Pourquoi mi-avril ?
Après les "4 à 6 semaines" à tenir encore évoquées par Emmanuel Macron lundi, Gabriel Attal a espéré mercredi un "retour à une vie plus normale (...) peut-être dès la mi-avril", grâce à l'effet de la vaccination pour alléger la pression hospitalière. L'exécutif surveille notamment le modèle de l'Institut Pasteur qui estime que le nombre d'hospitalisations pourrait être quasiment deux fois plus faible le 1er mai. Il table aussi sur l'accélération de la vaccination: Le gouvernement espère six millions de la primo-injections supplémentaires, neuf millions au total fin mars. "Une montée en puissance de l'immunité collective qui peut nous permettre de commencer à desserrer les contraintes" sur "les lieux qui font la vie sociale".
Pourquoi se risquer à donner une date ?
Parce que les Français sont de plus en plus las après un an de crise. L'exécutif estime indispensable de leur donner un horizon, d'autant qu'une partie du pays risque de subir dès la semaine prochaine de nouvelles restrictions. "Je sais que ce couvre-feu c'est très dur pour les Français", a dit Emmanuel Macron à un senior lundi. "Mais, pour la première fois depuis des mois, le retour à des vies plus normales est en vue. Notre sport, notre culture, tous nos exutoires, tous ces lieux qui font notre vie sociale rouvriront", a assuré Gabriel Attal. "C'est évidemment un horizon au bout du tunnel que nous devons toujours avoir en vue".
Le sésame numérique
Afin de pouvoir rouvrir les lieux culturels, sportifs et de restauration, tout s'articulera autour du "pass sanitaire" annoncé par Emmanuel Macron la semaine dernière, un outil numérique. Ses modalités figurent au menu d'une réunion organisée à l'Elysée ce mercredi avec les principaux ministres concernés. Sa mise en place posera en effet de nombreuses questions techniques, de respect des données individuelles et des libertés. Et nécessitera un texte législatif, selon l'exécutif, d'où l'obligation d'anticiper.
Traçage
Ce "pass", qui pourrait être liée à l'appli TousAntiCovid, pourrait être d'abord un outil de traçage des contaminations et d'alerte pour les cas contacts, grâce un QR code d'identification cryptée à scanner à l'entrée des restaurants ou des salles de sport. Si un client s'est trouvé à l'intérieur au même moment qu'une personne dépistée positive, elle recevra une alerte pour se faire tester. Ce QR Code, sur lequel les professionnels travaillent depuis trois mois, pourrait aussi mesurer automatiquement la jauge de fréquentation et réguler les entrées. Ce système devrait être plus efficace que TousAntiCovid, encore peu utilisée.
Accès réservé aux vaccinés et aux testés
Mais le "pass sanitaire" pourrait aussi permettre de donner accès à certains lieux aux personnes qui ne risquent pas d'en contaminer d'autres, soit parce qu'elles sont vaccinées, soit parce qu'elles ont passé un test négatif récent, de moins de 72 ou 48 heures, a expliqué le chef de l'Etat. Pas question en revanche d'un "passeport vaccinal" qui réserverait l'accès aux seuls vaccinés tant que le vaccin ne sera pas accessible à tous. Le sujet divise l'Union européenne et Macron fait partie de ceux qui y sont totalement opposés.
Les protocoles
Piste parallèle, la mise en place de protocoles expertisés, en particulier pour les festivals, grandes salles de spectacles ou stades. Chaque ministre a été prié de présenter mercredi des protocoles sanitaires sûrs. Le gouvernement attend en particulier le résultat de plusieurs "concerts-tests" qui seront organisés fin mars par le ministère de la Culture à Paris et à Marseille. Le principe : des tests à l'entrée, sans empêcher les positifs de rentrer, une distanciation organisée, puis des tests post-événement pour savoir si le protocole a réussi à empêcher les contaminations.