Le chef de l'Etat a choisi de donner cette année aux Journées du patrimoine une aura spirituelle, en révélant de nouvelles mesures pour la préservation des édifices religieux menacés de ruine.
L'Elysée en avait esquissé les grandes lignes début juin, évoquant le classement ou l'inscription comme monuments historiques de bâtiments des XIXe et XXe siècles, ainsi que le possible lancement d'une souscription financière.
Le président détaillera ces nouvelles aides à la mi-journée depuis la collégiale de Semur-en-Auxois, en Côte-d'Or, "cas typique" de ces petites villes de moins de 10.000 habitants ciblées pour contrecarrer "l'idée d'un abandon de ces territoires", selon la présidence.
Les attentes sont grandes, alors que 3.000 à 5.000 édifices sont dans un état qui "fait craindre pour leur sauvegarde" - essentiellement des églises. La conférence des évêques a d'ailleurs souhaité en début de semaine qu'une "grande figure médiatique" se consacre à lever le denier.
Avec l'espoir d'un succès du même ordre que le Loto du patrimoine, incarné depuis cinq ans par l'animateur Stéphane Bern, qui fera le voyage en Bourgogne, tout comme la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak.
La procession présidentielle se rendra justement, dans un second temps, au château de Bussy-Rabutin, lauréat de la première édition de ce jeu de hasard en 2018. Preuve profane que cette virée bourguignonne n'est "nullement liée à la visite du pape" la semaine prochaine à Marseille, assure l'Elysée.
"République laïque"
Le souverain pontife, dont la venue dans la citée phocéenne a été annoncée fin mars, doit conclure les "Rencontres méditerranéennes", où il sera notamment question de migrations et de climat, et y prononcer un discours avant de célébrer une messe au stade Vélodrome.
Un "événement populaire" et "festif" auquel M. Macron assistera, sans toutefois participer à la communion, a indiqué son entourage. Mais cette présence à un office papal, inédite depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1980, n'a pas manqué de faire polémique.
Avant même la confirmation officielle, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait dénigré mercredi un président qui "tape l'incruste sans respect pour sa propre fonction" et prévenu que "les sifflets à la messe seront pour lui, pas pour le pape", en allusion aux huées essuyées par M. Macron lors de l'ouverture du Mondial de rugby.
"Ce n'est pas forcément (sa) place" dans une "république laïque", a insisté jeudi le patron des communistes, Fabien Roussel. Au contraire, à l'extrême droite, Marion Maréchal Le Pen a assuré ne pas être "du tout choquée", tandis qu'à droite Xavier Bertrand s'est aussi démarqué de ces "reproches".
Le chef de l'Etat, qui a déjà rencontré trois fois François depuis 2017, aura un nouvel entretien en tête-à-tête avec l'ecclésiaste argentin, qu'il tutoie. Il le raccompagnera ensuite à l'aéroport avant son retour au Vatican. Autant d'occasions d'échanger sur des questions internationales comme l'Ukraine et le Sahel.
Et peut-être aussi sur la fin de vie, alors que le projet de loi promis avant la fin de l'été a été décalé après la visite de l'évêque de Rome.