2022 (+2,5%).
Cette révision tient compte d'un troisième trimestre dans le rouge (-0,1%), pénalisé par des investissements et une consommation des ménages sans vigueur.
"C'est un ralentissement incontestable, mais ce n'est pas une récession qu'on craignait il y a un an, c'est-à-dire une croissance négative", a commenté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur France Inter.
L'économie connaît "une navigation difficile" depuis le Covid et l'invasion russe de l'Ukraine, a-t-il constaté, mais "le brouillard commence à se dissiper un peu".
La croissance devrait accélérer progressivement à 0,9% en 2024, puis 1,3% en 2025 et 1,6% en 2026 grâce à la poursuite de la désinflation amorcée cette année, selon la Banque de France.
L'inflation atteindrait 5,7% en moyenne annuelle en 2023 et tomberait à 2,5% en 2024, mesurée selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) permettant la comparaison entre pays européens.
La consommation redémarre
Outre les taux élevés décidés par la Banque centrale européenne (BCE) pour refroidir les prix, ce reflux s'explique par une décrue des prix alimentaires et énergétiques, tandis que ceux des services seraient tirés par les hausses salariales.
L'inflation continuerait de diminuer ensuite, à 1,8% en 2025 et 1,7% en 2026.
"Ce n'est pas seulement une prévision, c'est un engagement: nous allons ramener l'inflation vers 2% d'ici 2025 au plus tard", a déclaré François Villeroy de Galhau.
Cette désinflation, constatée aussi en zone euro, soutiendra le pouvoir d'achat des Français et devrait permettre à la BCE de baisser ses taux "à un moment en 2024", après leur maintien un certain temps sur "un plateau", a-t-il ajouté.
Car baisser les taux "trop tôt" risquerait de provoquer "une rechute de la maladie qu'est l'inflation", a prévenu le gouverneur. "Le remède est efficace, il n'est pas toujours agréable, mais avoir vaincu l'inflation, être en voie de le faire, je crois que c'est une très bonne nouvelle pour les Français et aussi pour la croissance."
Ainsi, dès 2024, l'assagissement des prix combiné à la progression des salaires réels devrait doper le pouvoir d'achat des ménages et les inciter à consommer plus (+1,5% en 2024 après +0,7% en 2023), de quoi soutenir davantage l'activité.
"Reprise dynamique"
Principal pilier de la croissance française, la consommation des ménages profiterait également d'une baisse du taux d'épargne, qui demeure toutefois à des niveaux élevés depuis la pandémie de coronavirus, à un taux anticipé de 16% en 2026.
Soutien de l'activité en 2023, le commerce extérieur devrait lui peser sur l'évolution du PIB l'an prochain.
A partir de 2025, l'effet négatif des taux élevés devrait commencer à s'estomper, selon la Banque de France, ce qui permettrait de relancer les investissements après un creux (-0,4%) attendu en 2024.
Avant de redémarrer, les investissements des ménages devraient chuter de 4,1% l'an prochain, notamment dans la construction de logements neufs. Ils seraient davantage affectés par le durcissement des conditions de crédit que ceux des entreprises qui ralentiraient fortement à +0,5%.
En 2026, la reprise de la consommation des ménages et les investissements se renforceraient "pour engendrer une reprise dynamique", a estimé la banque centrale.
Le taux de chômage augmenterait, de 7,3% en 2023 à 7,8% en 2025, reflétant avec décalage le ralentissement économique. Il repartirait à la baisse en 2026 (7,6%).
Ce niveau demeure assez éloigné du plein emploi (soit 5% de chômage) promis par l'exécutif.
"Cela ne sera peut-être pas pour tout de suite compte tenu du ralentissement, mais je crois que c'est une perspective réaliste pour l'économie française dans la décennie", a toutefois estimé François Villeroy de Galhau.
Plus optimiste que la Banque de France, le gouvernement table sur 1% de croissance en 2023 et 1,4% en 2024. La Banque de France table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% en 2023, contre 0,9% jusqu'ici, marquant un fort ralentissement par rapport à 2022 (+2,5%).
Cette révision tient compte d'un troisième trimestre dans le rouge (-0,1%), pénalisé par des investissements et une consommation des ménages sans vigueur.
"C'est un ralentissement incontestable, mais ce n'est pas une récession qu'on craignait il y a un an, c'est-à-dire une croissance négative", a commenté le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur France Inter.
L'économie connaît "une navigation difficile" depuis le Covid et l'invasion russe de l'Ukraine, a-t-il constaté, mais "le brouillard commence à se dissiper un peu".
La croissance devrait accélérer progressivement à 0,9% en 2024, puis 1,3% en 2025 et 1,6% en 2026 grâce à la poursuite de la désinflation amorcée cette année, selon la Banque de France.
L'inflation atteindrait 5,7% en moyenne annuelle en 2023 et tomberait à 2,5% en 2024, mesurée selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) permettant la comparaison entre pays européens.