L'étude Wizzcad d'octobre 2020 nous apprend qu'une majeure partie des professionnels du BTP applique les gestes barrières et qu'ils considèrent que la situation et les process sanitaires sont de véritables freins pour la reprise d’activité.
Ce tissu économique français représentant un indicateur nationale majeur verra près d’une entreprise sur deux risquer de graves difficultés et être dans l’incapacité face à ses engagements avant la fin d’année.
De plus les marges déjà très tendues risquent de devenir « peau de chagrin ».
Enfin de plus en plus de professionnels du BTP considèrent que la transformation digitale de leur entreprise est désormais la seule solution pour améliorer leurs marges.
« Le reconfinement donne une résonance particulière à l’étude que nous avons mené auprès des acteurs du BTP. Alors que la première de leurs préoccupations pour l’avenir était celle d’un reconfinement total, ils doivent aujourd’hui être pleinement soulagés de pouvoir poursuivre leur activité. Pour autant, l’étude nous apprend que les entreprises du secteur restent fébriles. Une majorité d’entre-elles n’a pas réussi à rattraper le retard accumulé depuis le début de la crise et près d’un tiers des professionnels sont inquiets quant à la pérennité de leur entreprise. Les efforts qu’ils déploient pour maintenir leur activité dans le contexte actuel ne leur permettent malheureusement pas de maintenir un niveau de marges normatif. En outre, l’impact de la crise sanitaire actuelle ira sans aucun doute bien au-delà du confinement et dans le monde d’après, il sera vital pour les acteurs du secteur de déployer de nouveaux process pour gagner en agilité et en productivité. Pour ce faire, nous sommes convaincus que la digitalisation du secteur est un facteur clé de succès. Cette étude démontre que les professionnels du secteur en sont également convaincus même si, à ce jour, peu d’entre eux ont effectivement déjà passé le cap de la digitalisation. Sur ce point aussi la crise va changer la donne puisque plus de la moitié des acteurs du BTP ont digitalisé ou prévoient de digitaliser certains de leurs process depuis le premier confinement. »
Nouveau protocole sanitaire : un mal nécessaire qui freine la reprise d’activité
Pour accélérer le retour à l’activité post confinement, l’OPPBTP a édité en avril dernier un nouveau référentiel permettant aux acteurs du BTP de reprendre leurs chantiers dans les meilleures conditions de sécurité sanitaire sur les chantiers.
Pour la majorité des professionnels du secteur (74%), ce nouveau protocole sanitaire sur les chantiers est jugé suffisant pour assurer la sécurité des intervenants sur site. En revanche, plus de la moitié des entreprises du secteur (55%) considèrent que les gestes barrières sont plutôt difficiles voire très difficiles à appliquer sur un chantier.
Cette difficulté de mise en œuvre est d’ailleurs une préoccupation très forte puisque que les professionnels duBTP estiment qu’après le retard accumulé sur les chantiers, le nouveau protocole sanitaire mis en place est aujourd’hui le deuxième plus grand frein à la reprise de leur activité.
Des professionnels qui craignent plus pour leur santé financière que pour leur propre santé
Interrogés sur leurs préoccupations dans le contexte actuel de crise, les acteurs du secteur déclarent être aujourd’hui plus inquiets par les conséquences d’un reconfinement ou même la baisse de leurs revenus que pour leur propre santé. Ils sont ainsi 29% à se déclarer très inquiets de l’impact d’un reconfinement contre 20%pour leur propre santé.
Alors qu’ils pensaient pouvoir rattraper le retard engendré par le confinement, les professionnels n’y sont pas parvenus. En effet, depuis le déconfinement, seules 36% des entreprises déclarent être parvenues à finaliser les chantiers prévus avant la crise. Près d’un professionnel sur deux (48%) estime ainsi aujourd’hui qu’il ne pourra pas ou probablement pas rattraper le retard lié au confinement d’ici la fin de l’année 2020. In fine, si 69% des répondants sont confiants quant à leur avenir, il y a tout de même aujourd’hui 31% d’entreprises du secteur qui se considèrent inquiètes pour la pérennité de leur activité.
Des entreprises moins productives qu’avant crise
Comme évoqué précédemment, près d’une entreprise sur deux ne pourra rattraper le retard accumulé depuis le début de la crise. Dans ce contexte, l’amélioration de la productivité est un enjeu primordial pour compenser la baisse d’activité sur l’année, et ce, d’autant plus que le secteur du BTP est caractérisé par un niveau de marges très faible.
Là encore, les entreprises du secteur n’y parviennent pas. En effet, 77% des professionnels du BTP déclarent atteindre aujourd’hui un niveau d’activité égal voir inférieur à l’avant crise et la grande majorité d’entre eux (86%) estiment être autant voire moins productifs qu’avant la crise. Une problématique d’autant plus forte que les nouvelles contraintes impactent leurs niveaux de marges puisque pour plus d’une entreprise sur deux (55%), elles sont aujourd’hui moins élevées qu’avant crise.
La digitalisation du secteur accélérée par la crise
Interrogés sur leurs axes d’amélioration, les professionnels du BTP considèrent que les 3 premiers leviers sur leur productivité et donc leurs marges sont par ordre prioritaire :
- Une plus grande coopération et contrôle à distance entre les intervenants sur un même chantier
- Une diffusion plus rapide et une meilleure traçabilité des documents liés à chaque chantier
- Moins d’erreurs sur les chantiers
Pour chacun de ces axes d’amélioration, le digital à un rôle clé à jouer et plus de la moitié des professionnels du secteur le savent puisqu’ils estiment à 54% que le digital est un bon moyen de faire levier sur ces axes.
Pour autant, le secteur reste encore trop peu digitalisé puisque seul 25% des répondants déclarent utiliser le digital pour améliorer leur productivité. Mais la crise sanitaire devrait accélérer la digitalisation du secteur puisque 32% des professionnels interrogés déclarent avoir utilisé où prévoir d’utiliser une solution digitale depuis le début de la crise actuelle.