Alors que l'urgence d'agir face au changement climatique se fait de plus en pus présente, la FNTP requiert plus « de cohérence et d'actes » venant du Gouvernement pour investir dans l'écologie. En effet, les récents rabots budgétaires sur le fonds vert et les crédits de transports sont, selon Alain Grizaud, le président de la FNTP, « inquiétants et incompréhensibles ».
Il a notamment rappelé que la réduction des déficits publics « ne peut pas et ne doit pas avoir pour effet de sacrifier les dépenses qui conditionnent notre avenir commun ».
Après avoir rappeler les engagement de la filière des TP en faveur de la transformation écologique, Alain Grizaud a énoncé les attentes de cette filière envers le Gouvernement :
- Faire moins de normes et plus d'investissements : pour la FNTP, « la planification écologique ne devrait pas se traduire par toujours plus de contraintes, plus de normes ».
- Le rôle déterminant des Travaux Publics et des infrastructures dans la transformation écologique : Alain Grizaud a rappelé que la filière des TP est engagée « dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre en adaptant ses modes de conception et de construction des ouvrages ». Il souhaite par exemple que les groupes de travail sur le thème de la substitution du GNR soient enfin mis en place. Afin de d'agir pour la transition écologique, la FNTP souhaite donc le développement du parc de centrales nucléaires et des EnR, le déploiement de plus de bornes de recharges pour les voitures électriques et des investissements ferroviaires, aménagements urbains et routiers.
La FNTP a également rappelé l'intérêt de réaliser des travaux curatifs et préventifs afin de « protéger ensemble les territoires, les biens et les personnes ».
« A minima, le besoin d’investissement sur le seul enjeu d’adaptation des infrastructures est de 4,5 Mds d’euros par an » pour la FNTP.
Pour Alain Grizaud, président de la FNTP : « Nous pensons qu’une véritable collaboration du public et du privé, que ce soit dans le génie écologique ou dans le financement, pourrait contribuer puissamment à la transformation écologique de notre pays. »
Christophe Béchu a confirmé avoir la conviction que « les travaux publics sont un des leviers absolument essentiels pour la réussite de la transition écologique et énergétique » de la France.
Il est aussi revenu sur la priorité pour lui d'investir dans des routes bien entretenues avant de considérer l'installation de bornes de recharge pour des voitures électriques. Concernant la transition vers un parc de véhicules 100% électriques, il a mis en avant le besoin de trouver des solutions pour fournir en énergie tous ces nouveaux véhicules et donc le besoin de potentiellement faire de grands aménagements sur, au moins, les grands axes routiers.
Pour le ministre, cette transition doit se faire de manière écologique et sociale en même temps en rappelant que la transition peut parfois avoir un coût élevé.
Selon Christophe Béchu, les critiques concernant les baisses de budget des différents dispositifs comme le Fonds Vert pour aider à la transition écologique sont dues à des incompréhensions mathématiques. En effet, selon lui, aucun budget de ces dispositifs n'a baissé, ils ont au pire stagné et au mieux augmenté. L'incompréhension serait liée au fait que certains budgets ont moins augmenté que prévu suite à la dernière version de la loi de finances publiques.
Christophe Béchu plaide pour l'investissement et pour éviter l'inaction qui coûterait plus cher que d'agir maintenant pour la transition.
Un point sur lequel le président de la FNTP et le ministre ne sont pas tombés d'accord est cependant la trop plein de normes. Pour M. Béchu, l'un des leviers des chantiers futurs, c'est de pouvoir modifier les normes pour être capables de prendre en compte les changements liés au climat qui n'étaient pas prévus il y a plusieurs années. Ainsi la norme doit permettre de protéger et d'encadrer les risques pour mieux s'adapter aux enjeux de demain.